LE CHAMEAU.
L e Chameau se distingue du Dromadaire par ses deux bosses : du reste ces
animaux ont la plus parfaite ressemblance; et, étant tous deux domestiques,-ils
ont produit diverses variétés, parmi lesquelles on ne peut plus distinguer les
races primitives , qui paraissent ne pas plus exister aujourd’hui dans la nature
que celle du Chien ou du Boeuf, quoique Pallas dise que la race sauvage se trouve
encore sur les frontières de la Chine. Tout porte à penser que ceux qui se rencontrent
dans cet état proviennent d’individus échappes à la domesticité; car il
est à remarquer qu’aucun de nos animaux domestiques, excepté le Cochon peut-
être, ne se retrouve dans son état de nature primitive. Tous ceux qu’on rencontre
sauvages descendent des races domestiques.
Le Chameau et le Dromadaire sont si voisins l’un de l’autre, qu’ils produisent
ensemble, mais des mulets inféconds; et c’est sans fondement que quelques auteurs,
et BaftoTT—Onlvsa uiifrmi. 1- - tQu^-^ux, s■ age iA- nam' iiie d1esc1end ants d11une
souche commune; on na du moins point d’exemple d’une race intermédiaire
entre les Chameaux et les Dromadaires, par la disposition des bosses. Quoi qu’il
en soit, les premiers paraissent appartenir exclusivement aux plaines de la Tar-
tariè et du nord de l’Asie, tandis que les seconds sont plus particulièrement
propres à l’Arabie et aux parties septentrionales de l’Afrique.
Les anciens connaissaient le Chameaii sous le nom de Chameau de la Bactrianes
par opposition au Chameau Dromadaire c’est-à-dire au Chameau coureurmais
les Grecs et les Romains ne l’ont point employé; il pourrait cependant s’introduire
chez nous, peut-être plus facilement encore que la variété du Dromadaire
brun dont nous avons parlé précédemment; car il s’avance dans le nord jusqu’au
lac Baihal, même en hiver. On a fait plusieurs tentatives infructueuses pour le
naturaliser dans notre économie agricole; et le peu de succès qu’on a obtenu tient
sans doute aux changements considérables qu’il aurait fallu introduire dans lès
usages qui se sont établis sur les qualités de nos animaux domestiques ordinaires,
usages très-différents de ceux qu’aurait produits l’emploi d’animaux du naturel,
de la taille, de la structure et de la force des Chameaux. A quelques égards cependant,
ils auraient des avantages sur nos autres bêtes de somme : ils se nourrissent
de plantes très-communes, ne mangent proportionnellement pas autant que les
chevaux, et font beaucoup plus de travail. C’est ce qu’on a pu constater en Toscane,
où l’Empereur actuel, lorsqu’il était Grand-Duc, en introduisit la race, qui s’y
était considérablement propagée.