LE MACAQUE DE L’INDE.
J usqu’a ce jour nos recherches nous ont fait distinguer nettement six espèces de
Macaques, c’est-à-dire de quadrumanes de l’Ancien-Monde, qui réunissent, au nez
des Guenons, le système de dentition des Cynopcéhales. Ces espèces sont le Macaque
de Buffon, le Bonnet chinois, le Rhésus, le Maimon, l’Ouanderou et le Magot. Une
septième espèce nous est connue par un individu femelle que nous ne pouvons
rapporter à aucune autre, et qui se trouve représentée dans l’Atlas du Dictionnaire
des sciences naturelles. Pour l’introduire définitivement dans les catalogues méthodiques,
et lui donner un nom, nous aurions eu besoin de la connaître mieux; elle
servira du moins d’indication et pourra être décrite, lorsqu’on la retrouvera, de
manière à établir clairement ses caractères distinctifs d’avec les autres espèces de
Macaques-, qui, comme elle, se caractérisent par une queue courte.
Nous-donnons aujourd’hui la figure d’un huitième Macaque, que nous devons
a M. Alfred Duvaucel, et qui se trouve dans l’Inde. La distribution des espèces de
ce genre sur le globe, présente un fait assez remarquable. Le Bonnet chinois, le
Rhésus, l’Ouanderou, et l’espèce qui fait plus particulièrement l’objet de cet article,
sont propres au continent de l’Inde; le Macaque et le Maimon à l’île de Samatra’,
et sans doute à d’autres îles voisines, tandis que le Magot ne se trouve que dans
l’Afrique septentrionale et à l’extrémité la plus méridionale de l’Europe. Les premières
sont réunies aux Semnopithiques et aux Gibbons, également naturels aux
régions méridionales de l’Asie; et le dernier habite avec les Guenons et les Baboins,
qui paraissent être plus particulièrement propres à l’Afrique.
Ainsi, une exception bien tranchée vient s’opposer à l’établissement d’une de ces
règles générales si utiles aux méthodes, si commodes pour la mémoire, si favorables
pour les spéculations de l’esprit, et que les hommes recherchent avec tant de justes
motifs, puisquelles les élèvent à ces vastes conceptions qui les font en quelque
sorte participer à la sagesse, aux vues de la Toute-Puissance. Malheureusement ces
sortes de difficultés se présentent fréquemment dans toutes les recherches qui ont
pour objet les rapports des différens animaux avec les diflerens climats; et l’étude
isolée des faits sera long-tems encore nécessaire, ayant que l’on puisse rién donner
de satisfaisant sur cette matière pour les esprits philosophiques.
Cette nouvelle Macaque de l’Injle se distingue des autres par tous ses traits; elle
est a seule qui ait la face^noire, ainsi que la peau des membres et des oreilles,
dont la queue soit aussi courte, et en quelquè sorte, réduite à un simple rudiment,