
Dans la Janthine , la trompe, lors de Ton état
de rétraétion, eft entourée a la baie de plufîeurs
rides circulaires & concentriques ; elle eft große *
cylindrique & quelquefois renflée j deux lèvres
cartilagineufes, verticales , prefque tranchantes,
la terminent & laiflent voir entr’elles deux autres
lèvres großes & tout hériffees de petites épines
recourbées en dedans. Les tentacules adhèrent,
au contraire , à la bafe.
C ’eft en ^appliquant ces deux lèvres aux corps,
& en leur imprimant un mouvement de femi-ro-
tation & de füccion , que la Janthine parvient à les
entamer i par leur moyen , elle vient à bout de
percer même;., des coquilles (1).
La maffe charnue de la bouche de la Phafîanelle
reflemble à celle du .Colimaçon 8c de l’Aplyfîe, &
eft garnie de deux petites plaques cornées qui lui
tiennent lieu de mâchoires, mais fes lèvres ne
plongent point affez pour conftituer une véritable
trompe.
La trompe de la Vivipare d’eau douce eft
courte .& ronde; ;
945• L’Epiderme des Lèvres. On n’a obfervé en
lui riçn qui.puifle le rendre remarquable , fi ce
h’eft cependant chez la Janthine & plufîeurs autres
Gaftéropbdés, où il femble comme corné.
5)46. La Peau des Lèvres. {Voye^ au n°. 944.)
947. Leurs Glandes. Elles font encore inconnues.
948*- Lèurs Mufcles. (P'oye^zn n°. 944. ) -
‘949. Leurs Vaijfeaux. Ils n’ont point été difle-
qüés mi, par cônféquent, décrits d’une manière
Ipèciale.
j 9 JO.; Leurs Nerfs. Il font dans le même cas.
*951 L'a Cavité de la Souche. ( V^ôye^ au n°. 943.)
9f2, Les Dents. (Foyq-aux nGS. 21, 22,23 &
H (O - ) *4<
95 3. Les Gencives. EIl«s n’exiftént point dans
les Mollufques. - :
' 9 J4. Le Palais fes Rides* Ils font dans le
même cas.
y.. La membrane buccale. On ne lui a encore
attribué aucun1 caraélère .fpëcial. ■
S e c t i o n , s e c o n d e . 1 -
95 6 , 957 8c 9 î& U Os hyoïde , - fon Corps , fis
Branches. Rién de tout cela.n’exifte dans les Mollufques.
?
1 '• ( 1 ) Peur^êcre un1 fluide rifultant d’ une'fécrêtion particulière
feepnde la trompe de la Janthine en pareille Occurrence.
(2) po ye^ pag. 3 1 5 de ce yolume;
959. La Langue en général. A la face inférieure
de là cavité buccale , il exifte foüvent, chez les
Mollufques, un renflement plus ou moins confî-
dérable, régulier, fymé trique , parcouru dans
fon tiflu par un grand nombre de nerfs , ne pouvant
fe porter en avant qu’avec la maffe entière
de la bouche , mais fe prolongeant beaucoup en
arrière dans la cavité fplanchnique générale.
Ce renflement a été confidéré comme étant la
langue chez les animaux de cette clafle.
Cette langue varie beaucoup fuivant les efpèces
dans lefquelles on l’examine.
Dans le Poulpe, elle forme une faillie peq con-
fidérable entre les deux mandibules du bec. Sa
furface antérieure eft hériffée d’épines, difpofées
en quinconce & attachées fur des lames cartilagineufes,
tranfverfes, & qui forment, par leur
enfemble, une plaaue triangulaire très-flexible
dans Tel fens longitudinal, dont les bords latéraux
fe confondent poftérieurement en un long cornet,
qui femble, dit M. Cuvier, être à la plaque ce
que le manche eft à une pelle.
Lorfque ce cornet eft alongé & tiré en arrière,
la plaque devient plane & prefque concave.
S i , au contraire, il fe raccourcit, celle-ci eft
pouflee en avant, devient convexe & forme' une
faillie contre la mandibule antérieure.
La langue du Poulpe fe meut donc,comme celle
de l’Homme , par l’adtion du tifîii propre de fa
partie charnue. L’alternative de fes mouvemens
ondulatoires fe communiqué aux épines de telle
manière que leurs pointes faififlent fucceflivement
la maffe alimentaire & la pouffent vers l’oefophage.
Il en eft à peu près de même dans la Seiche &
le Calmar.
Dans le Pneumoderme , la langue eft aufli hé-
riffëe de petites épines dirigées en arrière pour
faciliter la déglutition.
Dans les Tritonies la langue , armée aufli
d’épinès aiguës & recourbées en arrière, &
fituée derrière les mâchoires , Teçoit immédiatement
les alimens qui viennènt de fubir l’aélion de
celles-ci, pour les conduire à l’oefophage.
La langue des Doris, fituée derrière leur
trompe, reflemble beaucoup à celle des Tritonies .
Celle de la Scyllee eft: un tubercule garni de
crochets dirigés en arrière. -
Par une exception qui mérite d’être notée dans
la clafle des Gaftéropodes, les Théthys n’ont
point de langue du tout.
Dans le Pleurobrançhe, qui manque de mâchoires
, la membrane linguale, difpofée fiir deux
plans aux deux côtés de la bouche, eft couverte
d’ épines courtes, très-nombreufes , difpofées 'eu
quinconce. .
La langue de l’Aplyfîe eft également câ'rtilagt-
neufe & recouverte de petits crochets analogues
aux^ dents d’une carde à carder & dirigés en
arrière.
Il en eft à peu près de même dans les cinq efpèces.
de Bullées examinées jufqu’à prëfent, &
où la langue eft courte , comme tuberculeufe &
épineufe. .
Dans le Colimaçon & la Limace, cet organe
n’eft qu’une petite plaque cartilagineufe & élaf-
tique, placée fur le plancher de la bouche , fil-
lonnée tranfverfalement, mais dépourvue d’épines
& de crochets. \ ... ■
Pointue en avant, elle fe termine ici en arrière
par un petit cône cartilagineux , court & moufle,
dont l’extrémité vient faillir fous l’oefophage,
au-defliis de l’infertion des mufcles rétra&eurs de
la maffe de la bouche.
C ’eftpar fuite du foulèvement & de l’abaifle-
ment alternatifs de cette plaque, lefquels, dp
refte, font déterminés par les mouvemens du petit
cône qui la termine en arrière, que les alimens
coupés par la mâchoire font introduits dans l’oefophage.
{
Lorfque la pointe du cône eft tiree en arriéré,
il s’alonge aux dépens de la plaque, dont la partie
poftérieure fe replie un peu & qui s’abaifîej
lorfque cette pointe eft portée en avant, l’ouverture
du cône s’élargit & la plaque s’alonge &
s’élève. .
Les mouvemens du petit cône font, au refte ,
déterminés par le moyen de quelques bandelettes
charnues qui l’entourent, & dont les unes , partant
de fa pointe , vont en arrière fe mêler au
relie de la maffe charnue de la bouche, tandis que
les autres , fixées à fes côtés, vont^fe perdre
dans la portion antérieure de cette même maffe.
Cette fucceflion d’élévations & d’abaiffemens
fait exécuter à la plaque linguale une forte de
mouvement de rotation, durant lequel fes petites
crêtes tranfverfales faififfent les alimens à la manière
d’ un cylindre cannelé & les préfentent à
l’ orifice de l’oefophage.
La langue de l’Onchidie eft une lame cartilagineufe
fillonnée en travers & ployée en cornet.
L’origine de Toefophage eft immédiatement au-
defliis d’elle.
Son mécanifme eft à peu près le même que
celui de la langue du Colimaçon.
La langue des Lymnées eft femblable à celle
des Colimaçons.
Il en eft de même dans le Planorbe corné.
Celle de la Janthine eft fort petite.
Dans la Phafîanelle, cet organe eft hériffe de
petits crochets difpolés très-régulièrement. Il
fe prolonge en arrière dans un long tuyau membraneux
, qui fe termine par plufîeurs tours de
fpirale vifibles au travers de la peau.
Dans la Vivipare d’eau douce, il n’eft qu’un
petit tubercule épineux qui fait une légère faillie
fur le plancher de la bouche.
Dans le Turbo pica de Linnæus , & dans la plii-:
part des efpèces voifînes, la langue eft un cartilage
d’uné longueur excefïive & garni de petites
épines._Enveloppée dans un tube membraneux ,
elle s’ étend du plancher de la bouche au-deffous
de l'origine de l’oefophage , jufque très-haut dans
la fpire & fort en arrière de l’eftomac , où elle
fe roule encore cinq ou fix fois en fpirale fur elle-
même. -
Il n’y a que l’extrémité antérieure de ce large
ruban qui ferve à l’animal , & M. Cuvier penfe
que tout le refte: n’à d’autre objet que de remplacer
cette extrémité antérieure à mefure qu’elle
s’ufe , à peu près comme cela arrive aux dents des
quadrupèdes herbivores & des Ourfîns.
Quant à la langue elle-même, elle eft garnie de
rangées tranfverfales de. lames triangulaires &
tranchantes. Chacune de ces rangées comprend
huit ou dix lames implantées fur une petite bandé
femblable placée derrière elle , & fur une autre
placée devant.
La langue entière a plufîeurs centaines de ces
lames tranfverfales, & , par cônféquent, des milliers
de petites lames tranchantes.
La langue des Buccins, quoiaue beaucoup moins
longue , eft encore une membrane cartilagineufe
armée d’épineS très-pointues Sz très - recourbées
Elle eft tendue fur deux^ cartilages alongés &
occupe avec eux la moitié de la longueur de la
trompe (<)•
La langue de l’Haliotide , armée pareillement
d’aiguillons, fe prolonge au-deflous & en dehors
de la maffe charnue de la bouche , en un long
cône garni aufli d’aiguillons, en dedans & terminé
par une double pointe.
Il en eft de même dans la Fiflurelle & dans
l’Emarginule.
Au-deffus de la langue de la Patelle, laquelle
eft également hériffée d’épines, eft placée une
lame ofleufe demi-circulaire,’, tenant lieu de mâchoire
fupérieure , & qui triture les alimens entre
elle & les dents de la langue.
Celle-ci , d’ailleurs, fe replie fur elle-même &
fe roule en fpirale, en forte qu'elle eft trois fois
plus longue que le corps.
Ses épines, recourbées en arrière, font rangées
fur trois fériés tranfverfales. '
Il ert eft à peu près de même dans l’Ofcabrion,
& même dans les Porcelaines & les Cônes.
Dans les Acéphales, on ne trouve aucune trace
de langue.
La Lingule eft dans le même cas..
960. Le Trou borgne de la Bafe de la Langue.
Rien ne paroît le repréfenter chez les Mollufques.
964. Le Frein de la Langue. Il eft dans le même
cas.
(1) yoye\ pl. LXXVII, flg. 12, i3, 14 8c i5.