L’ICHNEUMON.
S i dans le système de Théogonie .des anciens Égyptiens, tous les êtres qui
peupent la surface de la terre devaient recevoir un culte particulier, en raison
de influence qu ils exercent sur l’économie de la nature, et de la part qu’ils
prennent à 1 harmonie générale, l’animal qui fait le sujet de cet article avait plus
qu aucun autre des droits aux hommages de ce peuple singulier. Il fut pour lui
limage dune puissance bienfaisante occupée sans cesse à détruire ces reptiles,
toujours nuisibles et souvent dangereux, que produisent en si grand nombre, les
climats chauds et humides, semblables à celui de l’Égyptel L’Ichneumon paraît
e en effet principalement excité par son instinct, et destiné par ses moyens
la destruction de ces animaux : non pas qu’il attaque les Crocodiles,. les Serpents
ou es grands Lézards à force ouverte, et lorsque ceux-ci ont acquis leur
nombre. Car 1 lehneumon, par sa petitesse, n’aurait pas la force de vaincre, même
le Tupirambis; ce n’est d’ailleurs point un animal très - carnassier, et sa grande
timidité s’opposerait à ce qu’il s’en prît à un reptile capable-de lui opposer une
certaine résistance. Poussé par un besoin de destruction, et dirigé par beaucoup
de prudence, on le voit, à la chute du jour, se glisser entre les inégalités du
terrain, épiant la moindre apparence, fixant son attention sur tout ce qui vient
frapper ses sens, dans la vue de reconnaître un danger ou de découvrir une
proieq et si le hasard le favorise, il ne se borne pas à satisfaire son appétit-
sembfabe à la Fouine, il met à mort toute la basse-cour dans laquelle il s’est
introduit, ou tous les jeunes animaux qu’il a surpris loin de leurs mères II
recherche surtout les oeufs, dont il est très-friant, et c’est de la sorte qu’il détruit
un grand nombre de Crocodiles; car il n’est pas plus vrai qu’il s’introduise dans
a bouche de cet animal endormi, qu’il n’est vrai qu’il l’attaque lorsqu’il est éveillé.
met beaucoup de persévérance pour atteindre sa proie : on le voit rester des
heures entières à la même place guettant l’animal qu’il y a vu, et dont il est
tenté de se rendre maître. Cette qualité le rend très-propre à remplacer les Chats
pour débarrasser une habitation des petits animaux parasites qui peuvent y avoir
choisi leur retraite; et c’est en effet dans cette intention qu’on en élève en domesticité;
ils prennent en affection la maison qu’ils habitent; là parcourant en tout
sens, et, restant attachés à ceux qui les ont élevés et soumis, ils ne s’égarent
point, et ne font aucune tentative pour retourner à l’état sauvage; au contraire,
«s recherchent alors les personnes qu’ils voient souvent, dont ils reconnaissent