
Il en eft de même des Aftéries , des Orphiures ,
des Holothuries 8c de tous les radiaires qui occupent
les degrés inférieurs de l’échelle zoologique.
i l , 22., 2$, 24. Les Dents en général. On ne
trouve aucune trace de ces organes tels qu'ils
exiftent chez les Animaux vertébrés, dans les
I nse cte s.
Quelques R adiaires en offrent.
Dans les Ourfîns, par exemple , on rencontre
cinq dents, dont chacune repréfente un long
prifme triangulaire formant des angles rentrans
par les deux pans poftérieurs.
Chacune d'elles eft reçue dans une rainure de
la face interne des pyramides maxillaires, 8c peut
s'y mouvoir longitudinalement.
Leur Commet, c'eft-à-dire la portion qui fort
par la pointe de la pyramide, eft très-dur, mais à
mefure qu’on les examine plusintérieurement, elles
fe ramollilfent de plus en plus & fe changent en
une longue queue molle , flexible, qui refiort en
arriéré de la bafe de la pyramide & fe replie
comme un ruban, d'un aipeéfc foyeux & même
métallique.
Cette difpofition appartient fpécialement, comme
l'a déjà noté. M. Cuvier, à Y Echinas efculentus.
Dans une autre efpèce, VEchinus ci dans, les
cinq dents ont la forme d’un demi-tube, & leur
extrémité ufée eft creufée en cuilleron.
Les Clvpéaftres ont cinq dents portées chacune
par une mâchoire, mais ces dents font fixes &
nullement mobiles comme celles des Ourfins proprement
dits.
Elles ont, d’ailleurs, la figure d'un cylindre
comprimé , ulé obliquement au bout qui lert, &
mou, mais non prolongé en ruban à l'autre ex
trémité.
Les Spatangues & les Caflidules n'ont point de
dents. La peau du contour de leur bouche eft
feulement garnie de petites pièces écaiileufes.
Les Aftéries 1 les Holothuries 8c tous les autres
Radiaires manquent pareillement de dents.
25. Le Tronc en général. D’après ce que nous
avons déjà dit ^ on conçoit qu'aucune trace de
tronc ne peut exifier dans les Radiaires a po l y p
ie r s , comme les Gorgones, les Vérétilîes, les
Eponges, les Coraux, 8c dans les E ntozoaires ,
comme les Açéphalocyftes, les Afcarides, les
Tamias , les Cyllicerques, les Polycéphales, les
Echinococcus, les Ophioftomes, &c.
Il n’y a rien d'analogue non plus dans les Aftéries
8c les Ophiures. Ici, c’eft par l’élargiflement,
à leur bafe, des rayons de i'etoile que fe forme
une cavité centrale , difeoïde, ample, vifcérale,
mais fans parois folides ifolées.
Les. Ourfins 8c les autres Echinides n’ont point
non plus de tronc diftinét, difpofition encore plus
manifefte dans les Médufes, les Holothuries, les
Rhizoltomes, &c.
Nous favons déjà que, dans les I nsectes hexapodes
, le tronc, qu'on appelle très-fouvent cor-
felet, fe partage en trois anneaux dits prothorax ,
méfoihorax 8c métathorax, 8c qui fe fuccèdent d’avant
en arrière.
Chacun de ces anneaux peut être divifé en
quatre régions, une fupérieure ou dos, 8c deux
latérales 6c une inférieuie, qui conftituent la poitrine.
La région inférieure eft occupée par une feule
pièce , qu'on nomme fternum.
Les latérales ou les flancs, comprennent chacune
trois pièces, favoir, Yépifternum 3 Yépiptcre 8c le par aptère.
Le dos renferme quatre pièces, le pr&fcutum ,
le feutum , Yécujfon ou le fcutellum 6c \q poft-fcutel-
lum f (
De la partie inférieure de la furface interne de
ce thorax, & fur la ligne médiane , on voit naître
des apophyfes fimples ou paires , fymétriquement
difpolées 6c dirigées d'ordinaire plus ou moins
en dehors , pour le terminer,, foit librement, foit
en s'articulant avec d'autres apophyfes qui leur
correfpondent 8c qui proviennent dé la face interne
des flancs.
Ces apophyfes, qui font cornées , fervent fur-
tout à l'infeition des mufcles des ailes & des
pattes , 8c forment un abri protecteur au cordon
nerveux central.
Leur nombre eft toujours de trois paires qui fe
fuccèdent d'avant en arrière.
Celles qui tiennent au fternum conftituent ce
que M. Cuvier a appelé la pièce en Y , ce que
iyi. Audouih nomme entothorax, les fercuU ou
rami ferculares de M. Meckel, & enfin Yentofler-
num de M. Chabrier (2).
Celles qui proviennent des flancs font les pro-
cejfus latérales de celui-ci, ou les apodèmes de
M. Audouin.
Il exilte encore, au-dedans du thorax, de petites
pièces cornées, libres 8c indépendantes, 6c
que.l on appelle épidèmes.
Ces épidèmes donnent tantôt infertion aux
mufcles 8c repréfentent autant de petits tendons , 6c tantôt occupent la bafe des ailes, femblanc
autant de petits offelets qui en favorifent les
mouvemens.
Le prothorax porte les pieds antérieurs.
La fécondé paire des pieds & la première des
ailes, chez les Tetraptères, tiennent au méfo-
thorax , qui foutient auih les feules .ailes, des
Diptères.
( i l A udouin , /. c. (2) Journal de Phyfique , tooe. X C I , pag. 19g,
C'eft
C ’eft au métathorax que font fixés^ les pieds
poftérieurs 8c la fécondé partie des ailes, chez
les Tétraptères.
Dans les D ip t è r e s , les apodèmes & les apophyfes
entothoraciques font foibles 8c minces,
ce qui eft encore plus marqué dans la plupart des
H ém ipt ère s .
Dans \eNepa cinerea le prothorax eft large , fur-
tout en defîus, tandis qu'il eft très-petit dans les
L é p id ô f ïè r e s .
Etroit & court, il fe divife chez ceux-ci, dans
toute fa longueur, en deux moitiés latérales qui
*ne font pas fermées fupérieurement * mais forment
un anneau ouvert, à la partie pofférieure de la
face inférieure duquel font deux ouvertures pour
la première paire des hanches.
Le métathorax des Lépidoptères eft aufli fort
peu développé, mais le méfothorax l’elt beaucoup,
& conftitue prefque à lui feul tout le
thorax.
Il en eft à peu près de même dans les H ymén
o p t è r e s , ou le prothorax a fou vent la figure
d'un collier ou d’un rebord, & où fréquemment
le métathorax eft uni à l’abdomen par un pédicule,
comme dans les Guêpes.
Dans les N évivoptères , le premier anneau du
thorax eft féparé des autres, mais il eft propor.-
tionnément très - petit & fort étroit à la partie
inférieure. Le méfothorax 8c le métathorax font,
au contraire, fort développés, furcout. vers les
flancs.
Dans le genre Tétrix, parmi les O r thopt ères ,
le prothorax fe prolonge en delïus julqu'à l'extrémité
du ventre.
Les C oléoptères font remarquables par l’ex-
tenfion qu’ ont acquife leur prothorax 5c leur métathorax,
entre lefquels fe trouve, un petit méfothorax
qui fupporte les élytres. Le prothorax,
notamment, mobile 6c feul découvert, pavoit
compofer ici à lui feul le tronc.
Les Myriapodes, ayant tout le corps compofé
d’un grand nombre d’anneaux à peu près lembla-
bles les uns aux autres, n'offrent point de thorax
diftinét.
Nous avons dit que dans la région dorfale du
thorax des Insectes on voyoit quatre pièces particulières
, dont l'exiftence fe retrouve jufque dans
les Papillons. '
Parmi ces pièces, la première, ou prsfcutum ,
& la dernière , ou pofl-fcutellum, font prefque toujours
cachées dans l'intérieur du thorax.
Le prsfcutunt eft quelquefois allez grand.
Le feutum, qui s’articule avec les ailes, eft fou-
vent très-développé.
Le fcutellum ou écuflon préfente une infinité de
variétés pour la figure & l'étendue, & ces variétés
fourniffent d’excellens caractères aux entomo-
logiftes , qui ne l’ont guère , du relie, étudié que
fur le méfothorax.
Syft. Anat. Tome IJ
Le plus communément > cependant, il eft triangulaire
& un peu convexe, 8c fon bord antérieur,
fortement concave, donne attache à une lame
mince que M. Straus a nommée le limbe de /Y-
cujfon. .
40. Le Sternum. On appelle ainfi , dans les I n sectes
, la pièce qui ferme inférieurement chacun
des anneaux du thorax , 8c qui varie dans chacun
d'eux.
Le fternum du prothorax otl fternum antérieur 3
préfente une portion moyenne 8c deux paires d’a-
pophyfes latérales ou ailes fternales.
Dans les Forficules, ce fternum anterieur eft
large & aplati, 8c tronqué Carrément en arrière.'
Il manque d'ailes, qu'on retrouve cependant dans
les Staphylins & autres Brachélytres.
Celui des Silpha eft fort petit.
Celui des Taupins eft fort alongé, large à fa
partie antérieure , terminé poftérieurement en une-
pointe conique très Taillante , dirigée en arrière ,
forte d’appendice xiphoïde & pénétrant, à l'état
de repos, dans une cavité correspondante du fter-
num du méfothorax. '
Celui du Blaps mortifaga a une carène courte
en deffous.
Quant aufternum du méfothorax ou fternum moyen,
il eli Couvent réuni avec le fternum poftérieur en
une feule pièce.
C'eft ce que l’on obferve en particulier dans les
Hannetons 6c plufieurs autres coléoptères.
Sa réparation eft, au contraire, très-évidente
dans les Hydrophiles 8c les Blaps.
U reflemble d'ailleurs généralement au fternum
antérieur.
Le fternum poftérieur ou du métathorax, eft tres-
grand, & préfente, dans le Hanneton fpécialement,
à droite 8c à gauche, une aile rhomboï-
dale qui fe relève fur les côtés du corps.
Chacun de ces trois fternums eft communément
furmonté d’un entothorax.
4 1 ,42 , 43,44, 4y , 46, 47, 48. Les Côtes en
général et leurs Dépendances. 11 ne feroit poflîble de
trouver quelque analogie entre ces os des animaux
vertébrés 8c certaines pièces du fquelette des In-t
s e c t e s , que dans celles de ces pièces qui gara
niffent les flancs entre le fternum &,le tergum, 8ç
que l’on a nommées épifternum. Encore faudroit-
il pour cela une. grande bonne volonté.
Chacun des fegmens du thorax contient un
épifternum qui s'appuie en-bas fur le fternum 8c
remonte jufqu'à la partie fupérieure.
Cette pièce eft foudée en arrière avec une
autre, qui eft Yépimère, qui remonte aufli jufqu’au
dos, 8c qui eft-toujours en rapport avec la hanche
du pied correfpondanr.
On diltingue très^bien cette difpofition dans le
Dytifque & le Hanneton.
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