LA MARTRE DES PALMIERS,
OU
LE POUGOUNK
C e t animal était connu depuis long-temps; nos cabinets en possédaient les
dépouilles, et Buffon l’avait fait représenter et décrire d’après un individu vivant
mais, dans ses Suppléments (tom. R I, pag. 237 , fig. 4y ; c’est par erreur que
cette ligure porte le nom de Genette de France), c’est-à-dire sans le concours
de Uaubenton, et sans l’exactitude que ce naturaliste scrupuleux portait dans
tous ses travaux. Aussi la nature de ce singulier Quadrupède était restée complètement
ignorée; on avait continué à le considérer, avec Buffon, comme une
espèce voisine de la Genette. M. Geoffroy Saint-Hilaire, réunissant les Genettes
eties Civettes dans un même groupe, avait fait sa Civette à bandeau, d’un individu
ressemblant à celui de Buffon; et il avait dû être suivi par tous les natu-
ralistes.
i j u®er exactem®nt du naturel et des véritables rapports de ce Carnassier,
il fallait le posséder en vie. Sa simple dépouille ne présentait en effet que des
caractères assez semblables à ceux des Civettes ou des Mangoustes , et qui ne
permettaient pas de l’en séparer. Envoyé vivant de Pondichéry à la Ménagerie du
Roi, sous le nom de Martre des Palmiers, par M. Lechenault, il fut d’abord distingué
des Civettes par ses formes générales, et l’on vit bientôt après qu’il appartenait
à la même espèce qu’une dépouille que ce savant voyageur avait déjà fait
parvenir aux cabinets de l’Établissement, sous le nom malabar de P o u n o o g o u -
P o u n é ; enfin on reconnut qu’il fallait encore rapporter à cet animal la Civette à
bandeau de M. Geoffroy et la Genette de Buffon, dont nous avons parlé plus
haut. * r r
Mais, quoique rapproché des Civettes, des Genettes et des Mangoustes par
des organes très-importants, le Pougouné s’en distingue si fort par d’autres, que,
tout en le réunissant avec les premiers dans un groupe général, on ne peut
s empêcher d’en former le type d’un genre nouveau, différent des autres, non