LE CHEVROTAIN NAPU.
L e s Chevrotains des îles de la mer des Indes sont des animaux très-peu connus,
et que leur extrême délicatesse permet rarement d’amener vivants jusqu’en Europe.
Nous devons donc nous regarder comme très-heureux d’avoir pu nous procurer
l’mdividu que . nous nous proposons de décrire ici. C’est à MM. Diard et Du-
vaucel que nous devons la première connaissance de cette espèce j ils en ont
enrichi les cabinets du Muséum, et nous ont transmis à son sujet des notes intéressantes.
Le Napu est une espèce nouvelle qui n’a jamais été représentée, et dont
M. Rafïïes a seulement donné une courte description d’après les individus qu’il
devait à nos voyageurs français. (Trans., Linn., tom. XIII.) Cet animal nous fait
connaître la physionomie de son genre qu’on ne possédait point encore, et nous
permet de rectifier par-là les figures des autres espèces qui n’ont, pour la plupart,
été données que d’après des peaux bourrées.
Celles qui composent aujourd’hui ce genre, sont:
1. Le Musc, Moschus Moschiferus3 Linn., dont tant d’auteurs ont inexactement
parlé, mais que Buffon, Daubenton et Pallas ont fait connaître d’après le vivant:
l’un dans le sixième volume de ses Suppléments, pl. 29; l’autre dans les Mémoires
de l’Académie des Sciences, année 1772, pag. 215$ et le troisième dans le treizième
fascicule de son ouvrage intitulé : Spicilegia-Zoologica. C’est un animal de Tartarie,
et de toutes les espèces de Chevrotains la seule qui ait une poche à musc.
2. Le M ém in a , Moschus Memina, dont Schreber, pl. 243, et Pennant (Hist. of
quad., pl. 112, fig. 92), ont chacun donné une figure, et dont Knox avait déjà
parlé dans sa relation de Ceylan. Il est remarquable par son pelage tacheté, et
semblable à la livrée des Faons de quelques espèces de Cerfs.
3. Le P y g m é e , Moschus Pygmeus3 établi d’abord par Linnæus, d’après un animal
de Seba (Mus., pag. 10, tab. 43), tout-à-fait étranger aux Chevrotainsj ensuite,
d’après le Chevrotain des Indes, de Brisson (Reg. anim., pag. g6); et enfin d’après
le Chevrotain de Buifon (tom. XII, pl. 42), qui ne consistait que dans la peau
bourrée d’un individu si jeune, que ses molaires commençaient seulement à paraître
(Daubenton, Descript., pag. 342). Sa petitesse et sa couleur, blanche sous la
gorge et d’un fauve clair aux parties supérieures du corps, sont ses caractères
distinctifs. Le cabinet du Muséum croyait en posséder deux exemplaires $ mais
d’après les recherches auxquelles ces animaux viennent de donner lieu, il est bien
constaté que l’un n’était qu’un Faon de Cerf : il était privé du péroné. C’est à