autrement que comme une idée vulgairement reçue. I l y a plus : Klein dit positivement
que l’on rencontre en Prusse et en Pologne des Écureuils gris qui ne
changent point de couleur avec les saisons, ce que Rzaczynski (Hist. nat. Pol.,
pag. aa4 ) semble confirmer. Pallas lui-même (Voyages, 177a) parle de Petits-
Gris, qui, vers l’automne, émigrent en troupes considérables, du midi au nord,
lorsque la nourriture leur manque; or est-il vraisemblable qu’à cette époque de
l’année oii la mue d’hiver commence seulement, ces animaux aient pu être appelés
Petits-Gris par ce naturaliste célèbre, s’ils n’avaient pas été revêtus auparavant de
leur fourrure grise? et les migrations de ces Écureuils dont Gessner et Regnard
parlent déjà me semblent être encore un caractère auquel je ne sache pas qu’on
puisse reconnaître l’Écureuil commun. ^
Tout ce que je viens de dire a cependant moins pour objet d’établir que le
Petit-Gris n’appartient pas à l’espèce de l’Écureuil commun, que de montrer
que les véritables rapports de ces animaux ne sont point encore établis, et que
des observations nouvelles sont indispensables.
Ce Petit-Gris, dont la fourrure est si agréable à l’oeil, si douce au toucher, si
légère, et qui fait un objet considérable de commerce, est, comme son nom
l’indique, sur toutes les parties supérieures du corps, d’un joli gris, très-légèrement
teint de fauve, principalement le long du dos, à la tête, aux oreilles, aux
membres et à la queue, et d’un blanc très-pur aux parties inférieures. La face
interne des membres est jaunâtre, et la ligne qui sépare cette partie du gris de la
face supérieure est du fauve le plus pur. Dans toutes les parties grises, les poils
sont gris d’ardoise à leur moitié inférieure, et annelés de blane, plus ou moins
fauve, et de noir à leur autre moitié. Les poils des parties blanches sont entièrement
de cette couleur, et ceux des parties rousses sont roux. Les anneaux des
poils de la queue étant plus larges que ceux des poils du dos, et les anneaux
noirs étant les derniers, il en résulte' une teinte moins douce et plus sombre
sur cet organe que sur le reste du pelage.
Ce sont, à ce qu’il paraît, là les seuls caractères qui distinguent le Petit-Gris
de l’Écureuil ordinaire; car il a, comme ce dernier, chaque oreille terminée par
un pinceau, les poils de la queue distiques, et les organes des sens, du mouvement,
de la génération, et de la mastication semblables à ceux de l’Écureuil de
la Caroline, à l’article duquel nous devons renvoyer.
L’individu qui a servi de sujet à cette description appartenait à un montreur
d’animaux, qui l’avait rapporté du Nord; et il était en tout point conforme aux
peaux de Petits-Gris que nous procure le commerce.
L’Écureuil publié par Buffon sous le nom de Petit-Gris est un Ecureuil de
la Caroline; ceux qui ont été donnés par Gessner et Aldrovande ne sont que
des copies de leur Écureuil commun.
Janvier 1821.
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