LE TËLAGON.
N o u s devons la figure de cet animal singulier aux soins de M. Diard; mais
nous le connaissions déjà par une peau et une tête que M. Lechenault avait
rapportées de Java. Cette tête avait fait voir que le Télagon était pourvu des
mêmes dents que les Mouffettes, c’est-à-dire que le Chinche et la Mouffette du
« B T ) h Ü “ auva;se odeur fiu’u L’èpand, lui fit donner le nom de
Mouffette de Java j dés lors d est entré dans les Catalogues méthodiques sous
cette dénomination; et, sans 1 animal vivant, l’on en serait peut-être resté à ce
rapprochement; mais le dessin que nous publions annonce un animal tout-à-fait
différent des Mouffettes qui nous sont connues, les seules que nous puissions
onner comme type du genre, et qui sont celles que nous venons de nommer,
n e et cet animal, par ses formes extérieures, ne rappelle nullement le Chinche,
ont j ai sous les yeux une fort bonne figure faite par mon frère, d’après nature
vivante : ils nont en quelque sorte de commun, sous le rapport de la physionomie,
que leur allure plantigrade. Le Chinche a une tête arrondie, un museau
court, pointu, une face large, qui rappellerait la tête des Putois, ou bien celle
des Lhats, si le museau de ceux-ci était moins obtus j la tête du Télagon, au
contraire, rappelle le museau allongé et le grouin des Blaireaux, avec une face bien
moins large. Le Chinche a en outre une grande queue garnie de poils touffus
et longs, quil relève sur son dos en panache, comme les Écureuils; le Télagon
par contre, est presque privé de cet organe, dont la longueur n’excède guère un
pouce, et que quelques poils garnissent à peine. Aussi, à la seule vue de ces animaux,
est-on porté à les séparer dans des groupes distincts; et l’examen des
parties osseuses de la tête ne fait que confirmer dans cette première idée.
L allongement de la tête du Télagon et l’amincissement de son museau font
que les molaires de cet animal sont plus écartées les unes des autres que celles
du Chinche; et que ses incisives, au lieu d’être sur une ligne à peu près droite,
sont sur un arc de cercle assez petit. Ses dernières molaires supérieures sont
en outre fort en avant de l’extrémité postérieure des palatins; et ces os, chez le
Chinche, ne dépassent pas ces mêmes dents : ce qui recule beaucoup chez le
premier la communication des narines avec l’arrière-bouche.
A la mâchoire supérieure il y a six incisives de forme ordinaire, et deux canines,
beaucoup moins épaisses que larges. Les fausses molaires sont au nombre de deux:
a première est très-petite et a une seule racine, et la seconde a- une pointe
aiguë et deux racines. La dent qui suit est la carnassière, garnie intérieurement
dun tubercule pointu et saillant; et la dernière, c’est-à-dire la quatrième, est