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LE CAYOU.
N o ü s avons donné, dans une des premières livraisons de cet ouvrage, la description
du Coaïta ( Sir nia paniscus. Lin.), espèce d’Atèle, qui, avec celle que nous publions
aujourd’hui, est la seule qui réunisse à des mains antérieures, privées de pouces, un
corps entièrement revêtu d’un pelage noir. La différence la plus sensible qui les
distingue, consiste en ce que l’une a la face cuivrée, et que l’autre l’a tout-à-fait noire.
Cette dernière espèce ne me paraît jamais avoir été représentée ni décrite • nous
trouvons seulement une indication qui l’a sans doute pour objet, dans ce que dit
M . Geoffroy Saint-Hilaire, d’un Coaïta de Cayenne, comparé à un Coaïta de Surinam.
« Le Coaïta de Cayenne, dit-il, montre moins de saillie à la cloison orbitaire,
»et a les narines plus écartées, la face noire et tout le pourtour de la tête entière-
» ment garni de poil, etc. » ( Annales du Mus. d’Hist. nat., T . xm , p. 97 ).
Le nom de Cayou, que nous lui avons donné, a été obscurément appliqué par
Dabbeville (miss, au Maragon), à un singe d’Amérique, également tout noir et que
Buffon regardait comme un Coaïta, mais qui pourrait tout aussi - bien être une
autre espèce de Sajou; de sorte que, n’appartenant point à un sujet déterminé,
j’ai pu le regarder comme inutile à la science, et par conséquent l’appliquer à
une espèce voisine de celle qui l’avait reçue. Ce nom de Cayou n’est d’ailleurs que
celui de Sajou, nom générique des singes à queue prenante; dont les dérivés ont
des droits à devenir noms propres des espèces de cette famille.
Les Atèles bien déterminées se trouvent donc être aujourd’hui au nombre dç huit :
1 . Le C h am e k , A. Pentadatjlus. 5 . Le M a r g in é , A. Marginatus.
2 . Le C o a ï t a , A. Paniscus. 6. L ’A r a c n o ïd 'e , A. Aracnoïdes.
3. Le C a t o o , que je nommerai A. ater. 7. L ’H y p o x a n t h u s , A. Hypoxanthus.
4. Le B e l z e b o t h , A. Belzebuth. 8. Le M e l a n o c h i r , A. MalanoclUr.
Tous réunis aujourd’hui dans les galeries du Muséum.
Dans 1 article du Coaïta, je me suis borné à donner la description de cette espèce ;
parce qu’aucun trait de son caractère, aucune de ses actions, aucun de ses instincts'
connus ne lui étaient exclusifs; tous convenaient également bien aux autres:espèces,
et je devais traiter de ce qui était commun aux Atèles, dans un discours spécial,
comme je lai fait pour les Cynocéphales. Dans la crainte de ne pouvoir donnera
mon ouvrage, à cause des circonstances, toute l’étendue qu’il demandait, du moins
momentanément, j’entrerai sur le naturel de ces animaux, dans des détails
qui pourront s’appliquer aux deux espèces dont j’ai déjà donné les figures.