
35 8 Mollufau.es.
ordres de globules chromophores préfentent des
caractères particuliers.
Dans le Poulpe vulgaire , ils font de quatre
ordres différens, & l‘on en compte qui ont la
teinte du fafran, delà lie-de-vin, de la fuie & de'
l’dfar.
La partie fupérieure du corps | des braâ'& de
leur membrane ombelliforme font complètement
couverts de ceux de ces globules qui font fa-
franés, rougeâtres 3r noirâtres, & ces globules y
font très-multipliés & en proportion égale.
A la furfaceinterne des bras & delà membrane
ombelliforme, les globules noirs font rares dans
certaines places, & tout-à-fait nuis fut d'autres
points.
Sur la tête, au contraire, ils femblent dominer.
' Les jaunesabondent à la circonférence de l'oeil.
Ces trois ordres de globules exiftent encore
fur la partie inférieure du fac, du cou & de l'entonnoir
s ils y font encore en égale proportion
pour les rougeâtres & les fafranés, mais les noirs
y font moins abondans , furtout fous le cou. On
les y obferve mieux, du relie, parce qu'ils y font
moins accumulés.
On voit fur l'oeil des globules azurés. .
Dans le Poulpe mufqué, il n’exille que deux
ordres de globules , des globules brunâtres &
orangés, plus ou moins vivement colorés fuivant
le lieu où on les examine.
Sur le delîus de la tête, des bras, de leur membrane
, du fac, les- premiers tirent fur le nr-ir &
font plus nombreux & plus gros que les féconds.
Ceux-ci, au contraire, dominent à la face inférieure
de ces parties.
Dans l'efpèce de Poulpe que M.San Giovanni
a décrite fous le nom d Ocippus leucodet ina, il
n'exille que deux ordres de globules , les uns
châtain clair &, les autres de couleur d'ocre, mais
tous fort petits.
Les premiers cependant ont un peu plus de
volume que les féconds.1
Dans VO c lo p us macropodus du même auteur,
les globules dont il s'agit font de trois ordres,
les uns orangés, plus grânds’ ; les autres bruns, j
Se les derniers d'un bleu-noirâtre.'
A la partie fupérieure du'corps',-lès'premiers
& les derniers font amoncelés . les uns fur les
autres, tandis qu’à la partie inférieure ils fe
touchent feulement.
A la face inférieure où interne de la membrane
ombelliforme, on voit dominer les globules du
troifième ordre.
Ceux du fécond ne fe voient que (ur l’oeil.
Dans'le Calmar commun, trois ordres de globules
fe préfentent encore , des jaunes , des rôles
& dès bruns.
Les premiers font moins multipliés & plus
petits que les autres, f
Les féconds font-les plus nombreux.
Les trôifiètfies font les plus grands.'
Les premiers & les féconds exillent feuls à [a
race inferieure du corps.
A la fupérieure, lès troifièmes fe joignent à eux.
Dans le Lotaro des Italiens, Loligo fagittata de
de Lamarck , les globules chromophores font de
quatre ordres, orangés, rofes, bleu foncé & bleu
clair. 1 ous les quatre brillent fur les bras : les
bleus des deux ordres ornent la partie fupérieure
de la tete & du fac; lesjaunes & les rofes teignent
les parties latérales & inférieures du corps & des
ailes. - r
La Sépiole n a qu’un feul ordre de globules
chromophores; ils font d‘ un brun tirant fur le noir.
Ceux de la Seiche commune font de deux
ordres, les uns de couleur d'ocre, les autres d’un
chatam foncé. Ils font en grand nombre & en
proportion égale;, excepté fur la peau qui couvre
le lepioltaire, où les noirs font fi multipliés qu'ils
; étouffent les jaunes.
L'Argonaute réunit à lui foui tous les genres
de globules chromophores que peuvent fournir
tous les autres Céphalopodes enfemble, & ces
globules ont dans ce Mollufque des teintes plus
vives, une difpofition plus élégante, un éclat
voihn de celui des^ métaux les plus nobles & des
pierres les plus précieufes , un châtoiement aufli
brillant que celui de la nacre de perles.
-, Les Papilles cutanées. Malgré la grande fen-
iibilite de la peau des Mollufques & la multitude
des nerfs que cette! enveloppe reçoit j'.ies pi-
pilles nerveufes cutanées n’ont point encore été
dilunguées dans ces animaux.
883. Les diverfes fortes de Poils. Jamais les Mol-,
lufqûes n offrent ni poils, ni plumes, ni écailles
proprement dits. On ne fauroit, en effet, comparer
aux poils des Mammifères les petites productions
piliformes que l’épiderme forme a la
fuperficie de certaines coquilles, Si dont nous
avons parlé ci-devant.
Nous ajouterons ic i, que dans les Ofcabrions
cette particularité eft encore plus manifefte ,
puifque, fur la peau même, certaines efpèces
portent, de chaque côté du corps., dès pinceaux
depoi.scornes & calcaires tout.à lafois.
I Les Ongles. Rien ne les' repréfente'dans
les Mollufques, puisqu'ils font privés de membres.
88J. Les divers Appendices & ProduSlions de là
itë&élM, Manteau, les Tentacules, Sec. Il arrive
a lez fréquemment que la peau des Mollufques a
plus d etendue qu'il n'en faut pour entourer feulement
le corps & la maffe des vifcçres, & qu’elle
forme des .replis affez étendus qui femblent enve-
lopper I animal dans une forte de vétèment ample
& large. fl - I
C e fL là c e qu’on défigne généralement fous la
dénomination de Manteau ( Pallium).
Dr., ,ce manteau- préfente un nombre infini de
variétés.
Mollufques'.
Dans les Poulpes , les Seiches & les Calmars,
il forme une forte de bourfe, à parois épaiffes, &
ouverte à la circonférence inférieure du co u ,
pour permettre à l'eau de pénétrer dans la cavité
branchiale, & à la tête de fe montrer au-dehors.
Dans les Gâfléropodes conchylifères, les Buccins
, les Colimaçons, les Agathines , les Phafia-
nelles, les Turbos , les Cafques , fes bords
offrent une grande épaiffeur, comparativement au
refte de fon étendue, & embraflent le pédicule du
pied par une forte d’anneau que l ’on appelle
généralement le collier.
C'eff dans l’épaifltur de ce bord libre du manteau
qu’exiffent furtout, en abondance, les po-
rofîtés à travers lefquelles femblent être verfés
au-dehors les matériaux de la coquille.
C e ll aufli au-deffous de lui que rentrent la tête
& le pied de l ’animal, quandil veut chercher un
abri dans fa coquille.
Il réfulte, au refte, de la difpofition indiquée ,
que , dans les Gâfléropodes conchylifères, l'étendue
& la figure’de l’ouverture du manteau
font conftamment dans un rapport direét de proportion
avec le volume du pédicule du pied.
Dans les Buccins, les Cérithes, les Murex, les
Pleurotomes, les Tritons, les Caflîdaires, les
Çafquès, les Ricinules, les Lymnées , les Phyfes,
les Planorbes, les Colimaçons, les Agathines,
les Bulimes, les Claufilies, les Maillots, & c . ,
cette ouverture eft large 81 mérite véritablement
le non! de collier.
Dans les Cônes, les Olives, les Porcelaines ,
elle eft conftituéè par deux lobes inégaux, qui
biffent entr'eux une fente longue & étroite, &
qui peuvent dépafler de beaucoup l'ouverture de
la coquille, de manière à fe recourber fur elle
Se à l’envelopper complètement.
Dans les Patelles, les Fiflùrelles, les Emargi-
nules , les Haliotides, les Ancyles, elle eft ovale
ou arrondie.
Dans les Vitrines, les Teftacelles, les Lima-
celles, les Parmaceiles, les Limaces, les Onchi-
dies, le bord antérieur du manteau eft élargi en
une forte de bouclier, plus ou moins étendu,
plus ou moins lobule , frangé , lacinié, Sec.
Ce bouclier, chez la Limacelle , protège 'la
cavité pulmonaire.
Celui de l ’Onchidie, débordant le pied de
toutes parts, conftitue une forte de capuchon
au-deffus du cou & de la tête.
Dans les Aplyfies, les Dolabelles ,.les Scyllées,
les Onchidies, les Pleurobranches , le manteau
eft fort épais dans toute fon étendue & fouvent
ridé.
Dans les Doris, il eft, en outre, couvert de
tubercules.
Il en eft de même dans les Tritonies & , jufqu'à
un certain point, dans les Limaces.
35 g
Les Glaucus ( ;) & les Eolides n’ont point de
manteau diftinét.
Les Théthys font, jufqu’ à un certain point,
dans le même cas.
Dans le Sigaret, le manteau, d’une énorme
ampleur , dérobe la coquille aux yeux, en forte
que celle-ci n’a l’air que'de le foutenir & de lui
donner un peu de foli iité. Il eft d’ailleurs fongueux
& ovale.
Les Ofcabrions ont le dos garni d'un manteau
ovale, de fubftance très-coriace, qui déborde de
toute part le pied & la tête , & fur le grand axe
duquel eft implantée une férié longitudinale de
valves teftacées, ordinairement au nombre de huit.
En conféquence , la portion moyenne de ce manteau
eft beaucoup plus molle & plus membra-
neufe que fes parties latérales ne le font.
Chacune des valves eft d’ailleurs enfoncée par
fon bord antérieur dans un repli de fa fubftance ,
lequel eft caché par le bord poftérieur de la valve
précédente.
Dans les Acéphales, le manteau eft très-mince
& forme deux larges lobes qui enveloppent le
corps de l’animal, à peu près comme un livre eft
renfermé dans fa couverture.
Mais, parmi eux aufli, il eft fujet à offrir de
nombreufes variétés.
Dans lesLingules , les Térébratules, les Orbi-
cules, l’un des lobes eft fur le dos & l’ autre fous
le ventre, & ils font réunis dans prefque toute
leur circonférence, fi ce n’eft en avant.
Dans les Huîtres , les Anomies, les Spondyles,
les Peignes, les Limes, les Vulfelles, les Pernes,
les Avicules, les Moules., les Jambonneaux, les
Arches, les Pétoncles, les Nucules , les Ano-
dontes, lesMulèttes, les Cardites, les Cames,
les Tridacnes , les Ifocardes, les Bucardes, les
Donaces, les Tellines, les Cyclades, les Cy-
prines, les Ma&res, les.Vénus, les Myes , & c .,
le manteau, conftamment fort mince, fi ce n’elt
vers fes bords, eft divifé en deux grands lobes
latéraux égaux ou un peu inégaux, qui embraflent
le corps, retombent de chacun de fes côtés, &
le dépaffent fouvent de beaucoup.
Du refte, ces lobes , toujours réunis vers le
d o s , peuvent être féparés dans la plus grande
partie de leur étendue chez, les Huîtres.
Dans les Mulettes, les Bucardes, les Vénus ,
ils ne font qu’à demi féparés.
Dans les Solens, ils font réunis en une forte de
gaîne, ouverte feulement en avant & en arrière..
( 1 ) Sous le nom de Dons radiata , il a été donné, à la
planche I I I du tora. 53e. des Philofophical Tranfaflions ,
une aflez bonne figure du Glaucus , par Andrew Peter Du
Pont. L e profefTeur Blumenbach l'a auflî figuré dans fa 48e.
planche.