clés qu’elles cessaient, le besoin cle sommeil et d’obscurité l’emportait. AussitôtI
que le jour s’affaiblissait, il s’éveillait petit à petit, d’abord il avançait quelquesI
pas d’une manière irrésolue, en bâillant et en faisant sortir de sa bouche une!
langue d’une longueur démesurée ? bientôt il buvait, et en lapant, et enfin il I
prenait sa nourriture, qui consistait en fruits, en pain et en biscuits? il manJ
geait aussi de la viande , mais il préférait la nourriture végétale. Quelquefois il!
ramassait son manger avec ses lèvres ? mais le plus souvent il le portait à sa |
bouche avec ses pâtes de devant. Il montait habilement aux branches, qu’il eni-l
poignait avec les pieds de derrière, lorsqu’il descendait, comme nous avons vuI
que le faisaient les Coatis, c’est-à-dire en retournant tout-à-fait son pied ? cel
qui suppose dans les os de la jambe une conformation particulière. Il s’aidait sou-l
vent de sa queue pour prévenir des chutes, et même pour attirer à lui les objets!
qu’il ne pouvait pas atteindre avec ses mains. Sa voix, lorsqu’il était calme, con-l
sistait dans un petit sifflement fort doux? mais il paraît qu’elle peut devenir plus!
forte et semblable à l’aboiement d’un jeune Chien (Buff., Supp. I I I 3 pl. 2,44). I
Tout ce que nous venons de dire sur la douceur du Poto ne fait que confir-l
mer ce qu’on avait déjà observé sur le naturel de ce bel animal, et ce que M. dJ
Humboldt rapporte de son Manaviri. Ce célèbre et savant voyageur nous apprend!
que le Poto se sert de sa longue langue pour sucer le miel, et qu’il est un grandi
destructeur de ruches d’Abeilles sauvages? aussi les Missionnaires l’appellent-ilJ
Ours à miel. Il ajoute que cet animal était autrefois au nombre des animaux quel
les naturels de la partie tempérée de la Nouvelle-Grenade avaient réduits à l’élatr
de domesticité.
Nous avons dit que cette espèce avait déjà été vue six fois par les naturalistes,
Wosmaër l’a décrite et fait représenter sous le nom de Belettej mais la figure
qu’il en donne est très-défectueuse. Celle d’Allamand ( B u f f o n , édit. de Holl.J
Supp. IV, pl. 5 6 , Poto femelle) est bien préférable, et il en est de même des
deux que Buffon a publiées aussi sous le nom de Poto (Supp. III, pl. 5o et 5i);
l’une, d’après un animal appartenant à M. Chauveau? l’autre, d’après une figurtl
que Collinson lui avait envoyée. Buffon a encore parlé de cette espèce, d’aprésl
un individu qui se trouvait à Paris, à la foire Saint-Germain. Après les figures
dont nous venons de parler, Pennaut aurait pu se dispenser de donner celle!
qu’il a publiée sous le nom de Yellow-Maucauco (Syn. Quad., n° 108), et qui II
est plus inexacte encore que celle de Wosmaër.
Le Poto, désigné dans les Catalogues méthodiques sous le nom de Caudivolvuluà
et dont on a fait tantôt un Viverra, tantôt un Lémur, se nommera sans doute i|
l’avenir Cercoleptes caudivolvulus.
Fév rier 1821