LE GAPISTRATE.
M .B ose, membre de l’Académie des Sciences, a publié dans le premier volume,
pag. a8i, des Annales du Muséum d’Histoire naturelle, sous le nom de Capistrale3
des observations sur les Ecureuils de l’Amérique septentrionale, qui se caractérisent
surtout par-l’extrémité du museau et les oreilles blanches. Ces observations avaient
principalement pour objet l’Écureuil pourvu de ces caractères, et dont le pelage
est gris. Or cet Écureuil avait certainement été décrit long-temps auparavant
par Daubenton, sous le nom de Coqualin (Buffon, tom. XIII, pl. i 3.). Mais
M. Bosc, pensant que ce caractère du nez et des oreilles blanches devait rassembler
dans la même espèce tous les Écureuils qui le présentaient, fut conduit à
regarder comme des Capistrates, non-seulement les Écureuils dont le pelage
était gris, mais encore ceux dont le pelage était noir * ce qui renfermait dans
cette espèce l’Écureuil de Brown, pl. 4y , de ses nouvelles Illustrations.
Nous ignorons jusqu’à quel point la réunion d’animaux si divers est fondée5
M. Bosc ne l’établit même point sur des observations directes* il ne semble l’indiquer
que conjecturalement, c’est-à-dire comme ayant besoin d’être confirmée par
de nouveaux faits. Nous entrons tout-à-fait dans ses vues, et nous donnons le nom
de Capistrate à l’Écureuil noir ou à ventre noir, dont le nez et les oreilles sont
toujours blancs, et qui a quelquefois aussi le bout de la queue et les doigts de
cette couleur* laissant celui de Coqualin à l’espèce ou à la variété qui réunit à ces
caractères un pelage gris sur le dos, et blanc ou blanc-jaunâtre sous le ventre.
Lorsque de nouvelles observations auront levé les doutes qui restent encore sur
les véritables rapports qu’ont entre eux les Écureuils gris et noirs à oreilles et à
nez blancs, on se décidera à conserver les noms de Coqualin et de Capistrate 3 si
ces animaux doivent former deux espèces, ou à n’en conserver qu’u n, s’ils ne
diffèrent l’un de l’autre que par des caractères de variété.
J’ai décrit, à l’article de l’Ecureuil de la Caroline, tous les organes essentiels
des Ecureuils, ceux par lesquels ces animaux se caractérisent génériquement* ils
sont exactement les mêmes chez le Capistrate, qui fait l’objet de cet article* c’est
pourquoi je me bornerai à parler de cet animal sous le rapport de ses caractères
spécifiques. Je ne répéterai pas non plus ce que j ’ai dit des moeurs de cet
Ecureuil de la Caroline* ce que je serais cependant obligé de faire, si je voulais,
rapporter les observations de cette nature auxquelles le Capistrate a donné lieu.
Il paraît que tous les Écureuils se ressemblent par îes dispositions intellectuelles
et les instincts : on ne peut pas plus méconnaître à ces caractères l’intimité de