n’attaquent guère que les poulets, et dans les pigeonniers dont elles sont le fléau;-
elles rôdent dans les champs voisins de leur retraite, et détruisent les nids de
Cailles, d’Alouettes, de Perdrix; elles montent aussi aux arbres, et poursuivent les
Surmulots et les Mulots jusque dans leurs terriers. C’est ordinairement dans les
excavations naturelles qui se trouvent entre les racines, ou dans les trous creusés
par le temps dans le corps des arbres, qu’elles établissent leur gîte, en été surtout.
L’hiver, elles se rapprochent des habitations, et viennent se réfugier jusque dans les
granges, où elles trouvent toujours une nourriture abondante, et où'elles sont
très-utiles, parce qu’elles y détruisent, mieux que les Chats domestiques, les Rats
et les Souris. Lorsqu’elles ne peuvent fuir le danger elles cherchent à se défendre,
alors l’odeur qu’elles répandent redouble d’infection, et leur cri de colère est un
son simple, bref et très-aigre; tous leurs mouvements, et surtout quand elles
veulent fuir ou attaquer, sont d’une inconcevable rapidité ; et leur corps est tellement
flexible, qu’il ne conserve pas un moment la même forme; tantôt elles sont
ramassées sur elles-mêmes comme une boule, d’autres fois allongées comme un
cylindre ou ployées comme une S; et elles, sont si souples que partout où leur
tête peut passer, le reste de leur corps peut passer aussi.
C’est vers la fin de l’hiver que ces animaux se recherchent pour la reproduction;
c’est du moins au printemps qu’on trouve les jeunes, qui sont ordinairement
couchés, au nombre de trois, quatre ou cinq, sur un lit de paille ou d’herbes
sèches, que leur a fait leur mère. Ces petits naissent les yeux fermés; mais l’on
ne connaît point les circonstances détaillés de leur développement.
Cette espèce est naturelle aux parties tempérées de l’ancien continent; et il
paraît qu’elle se trouve aussi en Barbarie. Elle n’existe point dans le nord. Les
anciens la connaissaient sans doute, mais nous ignorons le nom qu’ils lui donnaient.
Dans nos Catalogues méthodiques elle porte la dénomination de Mustela
vulgaris, La plupart des figures qui en ont été données sont exactes, mais surtout
celle que l’on doit à Buffon. (Tom. VII, pl. 29, fig. 1.)
Novembre 1822.