
arrière , ce qui fait que le difque triturant eft
toujours fuffifamment garni de lignes Taillantes.
Le bord de la mâchoire eft aufli garni de lames,
'mais ici leur développement fe fait dans un ordre
inverfe, & elles font parallèles à la furface, en
forte que la première s'ufe entièrement & par fon
plat avant que celle qui eft au-deffous lui fuccède.
Les Tétraodons ne diffèrent des Diodons que
par l'abfence des difques trirurans & par le partage
des mâchoires en deux pièces au moyen d'une
future par engrenure.
Les 5car.es ont, comme les poiffons dont il
vient d'être quefiion, des mâchoires nues qui
reffemblent à un bec de perroquet, & dont la
furface convexe préfente des tubercules difpofés
en quinconce ferré, qui font les reftès d'anciennes
dents incifives très-courtes, dont on voit une
rangée fur le bord de la mandibule 3 & dont on
trouve les germes en quantité innombrable dans
l’intervalle des deux lames qui forment les mâchoires.
Tous les Poiffons ont des dents de remplacement
, & chez eux la forme de ces organes varie
à l'infini de même que leur nombre & leur pofi-
tion.
Chez quelques-uns> les dents font unciformes ou
crochues , foit dans leur totalité., comme dans les
Murènes, les Vives, les Uranofcopes, les Morues
, les Merlans, les Chabots, les Rafcaffes, les
Sucets, les Maquereaux, les Thons, les Perches,
les Holocentres, les Harengs, les Saumons, les
Truites, les Lavarets, les Ombres, les Brochets,
& c . , foit en partie feulement, comme,
dans les Coffres, les Baliftes, les Anarrhiques , où
elles occupent le fond de la bouche. Souvent, ces
dents, fort petites, forment râpe ou veloursj
quand elles font réunies en grand nombre fur un
point donné.
: Plufieurs Poiffons offrent des dents en cône,
beaucoup moins aiguës que les précédentes &
nullement courbées. Les Anarrhiques & quelques
Spares ont de ces dents coniques en avant de leur
bouche.
D'autres ont des dents à couronne plate, foit en
totalité, comme la Carpe, qui n'en prélente qu’au
pharynx, foit pour quelques-unes fimplement,
comme chez les Daurades & beaucoup de Spares,
où le fond de la gueule eft tapifie d'un ou de plufieurs
rangs de ces tubercules arrondis en forme
de pavés, que les Anciens défignoient fous la
dénomination bizarre de crapaudines.
Dans les Raies, les Myliobates, & c . , les dents
font difpofées comme des pavés en mofaique.
Enfin, il en eft qui ont des dents cunéiformes,
incifives ou tranchantes, foit en tout, comme le
Barbeau & le Brême, où elles arment le pharynx 5
foit en partie feulement, comme dans les Coffres,
les Plies & les Baliftes, où elles garniffentle devant
des mâchoires. ,
Le Requin a fes dents en triangle ifocèle, un
[ pe,u plus larges que longues & finement dentelées
fur les bords ; celles du Milan dre font manifefte-
ment échancrées fous leur bord externe, tandis
que celles du Perlon préfentent fix fortes créne-
lures au coté externe & autant de très-petites à
l’interne, & que celles du Rochier font toutes en
longue pointe avec une feule dentelure de chaque
côté de la bafe. Dans la Vive, elles font petites &
ferrées comme du velours ; dans le Callionyme
dragonneau, les deux mâchoires & le pharynx
font hérifles de petites dents en fcie, & dans la
Trigle les dents maxillaires & mandibulaires forment
des tubercules moufles.
Certaines efpèces ont des dents plates dont
chacune eft relevée, au milieu, d'une épine 5 la
Torpille eft dans ce casj la Raie-aigle à celles du
milieu plus grandes & en forme de bandes tranf-
verfales, tandis que les latérales font en carreaux.
Les Chétodons, les Ephippus, les Héniochus,
les Hoîacanthés, les Pomacanthes, les Acantho-
podes, les Monodaêtyles, les Chelmons, les
Platax, ont, aux deux mâchoires, des dents fines,
longues & ferrées comme les foies d’une broffe.
Dans les Acanthures elles ont un tranchant dentelé
j dans le Chromis bolti ou Labrus niloticus,
elles font longues, étroites, à pointes fourchues
ou tridentées.
Dans le Citharine nefasch de l'Egypte, les deux
mâchoires font garnies de dents prefqtie aufli
fines & aufli ferrées que celles des Chétodons,
mais terminées en fourche. Dans le Raü ou Salmo
niloticus de Forskahl, bien différent du Salmo
niloticus d'Haflelquift, qui eft un Citharine , les
dents font en prifme triangulaire , court, arrondi
aux arêtes, tronqué & à couronne armée de deux
ou trois tubercules coniques, comme les molaires
de certains quadrupèdes. Dans le Serrafalme elles
font triangulaires, tranchantes, dentelées.
Le lieu d'implantation des dents des Poiffons
eft encore plus variable que la forme qui les dif-
tingue, car elles peuvent appartenir aux os intermaxillaires,
à la mâchoire inférieure, aux arcades
palatines , aux os maxillaires fupérieurs, aux ptéry-
goïdiens, au vomer, à la langue, aux arceaux des
branchies, à des os fitués dans le pharynx en arrière
des arceaux, tenant, comme eux, à l’hyoïde
& nommés os pharyngiens.
Les différences des Poiffons à cet égard font
innombrables. 11 eft de ces animaux qui, comme
le Brochet & le Saumon, en ont dans tous lés
endroits de la bouche où il peut en exifter. Quelques
uns, tels la Vive, la Perche, le Loup de mer,
en manquent à la langue feulement, tandis que
d’autres-, l’Uranofcope, par exemple, en font
dépourvus en outre aux branchies. Les Morues,"
les Merlans, les Colins, les Grondins, les Anguilles
, les Congres, le Turbot, la Sole, la Dorée,
ne font privés que des dents palatines & linguales,
& les Lutjans, chez lefquels l'abfence de ces
dents fe fait également remarquer, font de plus
fans dents vom.ériennes, tandis que lés Malar-
mats n'en ont qu'au pharynx & aux branchies,
& que les Carpes, les Barbeaux, les Tanches
, n’ en ■ ont abfoluiiient qu’au pharynx, nous
le répétons. Les Raies, les Céphaloptères, les
Myliobates, les Torpilles, les Carcharias, les
Aiguillats, les Grifets , les Emiffoles, les Ceftra-
cions, les Liches, les Pèlerins, les Rouffetres,
lés Paftenagues, les Rhinobates, n'en ont qu'aux
mâchoires & TEfturgeon n’en a nulle parc.
Le pharynx des Poiffons eft attaché fupérieure-
ment fous la bafe du crâne, & fur les cotés &. en
defious, foit au bord poftérieur des deux derniers
arcs des branchies, foit à celui des os pharyngiens.
Des os particuliers plus ou moins mobiles
exiftent dans fon épaiffeurj.on les nomme os pharyngiens.
: : ■ •
Ceux-ci ne manquent que dans les Raies & les
Squales ablolument, c'eft-à-dire dans les nombreux
genres qui condiment la famille des Pla-
gioftomes du profeffeur Duméril, & qui rentrent
tous dans Tordre des Chondroptérygiens-. Ils fup-
portent des dents dont la forme varie beaucoup,
puifqu'elles font plates chez la Carpe s tranchantes
chez le Barbeau & la Brême j coniques,
grêles, ferrées & très-régulie_rement placées fur
deux rangs, tant en haut qu'en bas, chez les Baliftes
; petites & pointues, chez le Lump, l'Anar-
rhique, le Scorpion de mer, les Gobies; petites
& létacées chez la Sole & chez le Callionyme
dragonneau; crochues, chez le Rémora, les
Acanthures, les Chétodons, & le.Turbot; rangées
comme des pavés chez la Plie, hémifphé-
riques, larges, difpofées comme les pièces d'une
mofaique, très - régulières, chez, les Labres ;
droites, -très-élevées, minces & pointues, dans le
Bolti ou Chromis niloticus ; tres-longues, letacées
& formant velours chez le Maquereau & le Sau-
rel; tuberculeufes, chez leCaranx faniun, ferrées
& en foies antérieurement & en pavé poftérieure-
ment dans le Loricarin cataphracta &c 1 Anablepsde
Surinam, & c ., &c.
La portion moyenne des os pharyngiens, beaucoup
plus épaifte que le reftè.de leur étendue,
forme dans les Cyprins, où ils font d ailleurs
grands, très-forts, courbés en arcs, parallèles aux
derniers arceaux des branchies , rapprochés par
leurs extrémités antérieures, un angle faillant,.qui
fupporte les dents pharyngiennes de manière à ce
qu'elles oppofent leur furface triturante à la bafe
du crâne, munie elle-même d’une forte a.pophyfe
qui fe prolonge fous les premières vertèbres &
dans une cavité de laquelle eft reçu un os large,
aplati,- triangulaire, lervant de dent pharyngienne
fupérieure, & contre lequel viennent frotter les
dents pharyngiennes inférieures comme une ef-
pèce d'enclume.
Dans l'Orphie, les Labres, les Chétodons,
le Brochet du Bréfil, au lieu des deux os pharyngiens
inférieurs, il, n'y en a qu'un pour les
deux côtés, & fa figure eft triangulaire;
Dans la Murène, les os pharyngiens confti-
tuent deux arcs beaucoup plus forts que ceux des
branchies & qui remontent, jufqu'à un os fitué
longitudinalement fous la bafe du crâne , tandis
que chez l'Anguille, de même que chez les Diodons,
les Cycloptères, les Morues, les Gobies,
les Merlans, les Soles, les Turbots, les Plies, les
Carrelets, les Perches, les Maquereaux, les
Thons, lès Brochets, les Silures, ils font rapprochés
inférieurement, par leur extrémité antérieure,
dans l'angle rentrant formé, en arrière, par les
deux derniers arceaux des branchies, le long du
bord poftérieur defquels ils remontent en.divergeant.
Les os pharyngiens font en rapport avec des
plaques offeufes fituées fous la bafe du crâne, au
nombre de deux, de quatre ou de fix, dans lef-
quellès font implantées des dents analogues aux
leurs, qui font parfois immobiles, comme chez les
Carpes, ou qui, mobiles comme les os pharyngiens
inférieurs eux-mêmes, fe rapprochent d’eux , retiennent
en tous fens la proie dont ils fe font emparés,
l’accrochent, l’enfoncent dans l’oelophage.
26. Les Os de l’Epine en général. Toute vertèbre
de Poiffon fe diftinguè au premier coup d'oeil par
la configuration de fon corps, qui préfente-en
devant & en arrière dès-cavités coniques, dont
la réunion avec de femblables enfoncemens du
corps des deux vertèbres voifînes forme, dans
tou te la longueur de l’épine, des cavités compofées
de deux cônes joints par la bafe; 1
Dans ces cavités font logés des fibro-cartilages
très-mous au centre & fur lefquels s'exécutent ■
les mouvemens de chacune des vertèbres, qui fe
fléchiffent principalement de droite à gauche.
Les corps de ces vertèbres font tantôt cylindriques,
tantôt plus ou moins anguleux ou comprimés.
Les parties annulaires ne fe touchent point.
Les apophyfes articulaires manquent.
On ne peut divifer les os dont il s’ agit qu’en
deux claffes uniquement chez les Poiffons ofleux.
a. Les Vertebres caudales, qui ont ujie apophyfe
épineufe en deffus & une en deffous du corps ;
b. Les Vertebres dorfales ou abdominales, qui en
ont une en deffus feulement.
Celles-ti portent ordinairement des apophyfes
tranfvérfes fur les côtés.
Les apophyfes épinêufes tant fupérieures qu'inférieures
font très-longues , furtout dans les Poiffons
comprimés latéralement, tels que les Soles,
les Achires, les Plies, les Turbots, les Mono-
chires, les Carrelets, les Flétans, les Chétodons
, les Zées, les Gais, les Vomers, les Ephippus,
&c.
C'eft dans la bafe des fupérieures qu'eft creufé
le canal deftiné au paffage de la moelle vertébrale.