
ia part de Lewfon , de Catesby, de Bancroft.
de Bartram, de Brickelj de Colden, de Bever-
ley, 8rc.
13 19 • Les Alimens confidérés par rapport à tef-
tomac , aux inteftins, b par rapport aux âges. On
trouve à cet égard, dans la claffe des Reptiles,
Jin fait des plus curieux & propre à démontrer que
la nature des alimens eft toujours foumife à la
difpolition des voies digéftives.
Les têtards des Batraciens anoures, celui de la
Grenouille & du Crapaud, par exemple, ne vivent
que d'herbes aquatiques, & ont des inteftins
très-minces, contournés en fpirale & plu-
neurs fois plus longs que chez les mêmes animaux
adultes, qui fontzoophages.
1320. Les Vaifleaux laSés. (Voye{ n°. 1083.)
S e c t i o n q u a t r i è m e .
1323. Les dïverfes Périodes ou Ages de la vie en
général. Les Reptiles croilfent, en général, lentement
j aufli beaucoup d’entr'eux parviennent-ils à
des dimenfions étonnantes, lorfque le temps né-
ceffaire à l'entière évolution de toutes leurs parties
leur eft accordé.
C ’eft ainfi qu'au Bréfil & aux Antilles, on
prend des Chélonées d'un tel volume, que la
chair d une feule d’elles fuffir-oit pour le dîner de
quatre-vingts ou cent hommes.
D'autres ont des carapaces tellement développées,
que deux fuffifent, au rapport de Solin,
pour la conftruétion d’une cabane d'indiens. Dio-
dore de Sicile & Pline (1) ont écrit que certaines
peuplades voifines de l'Ethiopie & de la Mer-
Rouge s'en fervoient comme de nacelles pour
naviguer près du continent.
Dans les temps anciens, lors de l'enfance des
fociétés, dit De l.acépède, ces grandes carapaces,
d’une fubftance très-compaête & d'un diamètre de
plufieurs pieds, ëtoient les boucliers de peuples
qui n'avoient pas encore l’art funelîe d’armer
leurs flèches d'un acier trempé plus dur que ces
enveloppes offeufes ; & les hordes à demi fau-
vages qui habitent de nos jours certaines contrées
équatoriales, tant de 1 ancien que du nouveau
Monde, n'ont pas imaginé de défenfe-plus fo-
•lide.
; Quelques voyageurs aflurent avoir vu dans
l'Océan indien des Tortues d'une telle grandeur,
que quatorze hommes pouvoient monter à la fois
fur le dos de l'écaille fupérieure. Le P. Labat (2)
raconte que plus d'une fois il s’eft donné le plâifir
de fe mettre, avec un fécond, fur le dos d’une
T ortue, & que cet animal les portoit fans peine
& même allez vite.
f i) Lib. IX , c. 12.
(2) Nouveau Voyage aux îles de l’Amérique , tome I
pag. Soi. \
Les diverfes grandeurs des Tortues franches
lontj du refte, renfermées dans des limites affez
éloignées, puifque, de la longueur de deux ou
tr° ,s pouces, elles parviennent quelquefois à
celle de fix ou fept pieds, & comme cet accroif-
fement affez grand a lieu dans une couverture
tres-offeufe, très-compare où , par confé-
quent, la matière doit être, pour ainfi dire , ref-
preffée, & le développement plus lent,
il n’eft point furprenant que ces Reptiles mettent
beaucoup de temps à acquérir tout leur volume.
Ce n’eften effet qu'au bout de vingt ans ou
environ qu ils parviennent au maximum de leur
grandeur, ce dont on a pu s'affurer dans les parcs
ou on les élève quelquefois.
Ariftote & Pline ont écrit que le Crocodile ne
cefioit de croître pendant toute fa vie & qu'il
arrivoit quelquefois à la taille de huit coudees,
qu Hérodote & Ælien portent jufqu’à vingt-fix,
ce qui fait trente-neuf pieds , & ce qui eft encore
bien loin de foixante pieds de longueur attribués
a des Crocodiles de Madagafcar dans certaines
Relations modernes, tout en fe rapprochant des
aliénions de Barbot, de Smith (1) & de Job-
(2), qui ont vu dans le Sénégal & dans la
Gambie des reptiles de cette efpèce longs de
trente a trente-trois pieds.
Nous avons déjà cité, d'après André Cleyer,
le prince Jean-Maurice de Nalfau , Mentzel &
quelques autres, des exemples de ferpens monf-
irpeux pour les dimeniîons tic qui dévoient avoir
vécu un grand nombre d’années. Adanfon a aufli
trouve au Sénégal un ophidien qui devoir avoir
quarante à'cinquante pieds de longueur ,'mais qui
pourtant étoit bien loin d’égaler celui que Régu-
lus vainquit, a 1 aide de les troupes, près du
fleuve bagrada, entre Utique & . Carthage, &
dont la peau, envoyée à Rome, fut, dit-on (2)
trouvée longue de cent vingt pieds, & fufpendue
dans un temple où on lavoyoit encore du temps
de la guerre de Numance (4).
Les Crapauds peuvent aufli atteindré un volume
extraordinaire. Bofmann, au village d’Adja
entre MauryiSc Cormantin . vit un de ces reptiles
de la largeur d'un plat de table (y), & en 1617
l'académicien des Curieux de la Nature, Mentzèl'’
fe trouvant près d’Aquapendente, en Italie, en
obferva un autre qui lurpafibir en volume la plus
grofle tête d'homme (6).
Tous ces faits prouvent que les Reptiles croif-
fent long-temps, & peuvent arriver à une grande
taule, mais ils font bien moins curieux que les
( ') Voyage en Guinée.
(2) Voyage cité.
(3) Valkr. Maximus, lib. I , c. 8.
(4) P l i s e , /. c. , lib. V I I I .
(5) H i f t . génér. dey Voyages, corne XIV, pag. .218.
W Collea. académ., parc, écrang., tome I I I , pag/53a.
iriétamorphofes que fubiffent les Batraciens depuis
le moment du développement du germe
jufqu’à Tage adulte, métamorphofes qui amènent
divers chàngemens dans leur forme, dans leur
ftruélure & même dans leur manière de vivrez
Lorfque les petits fortent de l'oeuf, ils font
aveugles & fans pattes; ils ont une queue; ils
refpirent par des. branchies ; leur ventre eft très-
gros & globuleux; leurs inteftins font exceffive-
ment longs; ils fe nourriffent uniquement de matières
végétales, à l’exception pourtant de ceux
du Crapaud accoucheur, félon M. Duméril (i).
^ Sous cet éta t, on les nomme têtards, & ils
vivent dans Beau d'une manière obligée.
Bientôt ils changent de peau ; leur yeux fe montrent
; leurs deux pattes de derrière, d’abord, puis
celles de devant, enfuite, apparoiffent fur les côtés
du tronc (2), & enfin la chute de la queue eft
bientôt fuivie de celle des branchies (3).
Alors l'animal refpire l'air & acquiert la forme
qu'il doit conferver toute fa vie.
Nous avons déjà dit quels chàngemens fe paf-
foient alors auffi dans fon appareil hyoïdien (4).
Ajoutons ici quelques mots fur l'évolution, la
formation de fes différens fyftèmes organiques.
Nous prendrons pour exemple la Salamandre,
qui a été en particulier l’objet de travaux im-
portans.
1 3 24 &■ 13 2. c* UEmbryon, le Foetus. Dans l’oeuf
fécondé de la Salamandre le foetus, courbé fur lui-
même, enveloppé par une membrane vitelline,
eft libre & dépourvu de cordon ombilical.
La moelle épinière de cet embryon eft divifée
& compofée de deux cordons nerveux, au-devant,
defquels eft un très-petit vaiffeau dilaté à une de
fes extrémités, & qu’on pourroit croire représenter
& le coeur & l'aorte tout à la fois. On
trouve ici quelque rapprochement à établir entre
cette difpofition & celle du fyftème nerveux chez
les Annelides (y).
Alors auffi les yeux ne fe préfentent que fous
l'apparence de deux points.
Alors auffi, la colonne épinière eft noirâtre,,
noueufe, & articulée (6).
Les membres apparoiffent d'abord fous ia*figure
de deux papilles. 1 2 3 *5 6
(1) Elémens des Sciences naturelles, Paris , i §25, in-8°. ,
tome I I , pag. 240.
(2) S wammerdam , Bibl. Na t., pag. 790 & 791.
(3) Rondelet, Pline 8c plufieurs autres ont penfé que la
queue du têtard fe fendoit en deux pour donner nailfance
aux membres poftérieurs des Grenouilles & des Crapauds.
Cette opinion ell évidemment contraire à l’obfervation. |H Voye^ ci-delïus , pag. a43:.'
(5) Roth , De animalium invertebratorum Jyftemate ner-
vofo , Wirçcburgi, i 8*a5, tab. I , fig. 1.
(6) Do ïrochet, Journal de jihyfique, de chimie et
d’hift. nat., cornes XCII 8c X CV.
Les mufcles font mous & comme muqueux.
La peau eft d'un gris-brun pondtué.
Le canal inteftinal, d’abord prefque droit, eft
d'un jaune-ferin.
Le foie eft également jaune, mais la véficule du
fiel eft verte (1).
La rate eft globuletife & d’une couleur pourpre.
1338. La Vie. Les Reptiles vivent en général très-
long-temps, ce qui ne doit point étonner pour dès
animaux qui ont le fang peu échauffé, qui tranfpi-
reçt à peine, qui peuvent fe pafter de nourriture
pendant plufieurs mois , qui ont peu d’accidens à
craindre & qui réparent facilement les pertes qu'ils
éprouvent. Mais, il faut l’avouer , la longueur de
leur exiftence n’eft point dans un rapport exaêt
avec celle de leur véritable vie ; fi l’on v eut, en
effet, ne tenir compte que des momens où ils
ufent de leur force & font ufage de leurs facultés,
on reconnoîtra que, dans les contrées éloignées
de l’Equateur, leur vie èft bien abrégée en réalité
parleur engourdiffement annuel de fix mois, par
l'état de maladie qui fignale l ’époque où ils renouvellent
leur dépouille, par le fommeil journalier
qui accompagne leur digefiion.
Si l'on devoit eftimer la durée de la vie dans les
Tortues franches de la même manière que dans
les quadrupèdes vivipares, on trouveroit bientôt,
d après les vingt années confacrées à leur entier
accroïïfement, le nombre de celles que la Nature
leur a deftinées; mais la même proportion ne peut
être employée ici. On juge feulement, d’après
des probabilités, qu'elles doivent vivre un grand
nombre d’années, & peut-être plus d’un fiècle.
On a des données plus pofitives fur la durée de
la vie de l'Emyde bourbeule. Celle-ci parvient au
moins à quatre-vingts ans.
On n’a point recueilli affez d’obfervations fur
les Crocodiles pour favoir iprécifément quelle
eft la durée de leur v ie, -mais on peut conclure
d’une expérience du vicomte de Fon range, qu'elle-
eft très-longue. Cet ancien commandant de Saint-
Domingue ayant voulu amener en France des
Crocodiles nouvellement éclos, les perdit à~l’âge-
de vingt-fix mois, époque où ils n’ avoient encore
que vingt pouces de longueur, en forte qu’il
taudroit compter au moins vingt-fix riiois pour
chaque vingt pouces de la longueur d’ 1111 Crocodile
adulte , & qu’un Crocodile de vingt-cinq
pieds n'auroit acquis fon entier développement
qu’au bout de trente-deux ans & fix mois. Ce fait
confirme la remarque des millionnaires envoyés
par Louis XIV dans l’Orient, lefquels ayant gardé
pendant deux mois un jeune Crocodile en v ie,
ne virent nullement augmenter fes dimenfions (2).
h ) F unk, /. ç ., pag. 34-
Mémoires pour fervir à l’hift. na t., 8cc., tomé" III.