COCHON DOMESTIQUE,
VARIÉTÉ DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE.
( J e t t e variété de Cochon, qui n’est peut-être que celle du Cochon de Siam
ou Tonquin, est principalement remarquable par la petitesse de sa taille, qui ne
surpasse pas celle de nos Cochons ordinaires à l’âge d’un an. Ces cochons nains
ont une grande disposition à s’engraisser, et l’on assure que leur chair est fort
délicate. Ils sont revêtus de poils noirs ou marrqh-foncé, tout soyeux et durs, et
fort rares. Les oreilles sont droites j la queue est pendante, terminée par une
mèche de soies un peu gaufrées 5 et cès particularités sont les seules que cette
variété présente.
Nous devons cette race à M. le Baron des Ecotais, qui l’a ramenée du cap de
Bonne-Espérance, où elle paraît être commune, et où elle a dû plus facilement
s’acclimater que ne l’auraient fait nos races d’Europe, si en effet elle est originaire,
comme nous le conjecturons, des parties méridionales de l’Inde.
Nous ne lui avons pas donné le nom de Cochon de Siam3 dans la crainte de
confondre deux variétés sous le même nom, n’ayant point d’individu pur de cette
dernière race à lui comparer ; et il est présumable, ce qu’il est bon de pouvoir
constater, que la variété du Tonquin, transportée sur des points très-différents
de la terre, aura éprouvé des modifications particulières, suivant la nature des
contrées à l’influence desquelles elle aura été exposée. En effet cette variété paraît
être répandue dans toutes les parties méridionales de l’Asie, dans toutes les îles
de la mer du Sud, dans une partie de l’australe Asie, dans l’Afrique méridionale,
et sur quelques points de l’Amérique du Sud. Or nous n’avons que les animaux
domestiques pour mesurer et constater l’influence des climats sur l’organisation^
influence que les Vaisonnements ont toujours été conduits, avec quelque apparence
de fondement, à téendre bien au delà des limites que l’expérience avait tracées.
C’est sur des raisonnements semblables que repose ce discours admirable sur la
dégénération s où Buffon, ramenant toutes les variétés de formes que les Mammifères
présentent, à un petit nombre de types, nous fait en quelque sorte
assister aux secrets de la création, pour nous montrer l’immensité de la Toute-
Puissance dans la simplicité des moyens qu’elle emploie. Depuis, ces vues hypothétiques,
ces brillantes spéculations ont fait des prosélytes, et ont eu des imitateursj