
Chez le Crapaud, on en voit naître, derrière
la corne antérieure, une apophyfe longue qui fe
dirige en arrière vers une autre apophyfe fournie
par l'angle poftérieur du bord latéral fortement
ecnancré.
Les cornes antérieures font ici larges & en
rorme de plaques.
Selon MM. P.udolphi & BreyerCi), l'hvoïde
du Pipa eft entièrement cartilagineux & formé
de deux pièces latérales & d’une pièce médiane
intimement foudées.
Celle-ci , beaucoup plus petite que les premières,
a dans fa région antérieure, une forme
annulaire, ou eft ià percée d’une large ouver- j
ture, dont les auteurs ci-deflus cités n’ont point
parlé. Elle fe termine, tout-à-fait en devant, par
une longue tige qui pénètre dans la langue.
Les cornes antérieures manquent.
Quant aux poftérieures, elles font représentées
par les deux pièces latérales, qui font de larges
& minces plaques portées fur de petits pédicules.
L’ os hyoïde de la Salamandre aquatique, de la
famille des «Urodèles, parmi les Batr a cien s
encore, éprouve , .comme celui de la Grenouille,
des changemens, mais ils ne font point aufli
complets.
U larve de ce reptile a, de mêmedeux bran-
c , s. hyoïdiennes, venant des os occipitaux, fe
réunifiant en avant fous la machoiré inférieure, &
un. appareil branchial cartilagineux fufpendu au
point de réunion de ces branches & portant quatre
arceaux de chaque cote, attachés, le premier à
une tige intermédiaire j les trois fuivans, à une
fécondé de deux articles, & ces deux paires de
tiges a une branche impaire à peu près comme
dans l’ Axololt (2). ■ . , '
La Salamandre aquatique adulte conferve, à
retat oileux, les branches, qui y tiennent encore:
au-defïous de la fenetre ovale & fe.terminent en
avant par une troncature , fous le milieu de la
mandibule.
Mais alors l’articulation antérieure de ces branches
eft devenue membraneufe.
.La tige impaire, à l’état ofleux, porte de chaque
coté, ainfi que l’a notéM. Cuvier, une bran- !
che ofîeufe de deux articles, terminéé par une
pointe cartilagineufe, & , plus en 'dedans, une
autre branche fimple & réduite à un filament, qui
va de la tige impaire a la fécondé articulation de la
branche externe.
Dans la Salamandre terreftre , tout l’appareil-
eft cartilagineux. Les deux branches fufpenfives
ou cornes antérieures (3) font plates & minces,
& ne tiennent pas au crâne, tandis que la tige
(1) D e Ranâ Pipâ , Berol. , pag. 14.
(2) Rïiscosi , D e f c r ia n a t . degli org. délia circul.
nelle, & c ., Milano, 1817, in-°. , rig 5
P PI. LX X V II, % . 8, dd. *
1,^P,alre (Oj ayec fes deux branches de chaque
cote (2), foudées par leurs deux bouts, ne forme
plus qu un feul cartilage en chevron dont chaque
branche eft percée d’un grand vide.
L’ os hyoïde de la Sirène eft un os hyoïde de
larve de Salamandre ou d’ Axololt, mais trèsoflifié
dans plufieurs de fes parries.
Sa branche lufpenfoire ou corne antérieure eft
un os plus gros & plus long que l’humérus, dilate
à les deux bouts , rétréci dans fon milieu,
fufpendu au crâne par un ligament.
Sa prèmière pièce impaire eft également un os
très-dur, dilaté en avant, rétréci dans fon milieu.
La deuxième eft un pédicule qui en arrière,
fe divife en plufieurs branches rayonnantes.
Ces pièces & les deux branches latérales font
oflifiées. - .
L’os hyoïde du Protée anguillard diffère très*
peu de celui de la Sirène lacertine & de l’Axololt.
Ses branches fufpenfoires, ofteufes, tiennent au
crâne fous la fenêtre ovale. Sur leur réunion eft
portée en avant un cartilage qui foutient la langue,
& en arrière une tige impaire affez longue.
A l’extrémité poftérieure de celle-ci, qui eft
renflée, s’attachent les branches latérales qui
portent le premier arceau branchial de chaque
coté. Celles qui portent les deux autres arceaux
font petites & fufpendues feulement par des liga-
mens.
Les arceaux des branchies font oflèux, chez cet
animal.
La tige impaire n eft point divifée comme dans
la Sirène.
Les dimenfions de l’appareil hyoïdien varient
beaucoup fuivant l’efpèce que l’on examine.
Chez le Dragon, il paroît relativement plus
grand que dans aucun autre Saurien.
Dans le Caméléon la corne antérieure moyenne
eft plus développée, plus longue, plus épaifle
que dans les autres genres de fon ordre.
Le Steliion approche du Caméléon fous ce;
raport.
Les cornes poftérieures font plus longues chez
les Dragons que dans les autres Sauriens. .
9Î9- La Langue en général. Sous le rapport de
ce qui concerne leur langue , les Reptiles offrent
de nombreufes différences.
Les Grenouilles -& les Crapauds, par exemple,
ont une langue prefque difcoïde, lifte, entière-,
nient charnue, attachée au bord de là mâchoire
inférieure, vers la fymphyfe de fes deux branches,
& qui, dans l’état de repos-, fe replie dans la bouche,
la pointe en arrière (3 ). :i
( î) PI. LX X V I I , f ig .8 , a.
^ (2) Ibidem , b.c.y.bc.__.
(3) A ristote , /. c. , liv. IV, c. 9. —- P line , )iv XI
t. 3:ÿ... • U H . . , . ,v ...... ’
\ Elle
Elle eft toujours enduite d’une vifcofité mu-
queufe.
Chez le Pipa, le renflement lingual paroît complètement
manquer > la peau qui en revêt la place
eft à peine plus molle que dans le refte de la
cavité buccale (î).
Dans les Salamandres, attachée jufqu’à fa pointe,
qui ne peut point fe mouvoir, la langue n’eft
libre que par fes bords latéraux.
Elle eft entièrement charnue , chez elles, du
refte, comme chez les Crocodiles j mais chez ceux-
ci elle eft attachée d’aufli près par fes bords que
par fa pointe, ce qui fait que pendant long-temps
on a cru que ces derniers étoient dépourvus d’un
organe aufli important (2), que beaucoup d’écrivains
, tant anciens que modernes (3), ont partagé
cette erreur, & fe font même élevés contre
Olaüs Worms (4), Borrich & Gérard Blaës (5),
qui avoient profefle l’opinion contraire..
Les obfervations récentes de Perrault (6), de
De Lacépède (7), de Daudin (8), de M. Cuvier
(9),, & de plufieurs autres zootomiftes, ont
juftifté ceux-ci au reproche qu’on leur faifoit, &
ont même conduit quelques perfonnes de mérite
à penfer que la langue du Crocodile étoit propor-
tionnément plus confidérable que celle du boeuf,
quoiqu’elle ne pût en aucune façon être alongée
ni dardée hors de la gueule.
Les Iguanes, les Stellions & les Cordyles ont
une langue charnue & aufli mobile que celle des
Mammifères.
Celle des Scinques & des Geckos n’en diffère
que parce qu’elle eft échancrée & aplatie par le
bout.
Les Orvets font dans le même cas que ces derniers.
Chez eux, en outre , comme chez les Am-
phisbènes -, elle ne peut être alongée.
Dans les Lézards proprement dits & les Moni-
tors, la langue, fingulièrement extenfible, fe
termine par deux longues pointes flexibles & fibro-
cartilagineufes.
Celle des Serpens offre la même difpofition,
mais elle eft fufceptible de s’alonger conlidérable-
ments t \ . . .
Le Caméléon a une langué d’une flexibilité extraordinaire
& qui peut fe dérouler & fe rouler,
rentrer dans fon fourreau, ou en fortir , par un 1
(1) D e Blainville, l. c. , page 264.
(2) P line, lib. V I I I , c. 25. — S eba, Thefaurus, I ,
tab. C V I , n°. 1 , pag. 167.
(3) T hévenot, Voyages dans le Levant. —■ Brovin,
Hifi. nat. de la Jamaïque, pag. 460.
(4) Quafl. mifcell. Decas, Hafniæ, 1622.
(5) Anatome animal. , pag. 275.
(6) Mémoires de l'Acad. royale des fciences , tome I I I ,
2». partie, pag. 269.
(7) Hifi. nat. des Quadrup. ovipares, pag. 196.
(8) Hifi. nat. gén. &.part. des Reptiles, corne I , pag. io 3. '
(9) Leçons citées, tome I I , page 680.
Syfi. Anat, Tome II
mécanifine analogue à celui que l’on obferve dans
les Pics.
Dans les Chéloniens,cette prérogative. elle ne jouit point de
Toutes les fois que, dans les Reptiles, la
langue eft fufceptible d’alongement, le méca-
nifme qui la met en jeu tient, à la fois, de celui
qu’on obferve dans les Fourmiliers & dans l’ E-
chidné , & de celui qui fe préfente chez les Oi-
feaux.
Il dépend des mufcles qui naiflent de l’appareil
hyoïdien & de ceux que la langue elle-même
renferme dans fa mafle.
Dans les C héloniens, ces mufcles fe réduifent
à deux paires, favoir :
Les Hyo-gloffes ( 1 ) ; &
Les Génio-gloffes (2).
Dans les Sauriens , il y a , en général, trois
paires de mufcles qui fe rendent à la langue de l’os
hyoïde, ou de l’arc du menton, & un mufde pro*
pre qui ne tient qu'à cet organe.
Ces mufcles font :
VHyo-gloJfc (3) y
Le Génio-gloJJe droit (4) ;
Le Génio-glojfe tranfverfe (y) ;
Le Mufcle Lingual propre, qui n'exifte que dans
lés efpèces dont la langue eft alongeable par elle-
même.
Il eft compofé, en général, de fibres annulaires.
Dans le Gecko à tête plate, dont la langue eft
large, il fe partage antérieurement en fix ou huit
petites branches qui fe réunifient, vers- le .tiers
moyen de la langue j en deux rameaux, puis en un
feul tronc, de chaque côté , ce qui forme les
deux cuifles de la bafe de la langue.
Dans le Caméléon, il exifte un mufcle annulaire
très-épais, qui forme un cylindre charnu autour
des trois quarts antérieurs de la partie de l'os
hyoïde qui pénètre dans la langue (6).
En avant, ce mufcle eft fendu fur les côtés &
divifé en deux languettes, une fupérieure & l’autre
inférieure.
Cette dernière fe replie vers le fourreau de la
langue, auquel elle adhère. |
Ce fourrreau a en outre un mufcle propre que
l’on pourroit appeler rétracteur.
Celui-ci naît de deflous la partie glanduleufe,
& fe porte, de chaque côté, à la partie qüi fe
regrimpe.
Lorlque l’hyo-glofle fronce cette dernière partie
& la raccourcit, & que l'hyoïde eft porté en
(1) Voye\ pag; 65 , n°. 162.
(2) Voye\ pag; 64 , n°- 160.
(3) Voye^ pag. 65, n°. 162.
(4) Voye\ pag. 64, n°. 160-
(5) Ibidem.
(6) Foyei n°. 956.
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