LA CIVETTE.
Ce que les auteurs avaient dit de la Civette et du Zibeth laissait beaucoup d’in-
certitudes sur les caractères distinctifs de ces animaux, et avait fait soupçonner
à üulion quils ne différaient point essentiellement l’un de l’autre, et qu’ils
appartenaient à la même espèce. En effet les figures et les descriptions qu’on en
avait données semblaient représenter des animaux tout-à-fait semblables, et s’ils
avaient ete distingués dans quelques Catalogues méthodiques, c’était par de faux
caractères. Les différences de ces. deux animaux ne pourront plus être douteuses
M B Ü : nous les avons possédés vivants l’un et l’autre, et leurs seules figures
suffiraient pour qu’il ne fût plus possible de les confondre et pour qu’on eût le
moyen de les caractériser.
Ce sont des animaux qui, par la physionomie et par la taille, ont entre eux
beaucoup de rapports; et ils se ressemblent entièrement par les points principaux
de 1 organisation : ils ont les mêmes dents, les mêmes sens, les mêmes organes
du mouvement et les mêmes organes de la génération; aussi je ne parlerai pas
rte ces divers organes, en ayant donné une description suffisamment détaillée à
^article de la Genette. Ce que je dois ici, c’est de montrer les parties spécifiques
de la Civette, comparativement avec celles du Zibèth. Ce dernier animal a le corps
presque généralement couvert de taches noires, petites et rondes, sur un fond
gris, teint de brun dans quelques parties. La Civette a, sur un fond gris, des
bandes transversales, étroites et parallèles l’une à l’autre sur les épaules, plus
arges sur les côtés du corps et les cuisses, et quelquefois assez rapprochées et
contournées pour former des taches oeillées, approchantes de celles des Panthères,
par exemple. Huit ou dix anneaux noirs-bruns couvrent la queue du Zibeth, et
quatre ou cinq seulement celle de la Civette, dont l’extrémité, dans une longueur
de six pouces, est entièrement noire, tandis que l’extrémité noire de celle du
Zibeth en a à peine deux. Celui-ci a sur les côtés du cou quàtre bandes noires
sur un fond blanc : une sur les limites de la partie grise; une seconde, parallèle
a la précédente; une troisième formant un crochet après la seconde, et une quatrième
derrière les mâchoires, au bas de l’oreille. La première se termine au bas
des épaules; les deux autres se réunissent sous le cou, et forment deux colliers
et la dernière reste isolée comme la première. La Civette a aussi le cou blanc \
avec des bandes noires; mais celles-ci se réduisent à trois : celle des limites de
a partie grise qui s’avance sous le cou presque au point de se réunir à celle du
é opposé; la seconde qui, s’élargissant sous le Cou, y forme un collier très