froid, dans un sommeil profond, dans une véritable léthargie, et la température
nécessaire pour le tirer de cet état de mort apparente est bien différente de celle
qui précède le moment où ce sommeil s’empare de lui, et où l’action de toutes
ses facultés semble Se suspendre; mais comme ces phénomènes sont communs
à toutes les espèces de ce genre, c’est en traitant d’une manière générale de ces
animaux, que nous les ferons connaître avec quelques détails.
Il vit loin de nos habitations, bien différent en cela du Lérot, et il choisit
son gîte sur les bords des bois, dans les taillis et les haies. Semblable aux Ecureuils
il se forme un nid de mousse, auquel il donne une forme circulaire, et
il le place ordinairement sur un arbre peu élevé ou sur un buisson; ce nid a
son entrée dans sa partie supérieure; c’est là où ce petit animal se retire, et
où il passe son sommeil hybernal ; c’est là aussi où, au mois de juillet la
femelle met bas trois ou quatre petits qui naissent, comme les Souris, aveugles
et tout-à-fàit nus; mais au bout de peu de jours leurs yeux s’ouvrent, leur
corps se couvre de poils, et bientôt ils n’ont plus besoin des soins de leur mère,
et vont eux-mêmes se former des nids et pourvoir à leurs besoins.
La petitesse de ces animaux, le soin qu’ils mettent à se cacher, rendent très-
difficile de les observer; c’est sans doute pourquoi on ne connaît que d’une manière
si générale leur naturel, leurs penchants; en un mot, les différentes circonstances
de leur vie. Un examen plus particulier des différents changements que
les couleurs de leur pelage peut éprouver par l’effet de l’âge ou des saisons,
expliquerait peut-être aussi ce que quelques naturalistes rapportent de différentes
espèces de Muscardin. Ray (Synops., anim., pag. 220) dit que le petit Rat dormeur
d’Angleterre n’est pas le même que celui d’Italie; et Aldrovande (Hist.
quad. digit., pag. iio ) pensait qu’il en existait deux espèces dans cette dernière
contrée. Ce que dit Ray ne paraît avoir été ni confirmé, ni expliqué par les
naturalistes qui sont venus après lui; Edwards, Pennant et Shaw, n’ont parlé
que d’une seule espèce de Muscardin, du Muscardin ordinaire; et Edwards dit
même qu’il est très-commun en Angleterre. A l’égard d’Aldrovande, il en est
de même; les naturalistes modernes italiens ne parlent qùe dé notre Muscardin,
ce qui est récemment encore confirmé par le tableau du Règne animal que vient
de publier M. I’abbé Ranzani, professeur d’histoire naturelle à Rologne, c’est-à-
dire dans la patrie même d’Aldrovande.
On a donné plusieurs figures de cette petite espèce de Loir; celle de Gesner
est très-imparfaite; celle d’Aldrovande est préférable, mais celle de Buffon est
incontestablement la meilleure; elle ne laisse rien à désirer.
Le Muscardin est le Myoxus avellanarius des Catalogues méthodiques.
Décembre 182a.
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