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LE VERVET.
V oici encore un de ces Singes verts, voisins des Callitriches et des Malbroucks,
qui, comme le Grivet, aura été confondu avec l’une ou l’autre de ces Guenons.
En effet le Vervet a leurs traits principaux5 mais il en diffère peut-être assez
pour former une espèce particulière, si, comme il le paraît, les caractères spécifiques
, dans ce groupe fort naturel de Singes, ne consistent jamais qué" dans
les couleurs tranchées de quelques parties très-circonscrites. Ainsi ces quatre
espèces ont le fond du pelage verdâtre, et sous ce rapport leur différence n’est
point appréciable5 elles différent également assez peu par les couleurs de la face,
généralement noire, sans exception chez le Callitriche, mais prenant une teinte
livide autour des yeux chez les trois autres, qui différent encore du premier par
un caractère commun, les poils blancs des côtés des joues, que le Callitriche a
d’un beau jaune. On sait qu’en outre cette Guenon a les testicules blancs, légèrement
teints de verdâtre, et que ces organes sont entourés de poils blancs, quelquefois
teints de jaune * que de semblables poils entourent les testicules du Mal-
brouck, qui sont du lapis le plus brillant* et que ces poils sont d’un bel orangé
chez le Grivet, tandis que îes testicules sont du vert-de-gris le plus pur5 chez le
Vervet, les testicules sont de ce même vert, mais les poils qui les environnent
sont blancs* et un second caractère fort tranché appartient à ce dernier Singe5 ce
sont des poils dun roux-foncé qui environnent l’anus, mais qui ne s’aperçoivent
que lorsque l’animal relève la queue et qu’on le regarde par derrière. Nous pourrions
encore lui donner, comme caractères distinctifs du Grivet, seule espèce
avec laquelle le Vervet puisse être confondu, les quatre pieds noirs depuis l’articulation
du poignet, et surtout la forme de la tête, qui approche de celle du
Malbrouck * car le Grivet a l’extrémité des membres grise , et sa tête, comme
celle du Callitriche, est aplatie, en comparaison de la tête des deux autres. Enfin
le Callitriche a l’extrémité de la queue jaune, le Malbrouck et le Grivet l’ont grise,
et le Vervet l’a noire. Du reste cet animal, comme je l’ai dit en commençant
ressemble aux trois autres : toutes ses parties supérieures sont d’un vert-grisâtre,
semblable à celui du Grivet * et ses parties inférieures sont blanches. Il leur ressemble
aussi par le naturel, par la taille et par les proportions.
C’est le premier individu de cette espèce que la Ménagerie du Roi ait possédé*
mais M. Lalande en a rapporté plusieurs, de tout âge et de tout sexe, de son
voyage au Cap, où il les a constamment trouvés dans les forêts, sans jamais rencontrer
aucune des trois espèces dont nous venons de parler* ce qui tendrait