LE RHESUS FEMELLE
A FACE BRUNE.
Q u o i q u e la distinction me paraisse aujourd’hui nettement établie entre le Singe
à queue de Cochon d’Edward, le Maimon de Buffon et le Rhésus d’Audebert, il
reste tant d’obscurité sur les différentes espèces de Macaques à queue courte,
qu’un des soins du zoologiste doit être de recueillir tout ce qui peut porter
' quelque lumière dans l’histoire de cette petite famille de Quadrumanes. En effet
nous n’avons que des idées imparfaites de ce Maimon de Buffon et de son Patas
à queue courte, du Platjpigos de Schréber, du Sphingiola de Hermann, du
Macaque représenté dans la planche de l’atlas du Dictionnaire des Sciences naturelles,
qu’on a mal à propos rapporté au Nemestrina de Linnæus, etc. Sans doute
quelques-uns de ces Macaques appartiennent à des espèces déjà connues mais il
en est aussi qui certainement formeront le type d’espèces nouvelles, et aucune
différence ne doit être n égligée. On peut croire qu’on rencontrera encore plusieurs
exemples semblables à celui que nous ont montré les Guenons à poils verdâtres, le
Malbrouk, le Grivet, le Callitriche et le Vervet, qui, sans aucun doute, ont longtemps
été confondus dans la même espèce, à cause des légères différences qui
les distinguent. Les Macaques à poils également verdâtres, à fesses fauves et à
queue courte, pourraient être aujourd’hui dans le même casj et c’est par la crainte
d’ajouter à la confusion, que nous donnons ce Macaque, dont la face est brune,
mais qui du reste ne diffère que très-peu du Rhésus proprement dit. Il a en effet
le même pelage, seulement avec une teinte un peu plus foncée. Son museau
paraît être aussi un peu plus saillant} mais le trait par lequel il se distingue essentiellement,
c’est la couleur foncée de sa face, très-différente en cela de celle
des Rhésus qui, loin d’être brune, est d’une couleur de chair lividej et toutes
les parties nues de son corps ont la teinte foncée de la face.
Ces animaux ont encore une particularité d’organisation, que j ’avais observée
sur notre Rhésus adulte, mais que, par erreur, j ’avais regardée comme accidentelle}
c’est un tubercule entre les deux yeux, au-dessus de la racine du nez.
Ce tubercule a l’apparence d’une petite loupe, et il croît ou diminue suivant
que l’animal s’approche ou s’éloigne de l’époque du rut. C’est, je crois, le premier
indice qu’on ait d’un semblable organe chez les Singes. Je le suppose glan-
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