
2;o . Ouvertures des Veines-caves. On ne
peut les obferver que dans les Céphalopodes,
puifque dans les Mollufques des autres ordres ,
©lies ne fe rendent point dans le coeur.
Chez les Céphalopodes donc, l’entrée de la
veine dans chacun des coeurs latéraux eft garnie
«e deux valvules membraneufes, re&angulaires ,
fixées par leur bafe & par leurs extrémités, libres
par leur bord interne feulement, lefquelles biffent
entrer le fang/mais l’empêchent de fortir (i).
Le ^ entricule droit ou pulmonaire. 11 ne fe
rencontre que dans les Céphalopodes uniquement,
&--là il eft double, c’eft-à-dire reprélente
par les deux coeurs latéraux.
Dans les autres Mollufques, il manque entièrement.
. ^ 3* Sa Forme & fon Etendue. Chacun des coeurs
latéraux du Poulpe a la figure d’une poire, dont
la baie recevroit la veine-cave, tandis que, de
1 extrémité rétrécie , naîtroit l’artère pulmonaire
ou branchiale.
2I4- Ses Parois. Elles font épaiffes & noirâ-
tres dans le Poulpe, où , du relie, leur foüdité
eit médiocre, & où leur tiffu femble plutôt cellulaire
que charnu.
Leur furface interne eft creufée d’une multitude
de petites cavités rentrant les unes dans les
autres.
2y5. Ses Faifceaux charnus. Ils n’exiftent point.
MK L Orifice de FArtere pulmonaire. On ne peut
le reconnoître que dans les Céphalopodes encore.
r
Dans le Poulpe, il eft dépourvu de toute apparence
de valvule.
Dans les Seiches & dans les Calmars, on ob-
ferve, au contraire, à cet orifice, quatre pe-
utes valvules pointues, d’un afpeft fquamiforme,
difp.ofees en ceinture dans le tronc même du vaif-
feau, un pèu au-delà de fon origine.
Elles empêchent le fang de rétrograder.
2 S9: VOreillette gaucheg fa Forme , fa Pofition.
Elle n exilte point dans les Céphalopodes.
On la rencontre conftamment dans les Gafté-
ropodes.
Chez les Doris, parmi ceux-ci, elle a la figure
d’une pyramide à bafe mince, très-élargie, contournée.
Très-évafée en arrière, elle fe termine
dans ce fens par deux productions qui Forment
un cercle.
Dans les Tritonies , elle n’eft, pour ainfi dire,
qu un vaiffeau^cylindroide fe portant trantvérfa*
iement d’un côté du corps à l’autre, & placé en
arrière du ventricule.
Dans les Phyllidies , il en eft de même.
Dans la Scyllée, fa direction eft longitudinale.
Dans les Téthys,elle eft ovale & fort mince.
On la trouve immédiatement fous là peau au milieu
du dos.
Dans le Pleurobranche, elle s’ élargit à droite
pour s étendre tout le long de la bafe des branchies.
Celle de 1 Aplyfie eft remarquable par fon ampleur
& par la ténuité de fes parois.
11 en eft de même de celle de i’Onchidie.
Celle de 1 Acera camofa eft logée fous la partie
gauche de la cavité des branchies, dans la cavité
abdominale.
Dans la Limace, elle fe dilate à gauche en une
forte de croiffant, dont les deux pointes s’étendent
en avant & en arrière, fe courbant chacune
un peu vers la droite. Elle furmonte le ventricule.
Dans le Colimaçon t elle repréfente une pyramide,
dont la baie eft adofiee à celle de la pyramide
plus grande du ventricule.
Dans le grand Buccin de nos côtes, elle eft
d’une figure anguleufe, & a des parois minces.
Dans l’Haliotide, elle eft bilobée & même
double.
Le lobe droit eft alongé, demi - tranfparent,
tout frangé par fes bords.
Il reçoit le fang de la branchie droite.
Le gauche eft fitué plus vers le fond, & reçoit
le fang de la branchie correfpondante.
La Fiffurelle, fous ce rapport, reffemble'à l’Ha-
Iiotiae.
L’Emarginule eft dans le même cas.
L Ofcabrîon préfente aufli deux oreillettes,
dont chacune s’ouvrè dans le ventricule par deux
orifices.
Elles font minces, de forme oblongue, &
fixées aux parois de l’abdomen par tout leur
,? r“ extérieur, qui s’engage même un peu dans
1 epaiffeur de ces parois, pour y recevoir la veine
branchiale.
L Oreillette du coeur des Mollufques acéphales,
laquelle ne peut être confidéree que comme le
îepréfçntant de 1 oreillette gauche du coeur des
mammifères, eft conftamment bilobée ou même
double.
Dans les Anodontes, les Vénus, les Miâres’,
les Myes, les Pholades, lesSolens, chaque oreillette,
ou chacun des lobes,de l'oreillette unique
eft triangulaire, plus, large du côté des branchies
, a fommet tourné vers le ventricule, & fur-
montee quelquefois de crêtes éreéliles & exten-
iibles.
£ ^-es parois en font tranfparentes.
Chacune des oreillettes, ou.chacun des lobes
de 1 oreillette unique occupe un des côtés du
ventricule.
Dans les Huîtres & les Peignes, les oreillettes
ou
(i) Cctier, Mém. fur le Poulpe, pk xi/fig. 3 , a®, a.
ou les lobes de l’oreillette unique font fitués en
avant du coeur, & non fur fes flancs.
Dans l’Hyale & le Pneumoderme, l’oreillette
eft unique & fimple.
Les Afcidies paroiffent n’ avoir aucune forte
d’oreillette (i).
ï 6 \. Sa Structure. Les parois des oreillettes font
minces dans l’Ofcabrion.
Elles ont un peu plus d’épaiffeur dans le Bue-
einum undatum , ou grand Buccin de nos côtes, où
l’oreillette eft fimple, du refte.
Elles font minces & tranfparentes dans l’On-
chidie.
Elles font pareillement peu confiftantes dans
la Limace &r dans le Colimaçon.
Dans l'Aplyfie, où elles offrent un joli réfeau
formé par des filets charnus très-déliés, elles ref-
femblent à une fine gaze.
Dans l’Huître, elles font remarquables par une
grande épaiffeur & par une teinte d'un rouge foncé.
161. Ses F aifce aux charnus. On ne les aperçoit
que dans quelques efpèces feulement.
Dans l’Onchidie, ils reffemblent à des cordelettes
tendineufes, dont Paffemblage eft fort
agréable à l’oeil. Deux d’entr’eux font furtout ici
plus marqués que les autres.
Ceux là prennent naiffance dès l’intérieur de la
veine pulmonaire & fe bifurquent chacun pour
embraffer, par quatre points, l’ouverture de
communication entre l’oreillette & le ventricule.
Minces & déliés , ils interceptent de larges lo-
fanges dans l’Aplyfie.
On en obferve fort peu dans les Acéphales en
général.
263. La Valvule du Trou ovale. Rien ne la repréfente
dans les Mollufques.
264. Les Ouvertures des Veines pulmonaires ou
branchiales. Chez le Poulpe, on les voit aux angles
fupérieurs du coeur du milieu, fans oreillette intermédiaire.
Chacune d’ elles eft garnie de deux valvules rectangulaires
dont le côté libre eft tourné vers l’in-
tériëur du coeur.
Dans l’Aplyfie, la veine branchiale perce l’oreillette
, précifément dans l’angle que l'opercule fait
avec le corps.
Les veines pulmonaires de la Limace verfent le
fang dans l’oreillette par plufieurs branches dif-
tinètes & ayant chacune une ouverture à part, fur
le bord externe & convexe de celle-ci.
Dans le Colimaçon, elles font réunies en un
trône commun, au moment où elles fe terminent
dans fa cavité.
Les infertions des veines pulmonaires dans l’o-
(t) Les Thalides & les Biphores paroiffent être dans
le même cas.
Syfi. Anat» Tome IV*
reillette du coeur font nombreufes & ifolées les
unes des autres dans les Doris.
Ces infertions font au nombre de quatre dans
lesTritonies & les Phyllidies.
Les veines pulmonaires de la Patelle ne percent
l’oreillette qu’en un feuî point.
Chacun des coeurs de la Lingule reçoit le fang
d’une groffe veine pulmonaire, fans valvule à fon
orifice.
26 ƒ. U Ouverture auriculo - ventriculaire gauche.
On conçoit du premier coup d’oeil que cet orifice
manque chez les Céphalopodes.
Dans les Doris, il eft muni de valvules mem-
braneufes qui correfpondentaux valvules mitrales
de l’homme.
Chez les Tritonies, il eft également garni de
deux valvules femi-lunaires dont le bord libre eft
dirigé en dedans.
Dans l’Aplyfie, ces valvules font rectangulaires.
Chez le Colimaçon & la Limace, elles font à
peu près carrées.
Dans l’Onchidie, ces valvules font aufli au
nombre de deux & difpofées comme les valvules
mitrales de l’homme, c’eft-à-dire de manière à
empêcher le retour du fang du ventricule dans
l’oreillette.
Il en eft de même dans les Acéphales, tels que
l’Huître, le Peigne, la Moule, l’Anodonte, & c .,
& dans le grand Buccin.
Dans l’Otcabrion, il y a deux ouvertures au-
riculo-ventriculaires de chaque côté.
Chacune d’elles eft garnie de valvules mem-
braneufes.
266. Le Ventricule gauche ou aortique y fa Forme,
fa Pofition. Nous favons déjà que c’eft lui qui
conftitue le coeur moyen dans les Céphalopodes ,
tandis qu’il exifte feul dans les autres Mollufques,
où il eft fimple , fi ce n’eft dans l’animal de la
Lingule, où il eft véritablement double.
Dans le Poulpe, il eft femi-lunaire & la convexité
eft tournée vers le fond du fac.
Dans la Seiche , il paroît trilobé.
Il en eft de même des Calmars.
Dans les Tritonies, il eft obtufément triangulaire.
11 reçoit l’oreillette par le milieu de fa bafe
& émet l'aorte de fon fommet.
Dans les Doris , il eft arrondi & plat.
Celui des Téthys eft ovale & donne naiffance
à deux aortes.
Dans le Pleurobranche, fa pointe eft tournée
à gauche, & il donne naiffance à trois groffes
, artères.
Il paroît ovoïde dans l’Aplyfie , où il ne fournit,,
i du fang qu’ à une feule aorte.
Il en eft de même dans la Limace & dans le
| Colimaçon.
Dans le grand Buccin > il eft fphéroïdal.
Celui de l’Haliotide eft cylindrique , charnu &
traverfé par le re&um.
Vv