
repréfente plus, comme î ’a noté Geoffroy ( i) ,
qu'un cercle cartilagineux, ce qui a fait croire à
Oligerus Jacobæus ( i) , que le tympan des Grenouilles
& la peau qui le recouvre font perforés.
L’oflelet auditif du Crapaud accoucheur reflem-
ble beaucoup à celui de la Grenouille, mais fa
tige, au lieu d’être, prifmatique , eft arrondie,
& la partie par laquelle il fe colle au tympan eft
moins diftinête. La platine par laquelle il eft appliqué
fur la fenêtre eft cartilagineufe & tranfpa-
rente , mais dans le refte de (on étendue , il eft
éminemment ofleux. Cette platine eft d’ailleurs fort
grande, peut-être plus même que dans aucun autre
Reptile, & elle, le détache on he peut plus
facilement de l'autre portion de l’ offelet. Elle eft
li(Te & concave du côté du veftibule i elle eft convexe
& conique de l’autre côté.
Dans le Pipa, l’oflelet auticulaire eft petit & un
peu courbe. 11 femble tout-à-fait hors de la cavité
du tympan.
Dans l’Orvet, l’ oflelet de l’ouïe ne peut être
aperçu qu’à la loupe. Sa première portion , plutôt
cartilagineufe qu’olfeufe, eft collée contre le bord
fupérieur de l’ouverture du tympan 3c fe termine
à la partie moyenne de la membrane, foutenant la
fécondé portion, qui s’enfonce dans la caifle en
montant & qui finit en s’élargiflant en manièrç
de platine, après avoir décrit une double courbure
en forme d’S.
Les Salamandres n’ont fur léur fenêtre ovale
qu'un petit couvercle'cartilagineux, fans tige, &
caché par les* chairs (3), une forte d’opercule
épaiife.
Il en de même dans la Sirène (4), mais cette
pièce paroît manquer dans le Protée, malgré l’af-
fertion contraire de M. Rufconi.
846. Les Mufc/es des OJfelets de L'ouïe. Les Ser-
pens, les Caméléons & les Salamandres en pa-
roiflent totalement privéç.
Dans les Chéloniens , ils font fort peu vifibles.
Dans le Crocodile, on voit Amplement partir
fie la paroi poftérieure de la caifle un filet mufeu-
laire qui s’attache au manche de l'oflclet vers le
tiers de fa longueur, & un redoublement de la
tunique interne du tympan forme un ligament
triangulaire qui s’étend jufqu’au même point &
contribue ainii à fixer ce manche (ƒ).
Dans la Grenouille, un petit mufcle vertical
defce.nd du rebord de la caifle le long de la tige de
l’oflelet, 3c fixe celle-ci contre ce rebord, ce en
(1) L. c pag. 171.
(a) De Ranis Objirvadoncs, Lutcc, Parii., 1676, in C®.,
rage 41.
\5) G eofjF&o.x , uJxifupràt page i£jL CuTtEà, Leçons
y & c ., lome I I 1 page ào^.
(4) Cuvier, Recherches , &c., pa.g 4?L
(5) Idem , ibidem, page SS.
quoi il etf aidé par un ligament qui fe pôrte vers le
bord antérieur de l ’os .tympanique.
Les Rainettes ne different aucunement des Grenouilles
fous ce rapport.
Dans le Crapaud, un mufcle affez fort tire eji^
arrière la platine de l’ oflelet. Ce mulcle pafoit
dépendre d’ un de ceux de l’épaule.
La plaque tympanique du même offelet eft mife
en mouvement par un petit mufcle fupérieur.
La platine operculaire des Salamandres eft,
comme celle du Crapaud, tirée en arrière ^ar* un
troufîeau charnu émané desmufcles fcàpulaires.
847. Les Ceilules mastoïdiennes. Dans le Crpco-
dile, la caifle communique avec de grandes cellules
analogues aux cellules maftoïfliennesr dé
l’Homme, & qui s'étendent les unes dans l’occipital
latéral;, les autres dans l'occipital fupérieur.
Celles-ci font communes aux caiflgs des deux
côtés & réunifient les deux cavités.
Dans les Chélonées ou Tortues marines on ne
trouve rien qui remplace les cavités donç il s’ agit
ici.
848. La Trompe d'Eujlachi. Chez les Crocodiles
, elle commence dans un enfoncement du
bas de la cavité de la caifle, delcend prefque
verticalement, paffe entre le bafilaire, Je- fphénoïde
& l’ occipital latéral, & fe; termine, flans le
fquelette, au point de réunion de ces trois os.
Mais, dans l’état frais, elle fe continue par un
tube membraneux, & fe rapproche de fa corref-
pondante pour s’ouvrir, par un orifice commun,
dans le pharynx, fous Los balîlaire, tout près du
condyle occipital & au-delà des arrière-narines,
Elle eft, en général, affez grande & à peu près
cylindrique.
Dans les Tortues de terre & dans les Chélonées,
la trompe d’Euftachi eft toute membraneufe ou
cartilagineufe. Elle commence dans la chambre
extérieure de la caifle, vers le haut, par une large,
échancrure du bord poftérieur de l ’os tympanique,
tout près du bord du tympan lui-même >
& fe porte obliquement en dedans, en paflant entre
l’os de la caifle & le mufcleabaifleuf de laimâ-
choire inférieure, jufque vers une échancrure du
bord latéral & poftérieur de l’os ptérygoïdien »
par où elle pénètre dans l’arrière-bouçhe fur le
côté, tout près de l’articulation de la mâchoire
inférieure^ mais affez loin de fa congénère, & fur-
tout des narines internes.
On voit au palais, ou plutôt à l’arrière du plafond
du pharynx, les orifices dès deux trompes,
fous la forme de deux petits trous écartés l’un de
l’autre.
Dans les Sauriens, en général, la trompe
d’Euftachi n’eft qu’une large communication de.
la caifle à l'arrière-bouche entre l’extrémité
du ptérygoïdien & le fphénoïde. Dai?s l’animal
frais, elle répond au dedans de la bouche,
près de l’articulation des mâchoires, & la corn-.
munication eft quelquefois fi ouverte, que l'on.
pourtoit dire, que l'offelet de l'ouïe eu dans la
bouche ou dans le pharynx ( i) . , ,
Dans les Caméléons a mufeau fourchu, de chaque
côté du palais, entre le bafilaire 8c la pointe
du ptérygoïdien, exifte un trou étroit, mais tort
vifîble, qui tient lieu de trompe d’Euftachi ME
Dans les Grenouilles, les Crapauds 8c les Pipas,
au moyen d’une très-large ouverture, 1 arriéré -
bouche communique, de chaque cote, avec la
cavité tympanique, qui n'en eft ainfi prelque
qu'un finus. Cette ouverture tient lieu de trompe
d'Euftachi : elle«!! ovale. .■ i
Dans les Ophidiens, malgré l’état rudimentaire
de la caifle du tympan & l'abfence complété de la
membrane de ce nom, on voit encore fort bien la
communication pharyngienne niée par Geoffroy.
latéral, 8c féparée de la fenêtre ronde par un filament
On ne la diftingue plus dans les Salamandres
adultes.
849. La Fenêtre ronde ou cochlcaire. Dans, le :
Crocodile elle eft trahfverfalemént oblongue &
fépaïéel de la fenêtre ovale uniquement par un
mince filet ôffèux, qui appartîënt à l'occipital lare;
ral, fur lequel elle eft d’ailleurs pratiquée toute
entière, 1 . . . . . . , ... ,
Cette difpofition, que j ai pu vérifier, eit aa-
mife par M. Cuvier (a.), mais elle ffeftpomt reconnue
par M. de Blainvillè , qui nie 1 exîltence
de deux fenêtres tympaniques dans les Crocodiles
8c les Tortues. >
Dans les C hécotijens , la fenetre ronde ett
percée dans l’ occipital externe.
Dans lés Saub-îen s, 1 en général, elle fe trouve
ouverte à la partie poftérieure & profonde d un
large trou pratiqué, au-deffous de la fenêtre
.ovale, -dans l'occipital latéral. Ce même trou eft
percé antérieurement d’un orifice qui communique
dans le crâne. '
Dans 1 Ouaran des Arabes,la fenetre ronde le
voit dans une folié particulière de 1 occipitabla-
Dans ie Caméléon, elle eft fort petite 8c exifte
dans l ’occipital latéral, au-deflous de la fenêtre
On ne l’aperçoit ni dans les Grenouilles 8c les
Crapauds, ni dans les Salamandres.
gço La Fenêtre ovale ou veflibulaire. Chez *e
Crocodile, elle eft tranfverfale, oblongue, formée
en partie par le rocher , en partie par l’occipital
■ ( 1.) Cuvier', Recherchés, &c., tome V, 4". partie,
4 $ , vÀî.t.t»»n*l, rfioria Sel. emultom ajricàho , Ve-
nezia, 1715, in-4°* > Pa£c ,
(-3*) -Swammerdam, Bibl. nat., rom. Il , paS* TOD*’
yeriumdel van de Ko U. maaifchapp. . tome Vi , page a-;.
(4)' Cuvier, i, c., pag. ya.
^0) Cuyiee > ubè fnprd, pU-XVI, .figr 1, 2, 3, qq,
de ce dernier os.
Ainfi que celle-ci, elle donne dans une même
cavité ofièufe, qui eft affez grande, mais qui fe
trouve divifée en deux parties par une crête provenant
de fon fond 8c de fa cloifon antérieure, &
continuée par Une membrane.
De ces deux parties de la cavité commune ,
l’une, inférieure 8c antérieure, repréfente mani-
feftement lé limaçon, 8c l’autre, interne 8c fupé-
rieure, eft bon moins évidemment le veftibule.
Dans les CtfétoAftits, la fenêtre ovale eft commune
au rocher 8c à l’occipital externe, comme
dans le Crocodile, elle l’eft au rocher & a I occipital
latéral. / .■■ ( * r-' ' 1 * 4 5 ' . ,
Sous ce rapp'brt, lés■ Saurievs, en general,
reffemblent aux Chéloniens, mais l’Ouaran des
Arabes fe rapproche du Crocodile.
Dans le Caméléon, la fenêtre ovale eft perçée
dans le fond d’un creux commun , aufli bien
qu’elle, au rocher 8c à l’occipital latéral.
Chez les Grenouilles,. les Rainettes, les Crapauds
St les Pipas, le rocher & l’occipital latéral,
auquel il fe foude de très-bonne heure, concou-:
rent à former la fenêtre, ovaIe_, qui a une partie
de fon bord, du côté de l’occipital, fimplement
; cartilagineufe. .
Dans le Pipa, cette fenêtre fert d’orifice a un
long conduit cylindrique crêufé dans 1 axe de ces
deux os réunis 8c qui mène au veftibule.
Dans les Salamandres, elle eft exadtêment arrondie
8c bien encadrée; 1
Dans la Sirène, elle eft coupée dans-le rocher,
feul, mais l’occipital latéral & le fphénoïde complètent
la partie inférieurè de fon cadre. Elle eft
grande 8c dirigée un peu vers le bas.
Dans le Protéé, cette fenêtre èft aufli toute
entière dans le rocher.
854. La Cavité du Labyrinthe. Le labyrinthe
membraneux des Reptiles eft compofé des mêmes
parties que celui des Poiffons, c’eft-à-dire de crois
canaux 8c d’un fac.
Quelques efpèces feulement' offrent une partie
de plus.
En .général, le labyrinthe de ces animaux a
suffi beaucoup de reffemblance avec celui des
Oifeaux.
Nous allons fuccefiivement palier en revue les
particularités qui le diftinguent.
Remarquons cependant, que dans les Reptiles,
l’enfemble de l ’appareil labyrinthique occupe une
placé moins confidérable dans les parois pofté-
rieures du crâne que chez les Oifeaux 8c furtout
que chez les Poiffons; que l’ étendue du veftibule
eft plus grande, que les canaux femi-circulaires
diminuent, finon en nombre, du moins en capacité
, 8c que le limaçon, véritablement rudimentaire,
n’eft qu’un très-petit finus, qu’un appendice
du veftibule.
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