animaux ont un coecum long et boursoufïlé, un foie formé de deux lobes inégaux,
un poumon droit à quatre lobes, et un poumon gauche à trois seulement.
Les proportions de leurs membres, et l’extrême longueur de ceux de derrière
surtout, paraissent leur donner les moyens de faire des ^sauts d’une grandeur
prodigieuse, et ils se distinguent même tellement par-là de tous les autres Singes
des Indes, qu’ils ne sont souvent désignés dans le pays que par cette faculté,
dont le nom est en quelque sorte devenu pour eux un nom générique.
Les Indous brama ont, comme on sait, un respect religieux pour la vie de tous
les animaux j il en est cependant quelques-uns pour lesquels ils ont plus de vénération
que pour les autres, et les Semnopithèques sont de ce nombre5 ils se
laissent dépouiller par eux, se glorifient même des ravages qu’ils causent dans
leurs cultures j et ces animaux sont tellement habitués à ne suivre que leurs pen-
chans au milieu de cette population dégradée, qu’ils semblent y commander en
maîtres : ils viennent jusque dans l’intérieur des habitations s’emparer des repas,
et même arracher des mains les alimens qui leur conviennent. Après de tels
exemples, on doit concevoir qu’on puisse ne jamais désespérer de faire prévaloir
les préjugés sur la raison, et de rendre la soumission plus douce que l’indépendance.
M. Raffles a donné une note sur le Tchincou, qu’il écrit Chingkou dans le
XIIIe vol. des Trans. linn. de Londres, et l’a nommé en latin Cristata, ignorant
sans doute que M. Geoffiroi Saint-Hilaire avait déjà appliqué à cette espèce le
nom de Maura^ d’après un individu rapporté de Java par M. Lechenault. Mais
cette espèce est-elle le Singe Maure, Simia maura des Catalogues méthodiques,
fondé sur le Simia callitrix magiiitudine magnorum cynocephalorum de Prosper
Alpin (Rerum Ægyptiarum3 liv. IV , chap. 10, pag. i 44 et 245, tab. 21), que cet
auteur donne comme d’Egypte, et sur le Singe noir d’Edwards (Glan.3 pag. 221,
pl. 5 11), que ce naturaliste dit être de Guinée? Je ne le pense pas. Ces Singes
pourraient n’être que des Cynocéphales noirs, des Chacmasj ainsi cette espèce,
établie de la sorte, disparaîtrait de la science, et le nom de Maura ne s’appliquerait
plus qu’au Singe auquel l’a justement donné M. Geoffroi.
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