
Il en eft de même des Lézards proprement dits , !
tels que le Lézard vert des campagnes & le Lézard
gris des murailles, lefquels, ainfî qiie les
Cordyles , ont, fur la tempe & fur l’orbite, une
voûte oflèulè formée par le frontal poftérieur 6c
le furoibitaire.
Dans les Stellions fouette-queues, les joues
font taillantes meme dans l’état frais, en raifon
de la dire&ion & de la grandeur des os jugaux.
L'ouverture extérieure des narines 6c les orbites
font remarquables par leurs dimenfîons confidéra-
bles, ce que l’on n’obfefve point au même degré,
dans lé Steliion ordinaire ( i) , ni dans le Dragon
( i ) , ;
Certains Agames, tels que l’Umbre, ont une
bonne partie de la tempe 6c de la joue couverte
par l’ os jugal. Leur mufeau eft court 6c aplati} leurs
narines font petites.
Les Iguanes, comme l’Iguane cornu, ont le
.mufeau rentlé & bombé.
Les Geckos diffèrent beaucoup des autres Sau-
‘ riens, par la petitefle extrême de leur jugal.
Leur mufèau eft plus ou moins alongé ou déprimé
fuivantles efpèces, &les os du nez & les mâchoires
s’accommodent, chez eux, à ces variétés. Leurs
orbites font vaftës, rondes, 6c incomplètes du
côté de la tempe.
Chez le Caméléon , par fuite d'une exception
notable, c’ eft dans le maxillaire que font percées
les ouvertures,Extérieures des foffes nafales, une
de chaque côté. En deffous, les orifices poftérieurs
des mêmes cavités font fort en avant. La face eft,
du refte, concavefupérieurement & bordée, dans
tout fon pourtour, par une arête dentelée ( PL
LXX1I I , fig. i ). On y voit deux trous qui communiquent
avec les orbites, 6c deux autres trous
ovalaires qui répondent aux incififs delà face palatine.
Le plan des bords de l'orbite eft latéral.
La face des S erpen s ( PL XLVII1 ) eft arrondie
à peu près comme celle des Lézards} elle manque
.d os jugaux, mais on y diftingue affez bien les
deux os du nez (fig. 1 1 , 1r ) , les deux maxillaires
fupérieurs ( r r ) , l’ intermaxiilaire (5), des arcades
palatines garnies de dents {fig. 10g n n n ) 6c analogues
à cèlles'des oifeaux , enfin deux os particuliers
qui unifient ces arcades à l’ os maxillaire fu-
périeur. Le plan des bords de l’orbite eft, d’ailleurs,
latéral.
Il exifte, de plus , dans les efpèces à crochets
venimeux, comme les Vipères, les Trigonocé-
phales 6c les Crotales ou Serpens à fonnettës,
deux petits os particuliers qui fupportent ces
dents, {fig. i f ) qui font fîtués fur les os intermaxillaires
& fur d’extrémité antérieure de la
(ï) Spix , l. x . , pi. IX , fig. 7 , fous la dénomination
d‘ A'gama âfperà.
’(•2) . S pix , ubi modô, fig. G.
branche qui joint le maxillaire fupérieur à l'arcade
palatine. .. .
Dans les Batraciens anoures,- c’ eft-à -dire
dans les Grenouilles, les Crapauds, les Rainettes
& les Pipas, la face efl irrégulièrement élargie par
l’écartement des maxillaires & des jugaux, &
dans le Crapaud commun fpécialeipent fon contour
décrit à peu près un demi-cercle : les orbites,
en outre, chez ces animaux, font fort grandes &:
1er plan de leurs bords, tourné vers le ciel, paroït
prefque horizontal ; enfin les os du nez & les
întermaxiilaires, très^courts, font plus larges que
longs.
Il n’y a point de lacrymal chez ces Reptiles ?
l’efpace que cet os devroit occuper à la partie
antérieure de l’orbite eft occupé par une membrane.
Le trou lacrymal manque également.
11 exifte deux vomers échancrés en avant pour
les orifices poftérieurs ou internes des folles nafales,
lelquels font ainli antérieurs aux palatins.
La face du Pipa elt mince , aplatie 6c comme
écrafée. Formée d abord en deffus par les deux
frontaux anterieurs, au-delfous delquels font
comme collés les deux intexmaxillaires 6c, plus
extérieurement, les maxillaires, elle porte , entre
les uns & les autres, les os propres du nez, fem-
blables à un filet aplati, courbé en forme d'S, &
ne laiffant d’entrée aux narines qu'un très-petit
trou vers le bout du mufeau.
Dans la Salamandre terreftre, les ouvertures
extérieures des narines font très-écartées, ce qui
tient à la largeur des apophylës montantes uies
intermaxillaires, & il exilte, comme dans les Grenouilles,
deux vomers, à la partie antérieure delquels
, au-delà des intermaxillaires, on découvre
un large efpace ovale qui eft rempli par la membrane
du palais. Chez elle encore, à la paroi antérieure
de l'orbite, eft un grand efpace membraneux,
au bas duquel, entre le maxillaire, le frontal
antérieur 6c levomer, eft : percé;*, de chaque
côté, l’orifice poftérieur de la foffe nafale corref-
pondante. La cavité orbitaire, d'ailleurs, n’ayant
point de plancher, communique librement avec
la folfe palatine, 6c le canal des folles nafales eft
très-court. Le fond de: la première, entre le
frontal & le pariétal, d’une part, 6c le vomer ,6c
le fphénoïde de l’autre, eft occupé par un os
oblong que traverfe le trou optique., 6c qui remplace
évidemment l’aile d’ingtaffias : cet os eft ,
chez la Grenouille, reprëfenté par une cloiion
membraneufe, qui manque mêihe dans les Ophidiens,
où cette partie eft fuppléée par le pariétal
6c le.frontai chacun pour moitié.
Dans les Salamandres aquatiques de notre
pays, les orifices extérieurs des folles nafales font
plus rapprochés} l’ efpace vide qui exifte entre les
vomers n-eft qu’ un fort petit trou.
Dans la Sirène, le mufeau eft des plus rétrécis
en ayant, 'a càufe de l’exceffive rédu&ion des
maxillaires, qui ne repréfentent qu’un petit point
offeux} à fon extrémité eft une ouverture qui n’eft
point celle des narines, & qui eft fermée dans
l ’animal frais, où la narine eft percée, de chaque
côté en dehors de Lintermaxillaire, comme
La démontré le profefïeur Cuvier. Tout le deflous
du crâne & de la face, a la fois, eft^ compofé
d’un grand 6ç large fphénoïde, qui s'étend juf-
qu’aux intermaxillaires depuis le trou occipital.
Au palais, fous la partie antérieure 6c latérale du
fphénoïde, font collées deux plaques minces,
toutes hériffées de dents crochues, 6c qu on
pourroit prendre pour des veftiges de vomers %c
de palatins, ou de.palatins & de ptérygoidieas.
Dans le Protée anguillard, les os propres du
nez font réduits prefqu’ à rien. Il n’y a ni maxillaires,
ni palatins, ou, du moins, ces os font réduits
à des veftiges cartilagineux ou membraneux,
11. Les Os maxillaires. Dans, les Tortues de
terre, parmi, les C héloniens,, la partie palatine
de ces os eft évidée jufqu’au quart antérieur du
mufeau} ils concourent d’ailleurs a la formation
des folles nafales.
Chez les Trionyx, ils s’unifient entr’eux, dans
le palais , fur un alfez long efpace, ce qui fait que
l ’ouverture poftérieure des foffesnafales eft ici rer
pouffée plus en arrière que dans les Tortues proprement
dites.
Dans la Matamata, ainfî que nous l’avons déjà
dit, ils forment enfichable un arc tranfverfal.
Chez les Crocodiles (Fl. XL), de chaque côté,
lo s maxillaire, par un prolongement fpécial, fup-
porte en arrière le jugal, & contribue avec fon
Semblable, les intermaxillaires & les palatins , à la
formation du plafond de la bouche. Il laiffe,
d’ailleurs, entre ces derniers os & les prolonge-
mens qu’il envoie vers le jugal, un vide qui fert
au paflage du mufcle crotaphite.
Dans les Gavials, l’os maxillaire entre pour les
deux tiers dans l’énorme prolongement du mufeau
qui caradlérife ces animaux.
Dans l ’Ouaran du Nil & dans la plupart des
efpèces de la famille des Monitors (PL XLI,
fig. 2), les os maxillaires embrafient en avant, par
une partie déprimée, la portion élargie de l’intermaxillaire
& forment les bords du palais, ainfî que
les côtés du mufeau ou les joues. Ils fe terminent
en fe dilatant vers l’orbite dont ils font féparés
par le frontal antérieur, le lacrymal & le jugal.
Leur difpofition eft à peu près la même dans
les Sauve-gardes, dans la Dragone, dans le Lézardée.
& dans l’ Améiva.
Le muféau du Caméléon eft formé par les os
dont il s’agit ici, & entre lefquels, chez ce reptile,
on rencontre un fort petit intermaxillaire. C’eit dans
leur épaiffeur que font percées les ouvertures antérieures
des fofFes nafales, une de chaque côté ( 1 ).
(») Le bord de ces orifices eft cepëndanc complète un peu
en ddîus par l- frontal antérieur. ’ ;
{voye\ Pi.LXXIII, fig. i ) ,& à l’exclufion, par
conféquent, des os propres du nez.
Dans les Caméléons a mufeau fourchu , ils concourent
avec les frontaux antérieurs, à la pro-
dü&ion des branches ou des tubercules de la
fourche. i ■ x
Parmi les O p h id ie n s , ceux qui appartiennent a
la tribu des Doubles-marcheurs} comme les Am-
phisbènes & les Typhlops, ont l’os maxillaire fu-
périëurfixé au crâne 8c à l ’os intermaxillaire, ce
qui empêche leur gueule de fe dilater comme dans
la tribu des tarais Serpens, où, ainfî que cela a
lieu dans les Boa , les Couleuvres, les Erix ? les
Pythons, les Crotales , les Vipères, les Trigo-
nocéphales, les branches des os maxillaires ne
font unies à l’intermaxillaire que par des ligamens
& peuvent s’écarter plus ou moins, ce qui donne
à ces animaux la faculté d’avaler des corps plus:
gros qu’ eux.
Dans la Grenouille, parmi les Batraciens , les os
maxillaires font très-grêles. Chez le Pipa, ils joignent
la branche antérieure des ptérygoïdiens &
Te collent dèflbus fans la dépaffer. Dans la Salamandre
terreftre, leur partie dentaire fe porte en
arrière, mais ne fe joint ni au ptérygoïdien ni^au
jugal. Dans la Sirène, ils font réduits à l’état d’un
très-petit point offeux, fufpendü dans les chairs
au-deffous de l’ouverture extérieure des foffes
nafales & fans aucun veftige de dents. Us man*
quent tout-à-fait dans le Protée anguillard.
13. Les Os intermaxillaire s. lis exiftent, air
nombre de deux quelques efpèces dcaenps epnrdeafnqtu en ’etonu so flferse nrte pqtiule usn} ,feul, placé ftir la ligne moyenne. Leurs variétés-
de formes, de dimenfîofiSj &c., font, du refte.,;
prefqu’infinies.
Dans les Tortues de terre, pat exemple (PL
XL bis, fig. 10 yc c , fig. 1 1 , b b ) , ils concourent à
la formation de la partie offeufe du bout du mufeau»
& de la cavité du nez, & n’ont point d’apophyfe
montante. Ils marchent en arrière dans le palais
entre les maxillaires & même entre- les arrière-
narines jufqu’au vomer.
Dans les Trionyx, ils font fort petits & u’ont
d’apophyfes ni nafale ni palatine {fig- 4, b). Ils font
arrondis, mouffes & beaucoup plus volumineux
dans les Chélonées {fig. 1 , g g).
Dans la Matamata * il n’y a qu’un os intermaxiT-
laire unique, & placé en deffous du milieu de l’arc
tranfverfal formé par les deux maxillaires;
Dans les Crocodiles & ,en particulier, dans le
Crocodile à lofanges, fi bien décrit par M. Cuvier,
les os-intermaxillaires entourent les orifices
antérieurs des foffes nafales, excepté dans un endroit
fort étroit où la pointe des os propres du nez fe
gliffe ëntr’eux. Nous favons déjà que‘beaucoup de
Mammifères font à peu près dans ce cas.
Dans le grand Monitor du Nil (PL XLI, fig. r , .
2 , 3 ) il n’y a qu’un feul intermaxillaire,-élargi en
avant, où il porte quatre dents de chaque-côté, ■