
tonnoir & forment des calottes concaves vers la
bourfe.
A la bafe poftérieure de l’entonnoir, enfin,
s’attachent deux autres paires de mufcles qui rapprochent
cet organe de la tête.
La paire moyenne eftgrêle 8e vient de l’anneau
cartilagineux de celle-ci.
La paire latérale naît de chaque côté fous l’oeil,
& par des fibres fixées à la tunique charnue.
Le fyftème mufculaire de la Seiche diffère d’une
manière afiez marquée de celui du Poulpe.
Chez elle, par exemple , la bourfe n’eft charnue
que par devant & fur les côtés.
Le mufcle qui forme cette bourfe laiffe, en arrière
, une énorme folution de continuité occupée
par la capfule membraneufe qui contient l’os (i) ,
laquelle n’eft recouverte extérieurement que par
la peau.
Des bords de cette folution, vers le fond de
la bourfe, partent.peux grands piliers charnus,
qui fe bifurquent après avoir jeté quelques fibres
fur la branchie de leur côté , 8c forment, d’une
part, le pilier de l’entonnoir, & , de l’autre,
celui de la tête, qui envoie des expanfions fur la
tunique du foie.
De la face poftérieure de ce même pilier-de la
tête , provient tranfverfalement une calotte charnue
qui va rejoindre l’ entonnoir & ferme le côté
de l’ouverture de la bourfe, comme dans le
Poulpe.
Les deux ailes de la bourfe ne font point corps
avec elle, 8c ne lui font unies que par les tégu-
mens, du tiflîi cellulaire & des vaifieaux.
Chacune de ces ailes a fa partie charnue com-
pofée de fibres tranfverfales très diftin&es & intimement
attachées fur un cartilage alongé, mince 8c plat.
Sous le rapport de la difpofition de fon fyftème
mufculaires , le Calmar reflèmble beaucoup & à la
Seiche & au Poulpe.
Il en eft de même de l’animal de l’Argonaute.
§ II. Mufcles des Ptéropodes.
L’anatomie du Clio borealis n’a encore été faite
que par M. Cuvier, 8c fur un feul individu qui
lui avoir été remis par le célèbre botanifte danois
Vahl, 8c fur lequel il a été ohfervé, au-delfous
de la première enveloppe générale du corps , une
tunique épaifie, charnue, à fibres mufculaires
évidemment longitudinales, & provenant de deux
faifeeaux principaux, attachés aux côtés du cou.
L’effet de ces fibres doit être de refferrer l'enveloppe
commune du corps & de rapprocher
celui-ci.de la forme fphérique.
On retrouve une difpofition femblable dans
(0 F o y e i ci-delfus, a0, i .
le Pneumoderme obfervé par Péron au fein de
l’ Océan atlantique.
On ne connoît encore rien de précis fur le fvf-
tème mufculaire des Hyales, des Cléodores, des
Cymbulies & des Limacines.
§ III. Mufcles des Gajlêropodes.
Dans lesTritonies, le fyftème mufculaire eft de
Ja plus grande fimplicité, car ces animaux n’ont ni
coquille, ni veftige de coquille, ni manteau débordant
le corps, ni opercules de branchies,
rien , en un mot, qui néceffite des appareils particuliers
de mufcles. _
On trouve dans ces Mollufques, au-defious de
la peau, qui eft fort mince, un tifiu de fibres qui
fe croifent dans toutes fortes de fens , ainfi que
dans la Limace , & , comme chez celle-ci encore,
un pied en forme de difque .ovale & organifé"
comme le fien-
Les tentacules font mis en mouvement par des
mufcles difpofés en rayons autour de leur bafe.
Dans la Doris, les faifeeaux charnus font peu
marqués , & tout fe réduit à un tilfu de fibres qui
s’entre-croifent en tous fens pour former le pied
& l’enveloppe générale du corps.
Dans la Scyliée , les fibres de l’enveloppe charnue
du corps foi ment un refeau très-lâche, dans
lequel elles fe diftribuent égalemènt en toutes
fortes de directions. 11 eft peu de Mollufques où les faifeeaux mufculaires
qui contractent & qui dilatent les différentes
parties du corps foieilt aufii diitinCls les uns
des autres, aufii faciles à fuivrë que dans les
Téthys. Plongés dans une cellulofité lâche 8e
tranfparente, ils conftituent des rubans longs 8e
foyeux dirigés dans tous les fens 8e que l’on
aperçoit même au travêrs de la peau.
La couche la plus inférieure repofe fur le plan
du pied.
Elle eft toute longitudinale, mais elle monte 8e
fe croife fur le cou pour fe diftribuer, en divergeant,
dans k partie fupérieure du voile.
Une fécondé, appuyée fur elle, fe porte obliquement
en dehors & un peu en avant. Entourant
l'abdomen , elle va fe réunir à fa correfpondante
fur le milieu du dos.
Une troifîème,- plus interne, eft aufii obliquement
tranfverfale, mais dirigée plus en arrière. "
Le voile & les tentacules ont aufii leurs faifeeaux
de ,fibres propres, dirigées en deux fens
oppofés.
D’après cela, il eft facile de concevoii les variétés
fans nombre que peut offrir, dans fa forme
générale, un animal dépourvu de toute partie
folide 8c qui peut faire agir à fon gré tant de
faifeeaux charnus diftinCts, enfemble ou féparé-
ment. ' r
L”ApIyfie n’a d’autre fyftème mufculaire que ;
dans l'épaiffeur de fa peau, dont le pied lui-même j
fait partie.
Au-dedans de cette enveloppe membraneufe,
exiftent d’innombrables faifeeaux de mufcles qui
fe croifent en tous fens. Il y en a dans l’opercule
même 8c dans les rebords qui entourent le dos.
Ceux qui font fur les côtés 8c qui fe portent
vers la rète forment des rubans longitudinaux fort
marqués.
La verge eft entourée de quelques faifeeaux
charnus particuliers, rempli fiant l’office de mufcles •
nitraCteurs , & d’un plan de fibres annulaires def-
tînées à la porter au-dehors.
De nombreux nerfs animent toutes les parties
de cet appareil, par le moyen duquel l’animal
dont il s’agit fe contracte ou fe dilate, en tout
ou en partie, en tel ou tel fens, foir qu’il nage
par des ondulations fuccefiives, foit qu’il vienne
fe fufpendre à la furface de l’eau.
Dans le Colimaçon 8c dans la Limace, l’appareil
mufculaire eft complètement connu 8c décrit
avec foin. 11 eft fort compliqué 8c mérite de
notre part une attention toute paiticulière.
O r , fes mufcles, dans ces Mollufques. , peuvent
être partagés en plufieurs ordres , (avoir :
. i°. Ceux qui appartiennent à l’enveloppe générale
du corps j ^
i a. Ceux qui retirent le pied en dedans ( i) j
3°. Ceux qui retirent la maffe de la bouche j
4°. Ceux qui retirent les tentacules j
y°. Ceux qui retirent la verge.
A. Les fibres qui compofent Venveloppe générale
font fi ferrées , qu’il devient difficile de les divifer
en plans ou en faifeeaux , 8c conftituent un tilfu
a molaire .fin & afiez femblable à celui de la maffe
charnue de la langue de l’homme.
Par une macération prolongée, on démontre
facilement leur entre-croifement en divers fens.
Dans la Limace, elles forment une tunique
complète, qui détermine la figure du corps 8c fes
variétés dans lès diverfes circonftances de la vie.
Cette tunique n’eft guère plus épaiffe au pied
que fur le dos, mais elle eft très-mince fur la
tête.
Au niveau de la cavité pulmonaire, elle fe di-
vife en trois plans, un inferieur ou diaphragme, 8c un moyen 8c un fripé rieur qui embraffenc la
coquille, intérieure chez cet animal.
Ces trois plans fe réunifient enfuite 8c donnent
naiflance au bord antérieur du manteau , qui reprend
toute l’épailïeur du refte de l'enveloppe.
Les fibres internes de la tunique charnue dont
nous parlons font tranfverfales j les plus fuper- (i)
(i) Ceux-ci manquent chez la Limace, donc le pied
n’eit point rétra&ile.
ficielles font longitudinales 8c s’identifient en
partie avec le derme.
Le pied du Colimaçon eft linguiforme & remarquable
furtout en cela que fa région poftérieure
fe continue fans cavité intermédiaire avec le dos.
Il réfulte de là que les fibres charnues du dos 8c
celles du pied ne font fépaiées entr’elles que par
un tifiu glanduleux.
Les fibres mufculaires des régions latérales de
la tunique 8c celles de la tête vont, en convergeant,
fe fixer au collier, c’eft-à dire à un bourrelet
épais, charnu, circulaire , formé par le bord
droit du manteau , chez le Colimaçon , & renfermant
une forte de fphin&er ou des fibres propres
annulaires.
Le bord droit du manteau de la Limace eft
mince & , par conféquent, ne fauroit offrir l'apparence
de ce mufcle circulaire que nous venons
de fignaler dans le Colimaçon, 8c qui doit fervir
à chafier le corps hors de la coquille, en même -
.temps que le pied 8c la têre.
Chez celui-ci, en outre, les fibres du dos
remontent en grande partie pour rentrer dans le
collier, fe contournent fur fon bord poftérieur, 8c
s’infèrent enfin à la columelle de la coquille.
Ce point d’attache leur donne la faculté de
tirer en dedans la partie poftérieure du pied.
llexifte, en outre, quelques fibres charnues
fur la paroi de la cavité pulmonaire contiguë à la
coquille, mais il n’y en a aucune fur la portion
de la grande cavité qui pénètre jufqu’à l’extrémité
de celle-ci & qui y demeure conftammer.t
renfermée.
B. Les mufcles qui, chez le Colimaçon , retirent
le pied en dedans | ont leur attache fixe à la columelle
de la coquille, au-deffous de l’infertion des
fibres du dos.
Us forment deux rubans fafciculés qui, après
avoir pafié au-devant du bord poftérieur du bourrelet
8c fous tous les viftères de la moitié antérieure
de la grande cavité , le divifent encore en
un grand nombre de languettes, qui pénètrent les
unes à droite, les autres à gauche, dans la fubf-
tance de la.portion antérieure du pied, en s’en-
tre^croifant intimement avec les fibres propres de
celui-ci.
Ces mufcles n’exiftent point dans la Limace.
C. Les mufcles tétrafteurs de la majfe de la bouche
font grands & attachés à la columelle de la coquille
chez le Colimaçon. Us marchent parallèlement
fur les deux grands mufcles du pied, & fe
terminent fous la mafie charnue, pallant, avec
l’oefophage, au travers du collier nerveux que le
cerveau forme avec le ganglion inférieur.
Ils ont pour antagoniftes les fibres annulaires
de l’enveloppe générale & celles du bourrelet.
Dans la Limace, ils font très-petits.
D. Dans le Colimaçon , les mufcles qui retirent
Ôs 2