LE TCHINCOU.
( je quadrumane appartient à mon genre des Semnopithèques, auquel se joignent
le Nazique et le Doue, comme j’ai pu m’en assurer nouvellement ; i l est originaire
de Sumatra (et de Java), où il a été découvert par MM. Duvaucel et Diard,
lorsqu’ils s’y rendirent avec M. Raffl.es pour explorer cette île, et reconnaître
les animaux qu’elle produit. Le dessin que j ’en donne m’a été envoyé par M. Duvaucel
, ainsi que les notes qui m’ont servi à tracer ce que l’on connaît de son
histoire.
Le Tchincou est remarquable, comme au reste tous les autres Semnopithèques,
par ses formes grêles, ses membres allongés, la petitesse de ses pouces aux pieds
de devant, la brièveté de son cou et sa face plate, entourée de poils droits, qui
forment autour de sa tête une large auréole. Tout son corps, sans en excepter
aucune partie, est uniformément couvert d’un pelage noir, provenant de poils
entièrement noirs. Le pelage est beaucoup plus fourni sur les parties supérieures
du corps que sur les parties inférieures, et surtout l’abdomen, où les poils sont
même assez rares. Les oreilles et la face sont nues, à l’exception des lèvres et
des côtés de la bouche, d’où partent quelques poils blancsm, la couleur de leur
peau est bleuâtre. Les mains sont peu velues, et la peau qui les recouvre est noire,
ainsi que celle qui recouvre les callosités j l’iris est d’un beau fauve orangé.
Les jeunes Tchincous sont d’un brun-rougeâtre au lieu d’être noirs, et ce n’est
qu’après leurs premières mues qu’ils prennent les couleurs des adultes, et deviennent
de plus en plus noirs avec l’âge.
Sa taille approche de celle de l’Entelle $ il a, du sommet de la tête à l’origine
de la queue, deux pieds5 celle-ci a plus de deux pieds et demi 5 la hauteur du
train de devant est de quinze pouces, et celle du train de derrière de dix-huit.
Je ne rappellerai point ce que j ’ai dit des caractères propres à ce genre en
donnant la description de l’Entelle et celle du Cimepayej mais j ’ajouterai quelques
détails qui confirment ces caractères et les augmentent, et qui me sont communiqués
par M. Duvaucel au sujet de l’Entelle. Il m’apprend que ce Semno-
pithèque porte chez les Indous le nom d’Houlman; qu’il a, comme le Cimepaye
et le Tchincou, une poche aérienne sous-gutturale, laquelle communique avec
le larynx, et que, s’il n’est pas entièrement privé d’abajoues, il n’en conserve
du moins que de légères traces, ce que j ’avais déjà été porté à supposer, et ce
que j ’avais exprimé en décrivant l’Entelle. Il nous fait connaître de plus que ces