Tous les pieds ont cinq doigts qui, dans les pieds de devant, ont les proportions
ordinaires; mais, dans ceux de derrière, les analogues du petit doigt et
du pouce sont extraordinairement courts, en proportion des autres, et presque
en rudiment, comme lés quatrièmes doigts des-Cochons. Les ongles sont coniques,
épais et forts, et très-propres à fouir. La queue se réduit à un tubercule nu,
de quelques lignes, tout-à-fait immobile. La verge se dirige en arrière, et l’on
ne voit point de testicules extérieurement. L’oreille externe est de grandeur
moyenne, arrondie et assez simple. L’oeil n’a rien de particulier, et sa prunelle
est ronde. Les narines sont ouvertes transversalement au museau, larges et presque
réunies. La langue est fort douce, courte et épaisse; la lèvre supérieure est fendue;
des abajoues garnissent l’intérieur de la bouche, et l’arcade zygomàtique s’élargissant
considérablement de haut en bas, la peau des joues se reploie sous cet
os, et présente une sorte de creux de poche, qui n’a aucun autre exemple parmi
les Mammifères, et dont il est difficile d’apprécier l’objet, si le grand développement
de cet os n’a pas été destiné à préserver les abajoues du choc des corps
étrangers. De fortes moustaches garnissent les côtés du museau et le derrière'de
l’oeil. Le pelage ne se compose que de poils soyeux, très-courts, très-rares et très-
roides, d’un brun-terre-d’ombre sur toutes les parties supérieures du corps,
excepté quatre rangées de taches parallèles, qui commencent aux épaules et se
terminent aux fesses ; les taches de chaque ligne sont si rapprochées l’une de
l’autre, que, vues d’un certain côté, elles semblent ne former qu’une ligne continue;
et la li»ne la plus voisine du ventre se confond presque avec la couleur
de cette partie” qui est blanche, ainsi que le dessous des mâchoires, une partie de
la face interne des membres et les ongles.
Voici ses dimensions principales : ^ ^
Longueur du corps, de l’occiput à l’origine de la queue.........................................................................16
-. de la tè te , de l’occiput au bout du museau................................................................... • • 5
Hauteur, aux ép au le s ..........................................................................................................................
au train de d e r r iè r e .................................................................... 14
Rien ne paraît moins intelligent que cet animal en esclavage; lorsqu’il éprouve
quelque contrariété, il se jette brusquement sur l’objet qui lui déplaît, ou il fait
entendre un grognement sourd qui éclate comme un aboiement; et lorsqu’il
ne mange pas, il dort : mais pour cela il a besoin d’un lit doux et propre ; et
pour en avoir un tel, il ramasse avec sa gueule tout ce qu’il rencontre, le foin,
l’herbe, la paille, en forme un petit tas avec son museau, et il se couche au
centre. Jamais il n’y fait ses ordures; au contraire, il va les déposer dans la partie
de sa cage la plus éloignée de son gîte, et il revient constamment pour cela au
même endroit. S’il est peu favorisé du côté de l’intelligence, il paraît l’être au
contraire beaucoup du côté de l’instinct, à en juger du moins par les- apparences.
Dans son état de nature, cet animal se creuse des terriers dans le voisinage
des forêts, et va la nuit pourvoir à ses besoins.
Les Pacas se rapprochent des Agontis par les formes générales du corps et par
les organes. Ils ont le'raême système général de dents, à peu près les mêmes sens,
les mêmes organes génitaux; ils sont l’un et l’autre privés de clavicules; et, s’ils
diffèrent par le nombre des doigts, c’est par des points peu importants : l’Agonti
n’a que trois doigts aux pieds de derrière, et le Paca a de plus deux doigts
presque rudimentaires. C’est donc par les abajoues, le repli de la peau sous l’arcade
zygomàtique, la forme générale de la tête et le pelage, que ces animaux différent
principalement : aussi ont-ils été constamment rapprochés dans les Catalogues
méthodiques. &
Le Paca brun est connu depuis long-temps. Maregrave en avait donné une
mauvaise ligure, qui a long-temps été la seule qu’on eût. Buffon (Supp t III
pl. 35) en a depuis donné une beaucoup meilleure, et c’est celle-là que Screber
a copiée, tab. 171. C’est aussi de cette espèce que parlent comme auteurs originaux,
Maffe, Histoire des Indes, p. 7o, ed. lat.; Jean de*Lery, Hist. d’un Voyage
fait en terre de Brésil, p. . 38; Dazara, Hist. nat. des Quadrupèdes du Paraguay
t. H, p. 20 et; Barère, Hist. nat. de la France équinoxiale, qui ajoute que
dans cette contrée il porte le nom d’OusANA.