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entrelacés d'abord dans mille fe millè diréftiohs
différentes , puis bientôt re&ilignes & parallèles 3
& tellement fétrés Jès ùns contre lès autres, qu'il
eft. > pour ainfi dire, impoffible dè leS fëparèr.
Par leur autre extrémité ils jettent, dans tin
renflement que la merribvàne interne préfentè en
cè lieu , uné foirïè de ramifications vafculàirès,
qui divergent en tous fens fe ne tardent point à
fe perdre.
Remarquons aufïî que lès parois de la Véficule
que nous décrivons ne renferment jamais ni fol-
hcùles, ni glandes, hi cryptes apparëns, à l’exception
cependant du 'Fégdro ÇSciana nquUa , Cuvier),
où M. Cuvier a trouvé fur les côtés de la
veffie, & dans route h longueur de ce réfervorr,
deux corps d’appârence glanduïeufe , formés de
lobes finueux , compofés en grande partie de vaif-
feaux pleins d'air, q(ui fe réunifient lès uns àux
autres, de manière a n’ en plus former qu'un feul
pour chaque lobe, & dont les orifices, au nombre j
de trente ou quarante de chaque cô té , font rangés
fur une même ligne.
L’air, ou plutôt le gaz, contènu dans la veffie
natatoire des Poiftons , eft fujet à varier beaucoup
de natuie. Avant Fourcroy fe Prieftley, on
le regardoit comme fèmbUblè au fluide atmofphé-
xiquej mais ces célèbres obfervateurs, éclairés
par les découvertes récentes de la chimie pneumatique,
fîgnalèrent le gaz 0 ritënu dans la véficule
aérienne de la Carpe comme de l’azote
prefque pur, ou mélangé d’une fort petite portion
de gaz acide carbonique. Depuis eux, les
expériences ont été multipliées un grand nombre
de fois, & prefque toujours les favans qui les
oi’t faites ont obtenu dés réfuîtats analogues.
C ’eft ainfi que dans la veffie aérienne desPoif-
fons des rivières & des étangs , on ne trouve habituellement
qu'un gaz compofé d'azote, d'oxygène
& d'acide carbonique, fe dans lequel le
premier de ces gaz eft en proportion plus grande
que dans l'air atmofphérique.
Quoique les recherches du même genre aient
été moins multipliées fur les PoifTons ae mer, on
a reconnu que leur véficule hydroftatiquè con-
çenoit le plus fouvent une énorme proportion
d'oxygène, ce que Brodbeldt démontra un des
premiers au fujet de l’Efpadon (1) , & ce qui fut
confirmé par le profefîeur Configliati (2) pour
plufieurs efpèces de la mer Méditerranée. Dans
les Mémoires de la Société d‘Arcueil (3), M. le pro-
feffeur Biot a également démontré que l'oxygène
étoit d'autant plus abondant dans- le gaz de la véficule
natatoire des PoifTons de mer, que ceux-ci
vivoient à de plus grandes profondeurs ; tandis
que. dans ceux de la furface il ÿ eh avoir quel-
(1.) Medical Annals o f Duhcart:, forth*year V796, p..3j)3.
Phyfic. Journ. o f Nicholfon , ftpt. 1.797.
( 2 ) A I.EXA N DRE DE I l uM P O L D T , lU>i juprà.
(3) Mh n. delà Soc. d‘Arcutil, vol. I , pag. 207.-
; quefois auflî peu que darts ceux .les eaux douces,
ce que François de la Roche a confirmé de point
en point (1).
(Je dernier, en effet, fur un Côngre pris à 1,10
braffe de profondeur, n'a trouvé dans le gai de
la veffie que 0,8 d’oxygène ; tandis que fur un
individu de ia îhêtfie tfprce qui avoir été pris à
70 braflès, il trouva 87,4 du même gaz.
II paroît que le gaz dont il s’agir ici eft, au
refte, fe réfulrat d’une forte de fécrétion particulière,
comme l’a voulu jadis Needham & comme
F. de la Roche le-prétend plus récemment, & non
de 1 introduètion de l’air atmofphérique dans le
réfervoir par le canal aérien, comme l’ont affirmé
Franc. Redi & quelques autres. Sans cela ,
à quoi ferviroient les corpufcules rouges dont
nous avons parlé & les organes glanduleux du
Fégaro ?
En terminant, nous dirons que les zoologiftes
& les phyfiologiftes ont prefque tous regardé la
veffie à air des Poiffons comme propre à faciliter
la fufpenfion de ces animaux dans l’eau , & personne
ne Laurent lui contefter cet ufagè, puif-
qu’ en diminuant leur pefanteur fpécifique , elle
la met en équilibre avec celle du milieu ambiant
& diminue d’autant les efforts continuels auxquels
ils feroient obligés de fe livrer pour fe maintenir
en pofition. Les Scorpènes, les Vives, l’Ura-
nofeope & les Baudroies, qui manquent de cette
véficule & dont le fyftème mufculaire eft peu
puiffant, fe tiennent habituellement au fond de
l’eaii, dans la vafe ou parmi les herbes marines ;
& fi la même chofe n'arrive point aux Raies, aux-
Requins, aux Maquereaux, aux Thons, qui font
également privés de cet organe, c’efl que leurs
organes locomoteurs font doués d’ une prodigleufe
énergie.
Needham a cru, en outre, que l’organe dont
nous fanons l’hiftoire fervoit à la digeftion , par
le gaz qu’il verfe dans les voies gaftriqiies, &
Htflin a avancé qu’il fervoit. à rafraîchir le l’ang
diftribué dans fes parois membraneufes & vafeu-
laifes. Mais Borelli, & fon opinion eft affez üni-
verfellement adoptée, en a fait un véritable inft-
trument de natation, lequel permet aux Poiftons
de s’élever ou de s-’abaiflèr dans l’eau fans le recours
de leurs nageoires, foit en fe refiferranç fur
lui-même par l’effet d’une fimple preffion, fort en
fe dilatant.de nouveau par fuite de la ceflation de
cette preffion.
Mais fi Ray, parmi les Anciens , fi MM. Cuvier
& Geoffroy Saint Hilaire, parmi les Modernes,
avec une foule d'autres , ont adopté l'opinion de
Borelli, le profeffeur Fifcher, de Moskow, après
Rondelet & Viridet, & avec Nitfch, a nié cette
explication, & a dit, que la véficule aérienne étott
( f) Vbifuprçu
un organe açceffoire de refpiration, un fuçcédané
des bjançhjes ; rien n’eft encore moins prouvé.
. En parcourant un tableau donné par François de
la Roche, en réfumé de fes nombreuses analyfes,
faites avec l’çndiomètre de Y cita , d’après le$
bafes fournies par MM. de Humboldt fe Gay-
Luffiac, fe répétées chacune plufieurs fois, on eft
frappé de la diverfité des réfuîtats fournis par
l'examen du gaz de la yeflie hydroftatiquè des
Poiftons, fe l’on y obferve, en effet, le pl^$
fouvent, uue proportion d’oxy-gène plus forte dans
(■ eux qui font pris dans une eau plus profonde*
Elle s’eft élevée ,. par exemple, le plus fouvent
à Q,7P OU 0,80 au moins, & même dans deux ou
trois cas à 0,90, dans les efpèces qui fréquen.tept
habituellement les abîmes de l’eropire de Neptune
i tandis que dans beaucoup de poiftons littoraux
, elle s'eft trouvée fort inférieure à celle que
J’on obferve dans Fair atmofphérique.
Quelques Poiftons , en particulier, offrent, dans
la conformation de leur yéficulè aérienne, des
particularités qu'il eft bon de noter, pour ceux
qui s'intéreflent à Thiftpire d® ces animaux.
L'Oflrçcioa triqueter de Linnaîus a cette poche
aflfez volumineufe, large & arrondie en avant, un
peu alongée en arrière.. Ses paro.is, fortes & apo-
névrotiques, ne donnent infertion à aucune fibre
mufculaire, & n’en renferment aucune dans leur
intérieur. Aucune trace du canal aérien n’exifte.
Les corps rouge? font fitués à peu près vers le
niilieu de ja-parpi inférieure fe un peu en avant.
Dans le Tetrodov oblongus de Linnæus, la veffie
occupe la partie antérieure de U cavité fplanch-
nique.
Le fanal aérien manque.
La yeffie natatoire de l’Anguille, ob ongue ,
étroite , fufifprme, rétrécie en pointe à fes deux
extrémités, n’adhère aux parties voifines que par
un tiftu cellulaire ferré , fe a des parois demi-
tranfparentes quoiqu'affez épaiftes. Sa membrane
externe eft brillante & argentée. Son canal aenert
eft tellement ample, qu'il femble cçnftituer une
fécondé poche.
Affez. grande, tranfyerlalement oyalaire, elle
eft un peu échancrée en ayant fe furtout en
arrière.
Ses parois, afte^ épaiftes, mais foib’e s , font
demi'tranfparentes fe d’une texture lâche.
Les corps rouges ont la forme de grappes. Us
font petits fe nombreux.
Il n'exifte ici ni mufcles ni canal aérien.
Dans un Diodon non encore décrit, fe que
M. Duméril a défigné par le nom de Diodon rivu-
laris, l'organe eft fitué dans la partie antérieure
.de la çayité abdominale , & eft formé de deux
cavités coniques , ayant leur fommet tourné en
avant, placées à .côté l ’une de Tautre , fe réunies
-dans le voifinage de leur bafe. Il eft fixé aux parties
voifines par le péritoine, par du tiftu cellulaire
, & par deux petits mufcle^ qui, né$ du
rachis, yont s'iniérer à la partie antérieure fe Cu-
rpérieure des deux cavités-
Dans le Syngnathe de Rondelet, la veffie aérienne
, fituée au milieu de la cavité fplanchnique,
, occupe le tiers de la longueur 4_e celle-ci j fes
parois, minces fe fortement tranfparept.es > font
.recouvertes inférieurement par le péritoine, &
n’adhèrent que par du tiftu cellulaire aux parois
fupérieures de l'abdomen.
Dans YOphidium batrba,tum de Linnæus, 1 organisation
de la veffie hydroftatiquè eft plus compliquée
que dan,s aucun autre Poifton, fe préfente
des particularités que nous avons déjà fignalées
en partie.'
Dans l’Ægîefin , elle occupe toute la longueur
de la cavité abdominale, fe eft dentelée fur les
côtés.
De fon extrémité antérieure naiffent deux petites
cornes ou appendices filiformes , arquees à
leur terminaifpn fe entièrement fermées.
EUe paroît dépourvue de canal aérien.
; Dans ic Merlan, les dentelures latérales de la
I veffie aérienne de l’Æglefin manquent entièrement.
F O N C T IO N S E P T IÈM E .
GÉpÉRATipS.
Généralités.
Ainfi que dans toutes les autres claffes des Animaux
, les efpèces fe perpétuent par J’aéte de U
génération dans celle des Poiftons, pu l’on voit les
pélagiens qui font répandus indifféremment dans
Timmenfitédesmersdesdeux mondesIfSlittoraux
qui ne peuvent vivre qu'auprès des côtes, ceux que
la Nature a relégués d3ns des parages particuliers î
ceux qui, chaque année, remputent le cours des
fleuves fe des rivières} ceux qui ne quittent jamais
l'eau douce des lacs ou des ruiffeaux i ceux qui vivent
de proie, comme ceux qui le contentent des
débris des corps organifés que la fange qu'ils habitent
offre à leur appétit grofiier j ceùx qui reftent
folitaires, comme ceux qui parçoureqt en légions
innombrables un Océan dont les bornes femblent
fe reculer pour eux, toutes les efpèces, en un mot,
reproduire avec une énergie dont les Mammifères
, les Gifeaux fe les Reptiles ne nous offre?it
point d’exemple, fe participer à l’étonnante fécondité
dont font pourvues la plupart des autres
races aquatiques. Mais un fang glacé circule dans
leurs vaifiëauxj fi la Nature a répandu lyr eux |e
fouffle de la vie , elle leur a refufé le feu du fen-
liment. Ch^z eux, nul attachement d’un fexe
pour l’autre ; ils ne cèdent qu'a un befoin du mo-
| ment, qu’à un appétit ignoble, qu'à une jouif-
f.-nce auffi peu partagée qu,e fugitive i i’s né con-
noiffent nj mère qui les (uryeillè dans leur premier
âgep ni compagne qui les aide P^s ^ahs leurs