
119 f , 1196, 119 7,1198, u 99, u o o & u o i .
JLe CùtorU , fort Corps caverneux, [on Prépuce. Ils
manquent d’une manière abfolue.
1212. V Utérus, en général. Il manque.
1246. U Ovaire 3 en général. Tous les Poiffons
offeux feu ille s , à l’exception de quelques efpèces
vivipares , ont des ovaires d’une ftruèture fort ■
fimple, au nombre de deux le plus habituelle- j
ment, & occupant dans l’ahdomen une place analogue,
pour l’étendue & pour les connexions , à
celle que les laites y occupent dans les mâles.Ces
ovaires fontcompofés des oeufs vifîbles, tous du
même volume , & deftinés à fortir tous à la même
époque, & d’une membrane mince, délicate,
tranmicide, formant un long & ample fac, cloisonné
ou partagé en cellules par des replis frangés
& fournilfant des points d’attaçhe aux oeufs qui y
font renfermés.
Ceux-ci, fort petits par rapport à la grandeur
des animauX'qui les produifent, femblent généralement
difpofés par couches tranfverfa'es & parallèles,
& tiennent les uns aux autres par de
nombreux vaiffeaux fanguins.
Ils ont, en arrière de l*anus, une iffue commune
aux deux ovaires , dont ils s’échappent immédiatement
fans traverfer un oviduéte.
Leur forme eft arrondie.
S e c t io n c in q u ièm e ,
12^7. Le Nombre des Foetus ou des GEufsy leur
Volume y leur Poids. Ce nombre eft immenfe &
furpaffe fou vent l’énorme quantité de 200,000. Il
çft cependant facile de l ’apprécier par le procédé
iuivant, né de l’obfervation que l’on a faite que les
oeufs des Poiffons font tous à peu près égaux quand
ils font arrivés au même degié de développement
& qu’ils font également ferrés les uns contre les
autres. On pèfe la totalité d’un ovaire ; on pèfe
enfuite â part une petite portion de cet organe j
on compte les oeuf» quecettve petite pprtion renferme
, & on multiplie le nombre trouvé par le
quotient de la maffe entière divifée par la petite
portion. C’ eft ainfi que Leeuwenhoèck a trouvé
jufqu’à 9,344,000 oeufs dans une feule Morue s
qu’on s’affure qu’un Hareng de taille médiocre
en poffède bien io,opo ; que Petit en a compte
262,224, dans une Carpe de 14 pouces de longueur,
& 342,144 dans une autre qui avoit 16
pouces ; M. Roufleau le père , 1,467,056 dans un
Efturgeon du poids de 160 livres s 129,200 dans
un Maquereau d une livre trois onces; 69,216 ,
dans une Perche d’une livre deux onces ; 167^400
dans une Carpe de deux livres cinq onces ; 1.6.6,400
dans un Brochet de 20 livres ; qu’un autre obler-
vateur a eftirné à 7,653,200 la quantité des oeufs
pondus par une feule femelle d'Eflurgeon, dont
le poids total de l’ ovaire étoit de 119 livres. Cents y de pareils réfultats font effrayaos quand
on fe donne la peine de fupputer combien «de
millions de Morues pondent, chaque année , autant
d’oeufs que Leeuvpenhoeck en a qbfervéf
dans celle qui fut foumife à les recherches, combien
de millions de femelles de chacune des
efpèces de Poiffons qui peuplent les mers multl-
plient dans des proportions analogues. Cette mé-
puifable fécondité de la Nature aurojt fini par on-
tramerà fa fuite les inconvéniens les plus graves,
fi cette bonne mère n’avoit trouvé elle-même le
moyen de mettre des bornes à cette inconcevable
prpfufipn. Les Poiffons eux-mêmes dévorent
une grande partie du frai les uns des autres;les
hommes , les mammifères aquatiques, les oifeaux
de rivage, les palmipèdes n’en détruifent pas
moins; fouventil demeure à fec fur un© plage
aride; fouventaufli, les courans, les tempêtes le
difperfent au loin , & c’eft ainfi que des quantités
incalculables des oeufs dont nous parlons fe trour
vent anéanties fans reffource.
D’un autre côté, riche en moyens, la Nature
n’a pas voulu que la quantité feule de ces oeufs
compensât la confommation qui s’en fait dans
l'ordre immuable de l’Univers, elle a donné à
quelques-uns d’entr’eux des qualités qui les mettent
à 1 abri de la deftru&ion. Ceux du Barbeau &
du Brochet, par exemple , font manifeftement, in*
digeftes ïk purgatifs, ce qui fait que les animaux
qui, tels que les canards, les grèbes & les oies,
lesravaient, les rendent dans l'état où ils les ont
pris , & même favorifent la- multiplication des
efpèces en tjanfportant ainfi fans altération ces
germes au loin, à peu près ; Comme on d it, que
les Grives difféminent les baies du gui. En outre ,
lorfque les étangs & les mares habités par des
Poillons viennent à fe deffecher durant les chaleurs
de l’été, ceux-ci périflent tous 5 mais, chofe
remarquable , leurs oeufs fécondés fe eonfervent
| fans fe pourrir dans la boue même privée d’humi-
dite. Aulfi, à défaut d’alvin, on peut empoif-
fonner les étangs avec des oeufs fécondés de
Poiffons, qu’ on place dans des endroits favorables,
& ou les petits nouvellement éclos pu f
fent être abrités du froid & trouver une nourriture
convenable & une pâture fuffifante (1)
Quoi qu’il en foit, à mefure que les laites fe
tuméfient chez, le mâle, les oeufs renfermés dans
(1) D a r des notes envoyées à Bjiffon , en 17^8 , par
J L . Jacobî, lieutenant des miliciens du comté de Lippe
d'Etmoid , en Wcftphalie , on trouve des obfervarions qiii
I prouvent que les oeufs fécondés depuis plufieurs jours fo
corrompent 8c pourriffent quand ils font mis en conta#
j avec des matières altérées ; 8c d'autres, au coniraire , qui
j démontrent que de? oeuf? non fécondés n,e perdent point la
j faculté de 1 être par un fejour de quatre qü cinq jorürs dans
J le corps d une femelle morte. Cer expérimentateur , ayant
j pris les oeufs murs d'une Truite morte depuis quatre jours
j 8c déjà puante, les arrofa de la liqueur d’un mâl,e v iv a it ,
i Ôc les vit éclore en Jeux xemps.
les ovaires evoiffent de leur côté chez la femelle ,
dont, en grofîiflaiu, ils compriment chaque jour
davantage les organes intérieurs, & qu’ils lur-
chargent d’un poids de plus en pins fort fuccef-
fivement. Bientôt, cette prefllon & la gêne qui en
dépend font portées à leur comble; il furvientdu
mal.aife, peut-être même de la douleur, & , par
des efforts rapprochés , l’animai fe débarraffe en
une feule fois d’un fardeau incommode.
Que fi la (ortie des oeufs n’eft point déterminée
affez efficacement par ces efforts intérieurs, le
poiffon en travail fe procure le fecours d’un frottement
extérieur, & fouvent,au moment du frai,
on voit les femelles d’uh grand nombre d’efpèces
fe fioiffer l’abdomen contre le gravier du fond
des ruiffeaux , fur les rochers fous-marins ou fur
les autres corps durs qui font à leur portée, ce
que font aufli fréquemment les mâles pour faciliter
l’écoulement de la liqueur prolifique qui dif-
tend leurs laites.
Dans ce moment, les Poiffons, occupés uniquement
de l’aéte qu’ils font appelés à accomplir,
oppofent à leurs ennemis moins de rufe, d’adreffe
& do courage, & font plus faciles à prendre;
tous cherchèrtt, & des abris plus fûrs & une température
plus convenable à leur organifation, une
nourriture plus abondante , des fonds plus commodes,
une eau plus adaptée à leur etât; ceux
qui habitent la haute mer s’approchent des rivages;
d’autres remontent les grands fleuves;
quelques-uns quittent les lacs pour fe rapprocher
des l'ources des rivières & des ruiffeaux ; certains
defeendent, au contraire, vers les côtes maritimes
; les Carpes cherchent les fonds herbus ; la
Tanche, l’Anguille & la Barbotte préfèrent la vafe
& les eaux dormantes; les Truites, les Coré-
gones , les Perches, les Goujons, les Loches,
aiment les eaux vives coulant fui: le gravier, &c.
A peine , au refte , les femelles fe font elles
déchargées du fardeau qui leur étoit confié, ce
qui a lieu pour les greffes efpèces, en général,
avant les petites, pour la Lote pendant l’hiver,
pour la plupart des autres au printemps., que quel-
ques-’unes avalent une partie des oeufs qu elles
viennent de pondre, & c’eft là ce quia donné
lieu de croire qu’une forte de follicitude maternelle
les portoit à couver ces oeufs dans leur
gueule ou dans leur eliomac. Mais le plus grand
nombre d’entr’eiles les abandonnent dès qu’elles
en font délivrées, & vont,„plus libres dans leurs
'fnouvemens , réparer leurs pertes & ranimer leurs
forces par de nouvelles chaffes.
Alors, attirés de très loin , & fins doute par
des émanations qui échappent ànosfens., les
mâles arrivent auprès des oeufs abandonnés ainfi
par les femelles , & dont ils fe nourriflent quelquefois
au lieu de chercher à leur donner la vie.
Mais , le plus habituellement , ils paffervt & re-
paflent au-deflus de la maffe que ces oeufs , couverts
d’une gelée glaireufe, forment par leur agr
glomération, & ils laiffent enfin échapper de leurs
laites preffées le principe qui va communiquer le
mouvement à ces globules organites & les animer.
Très-rarement, les oeufs, ainfiarrofés delà liqueur
prolifique du mâle, demeurent infécondés,
parce que la plus petite gouttelette de cette humeur
laiteufe fuffit pour donner la vie à une multitude
d’entr’eux à la fois. Remarquons aufli que ,
prefque toujours, les produits d’une même ponte
font l’objet des empreffemens fucceflifs ou limul-
tanés de plufieurs mâles.
Ce mode de fécondation eft donc à peu près
femblable à celui des Batraciens anoures , comme
lès Crapauds & les Grenouilles. Dans les Poiffons,
de même que chez ceux-ci, lefoerme fe mêle à
l’eà-u pour pénétrer dans les oeufs.
La connoiflance de ces particularités a engagé
plus d’un expérimentateur à féconder artificiellement
les oeufs de Poiflons, & Jacobi, en parti*
eulier, a réuffi dans ce genre de fécondation fur
ceux de la Truite & du Saumon. Souvent, de
cette manière , on obtient des monftres, tels que
des Poillons à deux têtes, à deux queues, &c.
Comme il arrive que le fperme d'un poiffon
mâle tombe quelquefois fur des oeufs d’une autre
efpèce que là fienne, il peut fe former des variétés
nombreufes & des races de métis ou de
mulets, fi cette efpèce n'eft pas très-éloignée de
la fienne. C ’eft ainfi que le Characin & la Gibèle
produifent enfemble des métis plus gros.
Il n’y a donc point d’ accouplement dans la très-
grande généralité des Poiffons, car les Raies, les
Carcharias, les Myliobates, les Rhina, les Emif-
foles & quelques autres genres font feuls exception,
comme nous le verrons bientôt. Lorfque,
vers les approches de la ponte , on voit, chez
certains Poiffons offeux , les mâles fe mêler avec
les femèlles, exécuter divers mouvemens autour
d’elies , ce n’ eft que dans le but de fe débarraffer -
le plus tôt poflible de la furabondance de leur laite ^
furie paquet que xelles^i vont mettre bas. Ainfi
qu’elles, ils compriment leur ventre contre les
cailloux , le gravier & le fable.
11 eft aufli une erreur qu'il convient d’autant
plus dé fignaler qu’elle a été accréditée par des
hommes de mérite; c’eft celle qui veut que les
Poiflons femelles foient fécondés par la bouche ,
parce que fouvent on leur voit avaler avec avidité
.la liqueur laiteufe, que les mâles répandent fur
les oeufs déjà dépofésvll elVfacile de voir, d'après
ce que nous venons de dire, que rien n’ eft plus
faux que cette opinion.
Nous n’avons pas befoin non plus de réfuter
: une autre erreur, non moins fingulière ; c’eft
celle dans laquelle font tombés plufieurs natura-
liftes & , en particulier, Rondelet , quand ils ont
cru que de 1 eau feule pouvoit engendrer des
Poiffons, parce qu’ on en a trouvé dans des pièces
d’eau où l’on n’avoit porté aucun de ces animaux,
où l’ on n’avoit jeté aucun oe u f, & qui n’avoient