Cette espèce a quatre doigts à tous les pieds; mais les deux antérieurs de
chaque pied servent seuls à la marche; les deux autres ne sont qu’en rudiments,
et ne descendent pas jusqu’à terre ; ils sont tous quatre armés d’ongles épais qui
enveloppent entièrement la première phalange, et ceux des doigts qui servent à
la marche, beaucoup plus gros que les autres, approchent de la forme des sabots
de Ruminants.
Les dents sont au nombre de quarante-quatre; c’est-à-dire qu’il y a à l’une
et à l’autre mâchoire six incisives, et de l’un et de l’autre côté de chacune d’elles
une canine et sept molaires. Les incisives inférieures sont tranchantes, comme les
incisives en général; mais les supérieures sont coniques. Les canines sont des
défenses triangulaires; et celles de la mâchoire supérieure se recourbent en haut,
au lieu de descendre suivant la direction ordinaire de ces dents ; elles sont de
plus dépourvues de racines proprement dites, et croissent durant toute la vie de
l’animal. Les molaires, très-épaisses, présentent des couronnes entièrement couvertes
de gros tubercules mousses; les trois premières sont petites et étroites, et
peuvent être considérées comme des fausses molaires ; la quatrième est arrondie,
la cinquième et la sixième présentent la forme d’un carré, et la dernière est du
double plus longue que large; et, en général, les tubercules sont disposés par
paires, mais chaque paire est séparée de la paire suivante par un tuberçule isolé.
Ainsi la dernière commence par un seul tubercule, puis en viennent deux, ensuite
un, puis encore deux, et enfin elle se termine par un tubercule seul; mais ces
tubercules ont eux-mêmes des formes particulières que leur irrégularité ne permet
pas de décrire : un dessin pourrait seul en donner une idée exacte. Les yeux sont
petits, à pupille ronde et sans aucun autre organe accessoire; les oreilles sont en
forme de cornets, d’une grandeur moyenne, mais très-mobiles; la langue est fort
douce, et les narines sont ouvertes par un orifice -circulaire dans tan mufïle en
forme de gruuin, qui oc dungo.au delà des mâchoires, et qui, par sa grande
mobilité, favorise le sens de l’odorat, en même temps qu’il sert à l’animal pour
fouir et chercher les racines et les vers dont il est friand. Son pelage, comme nous
l’avons dit plus haut, se compose de poils soyeux et de poils laineux assez durs,
qui paraissent peu propres à un toucher délicat. La verge se dirige en avant; les
testicules sont dans un scrotum extérieur; le vagin est simple, et les mamelles
sont au nombre de douze.
Le sanglier a de tout temps été connu, et l’on en a souvent donné des figures
passables, comme au reste de tous les animaux qui servent à la chasse. Les
anciens les connaissaient comme nous, et les observations modernes ont ajouté
peu de choses à ce qu’ils nous avaient appris de cet animal. On le trouve désigné
chez les Grecs sous le nom de Cochon sauvage et de Kapros y et Pline le nomme
indifféremment Porcus ou Sus ferus. C’est le Sus scrofa de nos Catalogues méthodiques.
Juin 1821.
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