LE GRIMM.
L e docteur Hermann Nicolas Grimm publia en .686 , dans les Éphéméi-ides
des curieux de la nature (an n y , Obs. :d7 ) , quelques observations sur une
espèce d Antilope qu’d vit au cap de Bonne-Espérance, dont il donna une figure,
et quil nomma Chèvre sauvage d'Afrique. «Cet animal, d it-il, est d’un cendré
» un peu obscur; il sur le sommet de la tête une touffe de poils droits et
» elevés, et entre chaque narine et l’oeil une cavité dans laquelle se fait un amas
a dune humeur jaunâtre, grasse-et visqueuse, qui se durcit et devient noire avec
» le temps, et dont l’odeur participe de celle du castoreum et du musc.... Je
» me suis bien assuré que ces cavités n’avaient aucune communication avec les
» yeux et que l’humeur qu’elles contiennent était différente de celle qui s’amasse
» dans le grand angle de l’oeil des Cerfs, etc. etc.; » et ce fut de cet animal que
Linnaçqs fit son Moschus Grimmia. Buffon ( tom. XII, p. 3oy ) crut reconnaître
le Grimm dans une tête d’Antilope rapportée du Sénégal par Adanson; mais cette
croyance était au moins hasardée.
Depuis, en 1764, la Ménagerie du prince d’Orange reçut de Guinée un petit
ntilope, qui fut décrit par’Wosmaer sous le nom de Petit Bouc damoiseau; par
Pallas et Allamand, sous celui de Grimm; et dés lors d’espèce du Grimm s’est
composée des observations et des descriptions des auteurs précédemment cités.
Cependant Forster crut aussi reconnaître le Grimm dans un Antilope du cap de
Bonne-Espérance, dont on lui fit une description, et dont il vit une corne, et
auquel les; Hollandais donnent le nom de Urujker-Bock. c’est-à-dire Chèvre pioncante;
mais cette conjecture de Forster ne fit aucune impression, jusqu’à ce que
Barrow eût donné une description de cette Chèvre, très-différente de l’animal du
prince d’Orange, décrit par Wosmaer, Pallas et Allamand. Alors M. de Blainville
crut y reconnaître le véritable Grimm, et c’est avec cette synonymie que M. Des-
marest a publié son Antilope plongeante. (Dict. d’Hist. nat,, article Antilope )„
Grimm a dit si peu de choses sur sa prétendue Chèvre sauvage, qu’on peut
difficilement faire entrer ses notes dans un examen critique; il nous semble
cependant que c’est sans raison suffisante, et peut-être même pour-ne-pas avoir
bien entendu ce qu’il dit, qu’on a voulu trouver à cet animal d’autres rapports
que ceux qu’avaient cru y reconnaître Pallas et les naturalistes qui l’ont suivi.
L auteur allemand dit d’une manière positive que sa Chèvre était d’un cendré un
peu o scur, et celle de Barrow était d’un brun foncé; deux couleurs tout-à-fait
différentes, et qui ne purent jamais, être prises l’une pour l’autre; mais ce qui