
a 58 P o ’ffons.
rayé, le Picaud, le Sogo , la Carpe, le Barbeau,
les Mormyres, les Muges, le diamètre des deux
portions refte le même, en forte qu’ il devient
impoflible d’ établir la divifion, à moins que leur
ftruéture ne foit différente. Souvent en effet
leur membrane muqueufe n’offre point le même
afpeft, & la mufculeufe eft compofée de fibres qui
ont une autre direction dans le gros inteftin &
dans l’inteftin grêle.
Dans les Poiffons de la famille des Plagioftomes,
qui manquent d’appendices aveugles, le canal
inteftinal, comme dans les Lamproies, va pour
ainfi dire fans,détours du pylore à l ’anus ; mais,
d’abord étroit, il ne tarde point à groflir beaucoup
& ne fe rétrécit de nouveau qu’à peu de
diftance de fa terminaifon. Mais il préfente, à
l’intérieur, une difpofition des plus fingulières &
des plus favorables au but de la digeftion. Près du
pylore, fa membrane interne forme un large pli
qui tourne en fpirale dans les trois quarts de la
longueur du canal, ce qui ralentit beaucoup la
marche de la pâte chymeufe ; les tours de cette
valvule fpiroïde, plus ou moins nombreux, font
auffi plus ou moins rapprochés fuivant les efpèces,
& , au-delà, la membrane muqueufe, liffe 8c
fans velouté, ne forme plus que quelques plis
longitudinauxi tandis que, dans la première partie
du canal, où elle, eft manifeiîement villeufe, elle
eft fuperpofée à une couche folliculeufe, grifâtre,
qui s’amincit beaucoup au-delà de la valvule
fpirale 8c ne parvient point jufqu’ à l’ànüs.
L ’Efturgeon diffère tellement des autres Poiffons
par rapport à fon canal inteftinal, qu’il eft
excufable d’en offrir ici une defcription un peu détaillée.
D’un diamètre à peu près égal dans toute
l'on étendue, il ne décrit que .deux courbures.
Préfentant une valvule fpiroïde qui règne dans
toute fa longueur , dont les tours font peu diftans
& qui arrive jufqu’ à l’anus, sa membrane interne,
jufqu’ à l’ extrémité poftérieure de la valvule,
offre d’ailleurs un réfeau à plufieurs couches d’autant
plus fines & plusnombreufes qu’on les examine
plus profondément. Au-delà de la valvule, où les
parois deviennent minces & n’ont plus de couche
gianduleufe, fa membrane interne eft liffe & ne-
paroît nullement réticulée.
L’arc, formé en arrière par l’ eftomac, repofe
fur une maffe gianduleufe, grife , ovoïde, fixée :
à l’inteftin immédiatement au-delà du pylore, &
confondant fa fubftance avec la fienne. Cette
glande, qu’on peut comparer au pancréas, a
auffi la plus grande analogie avec les appendices
pyloriques dont nous allons parler & qui font ici
réunies en une feule maffe.
Dans le Polyodon, le canal digeftif, très-dilaté
dans les deux tiers de fon étendue, eft enfuite
brufquement étranglé en un fort petit conduit,
p u i s fe dilate de nouveau en une poche ovale,
partagée à l’intérieur par- fix valvules circulaires.-,
& s’ouvrant dans un dernier petit conduit cylindrique
& court, à parois épaiffes 8c pliffées.
Dans les Baliftes, à l’endroit où une valvule
fépare le reétum du refte du canal digeftif, la
membrane muqueufe prend l’afpeéi du plus beau
velours.
Dansl’Orthagorifque, ce même canal , ainfi que
dans l’ Efpadon 8c le Lançon, décrit de nom-
breufes circonvolutions. Sa membrane charnue,
très-forte & compofée de faifceaux longitudinale;
très-diftinéls, eft féparée de la tunique interne
par une couche gianduleufe, épaiffe , blanche &
1 confiftante, qui difparon à une certaine diftance
. du reétum.
Dans la Baudroie, la membrane interne de'
Tinteftin forme des rides lozangiques, 8c les
deux appendices pyloriques font pyriformes.
Dans le Lump, le reélum eft beaucoup plus
gros que le refte du conduit ; fes parois font auffi
plus épaiffes , 8c préfentent des rides plus grof-^
fières , ramifiées &r moins régulières. Ces rides
font frangées 8c fe réuniffeut en lozanges dans
toute l’étendue de l’inreftin de l’Anarrhique , difpofition
qui reparoît jufqu’à un certain point dans
l’Anguille.
Dans la Carpe & le Barbeau , où Tes parois
préfentent une couche gianduleufe affez épaiffe,
l’inteftin décrit trois circonvolutions 8c demie ,
tandis qu’on n’en compte qu’une & demie dans la
Dobule 8c dans la Tanche, qui fe nourriffent
également affez fouvent de fubftances végétales.
Son diamètre diminue d’ailleurs progreihvement
de l’ arrière-bouche à l’anus , de forte que, près
de celui-ci, il a perdu la moitié de fon étendue.
Il n’a , du- refte, ni dilatations , ni appendices.
Dans l’Orphie, il va- droit de la bouche à
l’anus, fans décrire de finuofités, fans donner
naiffanee à des appendices, fans fe dilater dans-
. un point plus que dans un autre , 8c fes parois-
font tranfparentes.
Chez le Brochet, le velouté du reélum eft fort
long;' & comme frangé. Chez le Saumon & chez
la Truite, cette même fécondé partie des voies
. intefiinales * offre, de diftance en difiance, de
larges plis tranfverfaux, qui forment autant de
valvules.
Chez, le Polyptère bichir, l’inteftin offre une
valvule fpirale qui commence derrière le pylore,
décrit huit tours de fpire & ne parvient point
à l’anus.
1023. La Valvule iïêo-coecale Une valvule circulaire
fépare en outre fou vent les deux cavités du
canal inteftinal, quoique parfois le lieu de leur réunion
ne foit marqué que par un fimple étranglement.
Les Tétraodons, les Dindons, les Anarrhi-
ques, les Scorpènes, les Zees, l’Anableps, le
Hareng, le Saumon, le Brochet, ont l’inteftin du
même calibre dans toute fon étendue & offrent la
valvule circulaire dont nous venons de parler,’
valvule qui manque dans la Limande 8c dans plusieurs
LaDres & Spares.
1024. VAppendice vermiforme. Le point de jonction
des deux portions de l ’inteftin dans les Poif-
fo.rts n’eft point marqué par l’exiftence d’un
appendice coecal ou d’un cæcum 8c elles fe continuent
immédiatement l’une avec j ’autre. Mais,
le plus communément, à fon origine & près du
pylore, l’inteftin eft entouré d’un nombre plus ou
moins grand de boyaux aveugles, longs 8c grêles,
courts 8c gros, fimples ou ramifiés, & manquant
complètement dans les Raies, les Squales, les
Syngnathes, les Coffres, lès Baliftes, les Diodons,
îes.Tétraodons, les Üranofcopes, les Blennies,;’
le Pleuroneéle rayé , 1e Spare fpirtifer, i’Anableps,
les Brochets, les Carpes, les Silures, pour la plupart.
Le Mugilalbula3 la Merluche, & le Flétan
1028. Ses Mitfdes. Ils fe réduifent à un feul
fphinéter qui le ferme.
n’en ont qu’un feul, de même que le Herfé du
Nil, tandis que le Malarmat, le Mugil cephalus,
le Perça lueïo-perça, le Rémora 8c l’ Eperlan en
offrent fix; le Mormyre à lèvres, la Plie, le
Turbot, la Limande, le Fiez, la Baudroie, le
Picaud, la Barbue, deux feulement; plufieurs
Spares, la Daurade,, le Sargue, la Perche fliivia-
tije, le Sanfun, trois; la Sphyrène, quelques
Spares encore, la Saupe, le Pagre, lé Theutuv
kep.atus 3 le Keehr, iaScorpène, le Scorpion dé
mer, quatre; ie Sargue annulaire, le Chétq,don
zèbre, le Loup de mer, cinq ; la Sciène noire, la
Trigle lyre, la Vive, la Muftèle, huit, tandis que '
le Chabot du Nil en pofîède neuf, 8c qu’on en ^
compte douze à treize dans le Maquereau bâtard,
dix-huit dans l’Anchois, vingt quatre dans le
Hareng, vingt-cinq dans le Pilote, vingtdîx
dans' le Surmulet, trente-deux dans la Lotte ,
trente-quatre dans la Lingue, foixante 8c dix
dans le Saumon , 8c quatre-vingts! dans i’Alofe.
Nous avons déjà dit que çes boyaux aveugles
étoient fouvent ramifiés. Le Thon eft dans ce
cas; il n’a que deux cæcum, mais ils font diviles
en feize rameaux ; lie Merlan auffi en a quatre
également partagés en rameaux, 8c la Morue en
offre fix difpofés de même. Mais une particularité
non moins notable fignale certaines efpèces :
chez Le Polyodon feuille, par exemple, çes appendices
fe raffemblent en une feule maffe à leur bafe,
& dans l’Efturgeoiii une ceilulofité ferrée les
unit dans toute leur étendue.
1027. L’Anus fa Pofition. Les Plagioftomes
feuls paroiffent munis d’une éfpèce de cloaqtfe
où font pouffes les oeufs ou la laite-, 8c où fe
rendent l’urine & les excrémens folidès. Dans
les autres poiffons cartilagineux S^offèux, il n’y
a que ces derniers qui fortent par l’anus , tandis
que les oeufs, la laite & l’urine ont une iffue
diftïnélè 8c placée en arrière de celui-ci.
La pofition de l’anus varie du refte avec celle
des catopes.
S e c t io n h u it ièm e .
1030. Le Péritoine. Sa diftribution dans les Poif-
fons eft en général analogue à ce qu’elle eft dans
les Mammifères.
Dans les Raies, les Torpilles, les Lamproies,
les Myxines, les Humantins, les Emiffoles , &
en général dans tous les poiffons plagioftomes &
cycloftomes, cette membrane préfente une particularité
d’organifation des plus notables. Elle ne
forme plus, comme chez l’Homme’, un fac fermé
de toutes pairs ; elle eft percée dans deux endroits,
& fa cavité intérieure communique au
dehors de chaque côté de l’anus, & peut ainlï
admettre l’eau de la mer 8c celle des rivières (1).
1032. Le Grand épiploon. Les Poiffons en font
; privés.
1038. Le petit Epiploon. Il manque également.
1040. Le Méfentere. Sa délicateffe eft extrême, 8c dans plufieurs efpèces il brille de l’éclat de
l’argent ou de la nacre.
Dans les efpèces où il exifte une veflie aérienne,
“ l’attache du méfentère ne peut point avoir lieu
au rachis, ainfi que dans les autres animaux.
S e c t io n n eu v ièm e ,
1046 & 1047. Le Foie' en général, fa Fbrme, fes
Lobes. Le foie des Poiffons, cohftamment fort volumineux
, d’une teinte le plus fouvent jaunâtre,
d-une foible confiftance, eft en général peu partagé
& ne forme communément qu’une feule
maffe. Quelquefois cependant il a deux lobes,
moins fouvent trois, & fort rarement davantage.
Dans les Lamproies, les Ammocètes, les Murènes,
lès Ammodytes, la V iv e , le Chabot du
Nil, la Perche fluviatile, le Loup de mer, le Brochet,
l ’Exocet fauteur, le Saumon, les Syngnathes,
le Lump , les Tétrodons, la Sole, la
Plie, l’Anableps, le Herfé, par exemple, le foie
n’a point de lobes, ou eff fimplement échancré
dans quelques efpèces. M. Cuvier a fouvent eu
occafion de vérifier ces faits, -j
Dans les Squales , l’Efturgeon, le Polyodon
feuille, l’Anarrhique3 le Gymnonote éleèlrique,
le Stromateus paru, la Morue , les Blennies, le
Scorpion de m e r , le Sco-rpène yolant, le Grondin,
le Rouget barbu, le Rémora, le Turbot, le Pilote
; le Maquereau bâtard , le Çhoetodon ciliarisy
(1.) J’ai parfaitement relçôinnu cette difpofition dans la
plupart -def' Pôiflons- préeitéis, 8c plus fp'écralement dani
des Lamproies-que j’ai été à même de difféquer avec mon
excellent maître- ie profeftèur Du ruer il. . .K
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