
Ta tête1, aux yeux & aux antennes, deux confrères
aux lobes du foie, & un feul fe ramifiant
en arriére dans lé thorax, l'abdomen, la qfieue 8c
les. membres.
S e c t i o n p r emi è r e .
22o , 229, 236. Le Péricarde en général 3 fes
Membranes, fes Ouvertures. Les Cruftacés décapodes,
tant;brachyures que macroures, & en-
particulier l’Ecreviffe, le Homard & le Tourteau,:
ne, me paroiffent point avoir un véritable , péricarde
diftinét & ifolé. Une membrane d’apparence
féreufe, tranfparente, d’une extrême té--
nuité, molle, numide, femble, à la vérité. Te;
réfléchir fur le coeur après avoir tapiffé le.dedans'
de la carapace, mais elle enveloppe en même
temps tous les autres organes fitués au-deflous
de ce lle-ci, & a àinfi plus d’analogie avec le
péritoine dès animaux fupérieurs/’qufrvec leur
péricarde (1). >
Des prolongemens laminaires s’en détachent
& forment des gaines pour renfermer les trouf-
feaux de fibres charnues qui fixent le coeur aux,
parties environnantes, comme nous le verrons;
bientôt.
Ifr s’étendent'en outre (tir les intervalles que
les faifceaux mufculaires de cet organe laifient
entré eux, & contribuent ainfî à compléter les
parois de fa cavité.
Au-deflous de lui, iis fe réfléchiffent & conf-i
tituent une cloifon horizontale qui réunit les ffancsj
& fépare le coeur du foie 8c de l’appareil dé la!
génération.
Ces prolongemens forçt furtout trés-manifeftesj
dans le Maïa ou Araignée dé mer, où MM. Au-,
douin & .Milne Edwards ont eu occafion de les
étudier avec foin.
Le péricarde des Stomapodes & des Ifopodes,
à plus forte raïfon celui dès Entomoftracës, n’a
point encore été décrit. Je n’ai pu en apercevoir
que quelques lambeaux pellicuiaires, informes,
fur certains Ifopodes.
231. La Sérofité du Péricarde. On ne fait encore
rien de ce qui la concerne ,fi tant eft même
qu’elle exifte.
232. Ses Vaiffeaux. Us font dans le même cas.
25.3. Ses Nerfs. \\ n’y a rien de plus à en. dire. -
234. Le Coeur en général. Il exifte dans tous les
Cruftacés, mai? il s’en faut de beaucoup qu’il
foit le même dans les divers ordres de cette
elafîe, fous les différens rapports de la fîtuation,
du volume, de la figure, de la direction, de la
ftruéture.
U ne faut point coiafpndre cette membrane fi icioec
avec l'oreillette dont nous nous occuperons ince&amw.T.t.
Celui des Brachyures, par exemple \ eft tout
autrement fait que celui des Stomapodes, qui,
à fon tour, diffère beaucoup de celui des
Ifopodes,1 des Branèhiopodes, des Pæcifopo-
dès, 8c c.
Chez tqus lés ânirhaux , au refte, îLrfèft co'nf-
tamment formé que d’une oreillètte, dont beaucoup
d’ahatomiftes, M. Cuvier lui-même (1),
ont nié l’exiftence, dont d’aütres n’ont point
parlé (2), 8c d’un feul ventricule aortique.
Sa couleur eft fouyen,t blan.chltre, : c’eft ce
qu’on voit très-bien dans le Maïa fpéçialemenc.
2 3 y. Sa Situation* Le coeiïr des Cruftacés eft
placé fur la ligne médiane du dos,Toit dans le
thorax, Toit dans l’abdomen, foit dans tous les
deux à la fois, fuivant les familles.
Dans lés Braéhytires , il occupe généralénient
la partie fupérieure Sr.. moyenne du thorax fur
un plan que circonfcrivént le bord füpérieur des
flancs latéralement , & , poftèrieurement 8c antérieurement,
deux lignes tirées, l’une en avant,
l’autre en arriéré, de la troifième paire des pattes
ambulatoires.
On.pèut, du rqfté , comme l’a remarqué Mi La-
treijle: pour l’Ecfevifle, recorinoître conftàmment
fa placé dans les BracHyifres , aux im-
pi-eflïpns quei l’on voit Tur la carapace, dans la
^région Heçëiî&rçi, qye M. Pefmareft (4) a nojrj-
mée '.cordiale, Sç dont nous avons, déjà fignale 1 èxif(qnçév)MM.. Audouin & Milne Edwards at-
tribuen,t j dans le. Maïa en particulier, ces im-
prefliômà Tinfertion de mufcles qui nous occuperont
bientôt.
Dans les Macroures , tels que le Homard ,
le coeur eft placé fur le dos & entre les maffés
latérales:des flancs, & occupe Tefpaçe compris
entre deux lignes tranfverfales que l’on feroic
pafler, l ’une au bord.poftérieur de la fécondé ,
l’autre en arrière de la quatrième paire de pattes
ambulatoires.
Il pe remplit d'ailleurs que fort incomplètement
cet efpace. ,
Chez les Stomapodes, comme la Squille, il
règne le long de la face dorlale de l’animal,
& repofe fur le foie & le canal inteftinal. Son
extrémité antérieure eft placée* immédiatement
derrière i’eftomacj la poftérieure touche à la dernière
articulation de l'abdomen.
Dans;les Ifopodes, i! eft de même couché fur
la face dorlale de l’inreilin.
Les Daphnies ont le coeur placé en entier dans
la partie antérieure du corps.
(1) Leçons citées, tome IV.
(2) MM. Audouin & Edward.?.
(3) Diîliônnaire d‘Hiftoire naturelle , Turbo : E çûeÿ
(4) Conjidératiorts générales furies Cruftacés. page ao..
236. La
236. La Forme du Coeur. Dans les Décapodes,
dont les vifcères font renfermés dans le tronc,
le coeur eft court.
Dans les Apus, les Stomapodes, les Gnatho-
podes, les Ifopodes, les Amphipodes, il a la figure
d’un long vaiffeau étendu depuis la partie poftérieure
de l'abdomen jufqu’auprès de la tête.
Dans les Décapodes, il eft proportionnément
plus volumineux que dans les autres Cruftacés.
MM. Audouin & Milne Edwards ont décrit
avec beaucoup de foin le coeur du Maja Squi-
nado, très-remarquable par fa forme rayonnée,
& femblant réfulter de la fuperpofition de trois
étoiles dont les branches ne fe correfpondent
point.(1).
\Jétoile fupérieure, formée par la couche muf-
culaire externe, eft celle dont les branches (ont
le plus nombreufeS;:,on en compte huit, quatre
latérales, une antérieure, une poftérieure 8c deux
fupérieures.
Les latérales, au nombre de deux à droite- 8c de deux à gauche, font les plus longues.
" L’antérieure & la poftérieure occupent la ligne
médiane.
Les deux autres font placées au milieu même
de la face fupérieure du coeur, &c font verticales,
pyramidales, adoffées l’une à l’autre 8c
fixées au tefi par leur fommet.
La fécondé étoile occupe la partie poftérieure
du coeur, où elle ne préfente que d ux prolongemens
aigus fitués de chaque coté de la branche
poftérieure de la précédente.
La troifi'eme de ces étoiles a quatre branches
coniques , dirigées en dehors & fixant par leur
fommet le coeur aux parties voifines.
Dans les Macroures, la forme etoilée du coçur
eft moins régulière que dans les Brachyures,
mais elle'eft encore bien circonfcrite, comme
chez eux.
Dans les Stomapodes 8c les Ifopodès, le coeur
eft alongé 8c femblablé à un vaiffeau, à parois
minces, tranfparentes, 8c d une apparence plutôt
membraneuse que charnue.
242. VOreillette droite. Cette portion du coeur
n’exifte point, à proprement parler, dans les
Cruftacés.
Dans les Décapodes brachyures elle eft remplacée
par des efpëces' de réfervoirs que l’ on
nomme finus veineux, qui.font fitués fur les parties
latérales du corps, au bord externe des cellules
des flancs » immédiatement au-deffous des
efpèces d’arcades qui furmontent l’articulation
de chaque patte, 8c qui reçoivent tout le fang
qui a fervi à Ta nutrition.
Le nombre de-ces dilatations, de ces efpèces
de golfes eft le même que celui des cellules.
(1) Annales des Sciences naturelles, corne X I , page 355 ,
août 1827.
Syft. Anat. Tome IV.
Ils font renflés, recourbés fur eux-mêmes, 8c
communiquent librement les uns avec les autres,
de manière à ce que leur enfemble repréfente,
pour ainfi dire, à droite & à gauche^ du corps,
une forte de canal demi-circulaire, très-dilaté au
niveau de chaque cellule, étranglé, au contraire,
à fon paflage de l’une à l’autre à travers chaque
trou intercloifonnaire, 8c analogues véritablement
aux coeurs latéraux ou-pulmonaires des Mol-
lufques céphalopodes (1).
Les parois des finus veineux font d’une excef*
five ténuité : elles ne paroilfent confïfter qu’en
une lame mince de tifîii cellulaire, lifte & libre
à fa furface interne, villeufe 8c unie aux parties
voifines extérieurement.
A chacun d’eux fe rendent :
a. Une veine qui rapporte le fang des pattes
voifines j
b. Une veine qui naît des mufcles logés dans
les cellules voifines des flancs}
c. Une veine qui defcend des vifcères en paf-
fant fous la voûte des cellules fupérieures.
Parvenue iau trou que l’on aperçoit à la bafe
d’une elpèce d’aileron fitué en avant des flancs,
la chaîne des finus reçoit la grofle veine des
lobes antérieurs du foie, puis dégénère en un
vaiffeau délié, où viennent fe décharger lés veines
des pieds-mâchoires.
Les artères branchiales, ou les vaiffeaux qui
eonduifent le fang aux branchies pour y être fournis
à l’influence de la refpiration, naiffent de
la partie externe ou fupérieure de ces mêmes
finus.
Les Décapodes macroures, de même que les
Brachyures, ont des finus veineux, pjacés a la
bafe aes branchies, & à peu près de même forme
& de même ftru&ure. Occupant les côtés du
thorax, vers l’ origine des pattes, dans le premier
article defquel'es ils fe prolongent, ils pa-
roiffent cependant beaucoup plus vaftes que ceux
des Brachyures, & , vu la non perforation des
cloifons, ne pouvant plus s’ouvrir Tes uns dans
' les autres, ils fe débàrraffent, chacun ifolément,
de leur fang dans un finus médian étendu d’un
bout du thorax à l’autre, & logé dans le canal
ftern'al. , .,
Cette difpôfition eft des plus évidentes dans
le Homard, où chacun des finus latéraux, contournant
la bafe de la patte qui lui correfpond,
forme, en fe réunifiant au finus médian, une
forte d’anneau, duquel naiffent en dehors les
artères branchiales, 8c auquel viennent fpécia-
lement aboutir les veines des membres.
Les Stomapodes offrent encore une organilation
différente.' 7
Chez eux, un canal central, litue au-deffous du
(1.) Voyei pages 334 & fuiv* Préï"c,it volume.
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