LE GALAGO DU SÉNÉGAL.
DESCRIPTION SUIVIE DE CONSIDÉRATIONS SUR L’ANIMAL ANONIME.
C e t t e espèce, nouvelle quand je m’en occupai, pour la première fois, en 1796,
parut dans un des journaux du temps, le Magasin encyclopédique, t. VII, p.. 30.
Lui trouvant ce degré d’anomalie que les naturalistes désignent par genre nouveau,
et voulant en fixer les rapports d’une manière incontestable, je la comparai aux
animaux dont je crus qu’elle se rapprochait le plus. Ce travail eut pour titre :
Mémoire sur les rapports naturels des Makis 9 et Description d'une nouvelle espèce
de Mammifère,
Le Galago ayant été ainsi publié, je n’eusse pas songé à en reproduire ici une
description, sans les motifs que voici.
J’ai appris que je pouvais perfectionner cet ancien travail par la publication
d’une nouvelle et meilleure figure. M. Geoffroy, l’un des plus célèbres médecins
de l’Hôtel-Dieu et de la capitale, auquel nous sommes redevables d’un voyage
au Sénégal (1), et qui continue à s’intéresser vivement aux productions d’une
contrée qu’il a explorée comme naturaliste, possédait un fort beau portrait du
Galago, dessiné d’après le vivant. Telle est la figure que je donne aujourd’hui:
celle dont j ’avais précédemment accompagné ma dissertation avait été faite d’après
une peau mal préparée. Une figure nouvelle et plus correcte était donc réclamée
par la science, puisque l’ancienne, continuellement reproduite ( par Schréber,
Audebert,~ etc^_)^_iie méritait pas l’honneur qu’on lui a fait de servir de type.
Mais de plus, le déssÍT^doHLL-Jd^-Geo.ffroy voulut bien me permettre de disposer
eut un autre prix à mes yeux j c’est qu’en me montrant le Galago avec la
réelle expression de sa physionomie ( ce que le retrait de quelques parties du
visage qui ne sont pas toutes également soutenues par les os avait fait perdre à
l’autre exemplaire), ce dessin eut pour effet de rappeler à ma pensée les principaux
traits de l’animal Anonime, et finalement de m’inspirer l’idée que l’Ano-
nime, dont on a élevé l’existence jusqu’à la consistance d’une nouvelle famille,
en adoptant cet animal comme nouveau genre, sous les noms de Fennecus et de
(1) L’Afrique, ou Histoire, Moeurs, Usages et Costumes des Africains. — Le S é n é g a l, par R. G. V. 4 vol. in-18 (1814).
A Paris, chez Nepveu, libraire, passage des Panoramas.
M. Geoffroy ( René Geoffroy de Villeneuve ) , auteur de ce voyage, est fils d’Étienne-Louis Geoffroy, médecin,
correspondant de l’Institut, savant recommandable par la publication de nombreux et importans ouvrages, mais plus
connu des naturalistes par ses Insectes des environs d e P a r is ; et celui-ci descendait d’Étienne-François Geoffroy, aussi
médecin, qui fut membre de l’Académie des sciences et professeur de chimie au Jardin du Roi.