LE PUTOIS.
C e t t e espèce peut être considérée comme le type du sous-genre auquel elle
appartient, étant en Europe la plus grande et la plus commune de ce groupe,
qui a été formé, comme on sait, d’une division des Martes, pour y réunir le
Furet, la Belette, l’Hermine, etc., etc.
La taillé du Putois surpasse un peu celle du Furet; la longueur de son corps
est dun pied environ, sans compter la tête, qui a trois pouces et demi; la queue
en a à peu près six, et la hauteur moyenne de cet animal est de six à sept pouces.
Je ne donne point de mesures très-précises, parce que celles que j ’ai prises sur
plusieurs Putois, également adultes, n’étaient pas semblables, et que j ’ai dû
prendre un terme moyen.
Considéré dans son ensemble, le Putois a la physionomie et les allures des
Martes, c’est-à-dire qu’il est mince, allongé, bas sur jambes, et que sa marche
est si uniforme, qu’on ne peut mieux la comparer qu’au mouvement d’une flèche.
Son corps est généralement d’un noir-brunâtre qui s’éclaircit en prenant une
teinte jaunâtre sur les flancs et sur le ventre, et sa face blanche semble avoir
-un demi-masque brun; mais en le considérant en détail, on trouve des différences
de teintés plus nombreuses : le sommet de la tête, le front, le dessus
du cou, la queue, sont d’un brun-roux assez clair; le reste de la tête, excepté
le museau, le reste du cou, les épaules, les jambes, le bout de la queue, sont
d’un brun plus foncé; le museau est blanc, sauf une tache assez large qui part
du front, s’étend sur les yeux, et vient en se rétrécissant jusque sous le bout
de la mâchoire inférieure; le bout des oreilles est également blanc; la partie
postérieure de la poitrine et le ventre sont d’un fauve-clair, avec une ligne longitudinale
noirâtre qui les divise en deux parties égales.
Le système de dentition du Putois est le même que celui des Martes, quant
à l’essentiel ; il n’en diffère que par une fausse molaire de moins à la mâchoire
supérieure; mais cette fausse molaire, en raccourcissant ses mâchoires, en fait
un animal plus carnassier que ne le sont les Martes proprement dites. Ses incisives
et ses canines sont semblables, pour le nombre et pour la forme, à celles
des carnassiers en. général. Ses mâchelières, à la mâchoire supérieure, consistent
en deux fausses molaires pointues, en une carnassière garnie intérieurement
d’un petit tubercule, et en une tuberculeuse dont les dimensions sont beaucoup
plus grandes transversalement aux mâchoires, que longitudinalement. A la mâchoire
inférieure, les mâchelières consistent en*trois fausses molaires pointues, en une