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 N o u s   avons  parlé  de  la  grande  ressemblance  de  notre  Lièvre  avec  le  Lapin,  
 en  donnant  la  description  de  celui-ci.  Nous  aurions  pu  parler  de  la  ressemblance  
 qu’ont  entre  elles  toutes  les  espèces  de  ce  genre  :  elles  composent  en  effet  
 un  des  groupes  de  Mammifères  les  plus  naturels,  quoique  répandues  sur  toutes  
 les  parties  du  globe,  et  par  conséquent  soumises  à  un  nombre  infini  de  causes  
 différentes,  propres  à  agir  sur  elles  et  à  les  modifier.  Ce  n’est  qu’en  s’attachant  
 aux  détails  qu’on  parviendra  à  trouver  pour  ces  espèces  des  caractères  nettement  
 distinctifs,  si  toutefois  il  en  existe  de  tels  :  car  on  ne  connaît  point  encore  
 assez  ces  animaux  pour  fixer  les  limites  entre  lesquelles  leurs  variétés  s’arrêtent*  
 et si nous  devions  en juger par notre Lièvre  et  notre Lapin,  nous  aurions  quelque  
 lieu de  craindre  que  celles  de  diverses  espèces  ne  se  confondissent  souvent  en  
 une  seule. 
 L’espèce  que  nous  allons  décrire,  et  qui  est  la  mieux  connue,  nous  servira  
 de  type  pour  toutes  les  autres  dans  ce  qui  leur  sera commun  avec  elle,  c’est-à-  
 dire  dans  tout  ce  qui  concerne  les  caractères  génériques. 
 Notre  Lièvre ,  connu  d’un  chacun,  arrive  à  une  taille  plus  grande,  et  est  
 plus  élancé  et  plus  fort  que  le  Lapin -,  sa  tête,  de  l’occiput  au  bout du museau,  a  
 4  poucesj  son  corps,  de  l’occiput  à  l’origine  de  la  queue,  17  «pouces,  et  sa  
 queue  2  pouces  1/2 y sa  hauteur au train  de  derrière  est de  1 pied,  et  il a  3 pouces  
 de  moins  au  train  de  devant.  Comme  tous  les  Rongeurs,  il  a  deux  incisives ;  
 longues  et  étroites,  à  la  partie  antérieure  de  chaque  mâchoire;  mais  il  a  de  plus  
 qu’eux,  à  la  mâchoire  supérieure,  deux  autres  incisives,  de  moitié  plus  petites  
 que  les  premières,  et  placées  immédiatement  derrière  elles,  comme  pour  leur  
 servir  d’appui,  de  contre-fort.  Les  incisives  inférieures  ont  une  surface  unie  et  
 plane;  les  supérieures  sont  divisées  longitudinalement  par  un  sillon  en  deux  
 parties  inégales,  l’interne  étant  plus  étroite  que  l’autre.  Les  premières  sortent  
 presque  parallèlement  des  mâchoires;  mais  les  secondes,  partant  de  points  assez  
 éloignés,  se  développent  en  convergeant,  et-finissent  par  se  toucher  à  trois  où  
 quatre  lignes  du  point  où, elles  sortent  de  l’intermaxillaire.  Les  molaires  sont  au  
 nombre,  de  six  dè  chaque  côté  de  la  mâchoire  supérieure,  qui,  excepté  la  dernière, 
   ne  diffèrent  que  par  la  grandeur  :  la  deuxième  et  la  troisième  sont  les  
 plus  grandes;  la  quatrième  et  la  cinquième  viennent  après;  la  première  se  place  
 ensuite,  et  la  sixième  est  la  plus  petite.  Ces  dents  sont  sans racines  proprement