
Au-delà de cette première partie, il devient
cylindrique.
Chez les O ph id ie n s , il eft peu diftinét & va
fans détour à l'anus.
Dans les Salamandres, il eft fort large en com-
paraifon de l’inteftin grêle.
Dans les Crapauds il eft cylindrique.
Dans la plupart des Grenouilles, il eft plus ou
moins conique, ou pyriforme.
Chez les têtards de ces derniers animaux, il eft
inégal, comme bourfoufflé & contourné deux fois
en l'pirale fur lui-même avant d'arriver à l’anus.
Dans la Sirène lacertine, il eft difficile de le
diftinguer de l’inteftin grêle.
1021. Le Cæcum. Aftez généralement les anato-
miftes & les zoologiftes nient l’exiftence de cet
inteftin dans la généralité des Reptiles, & M. Cuvier
n’établit même à cet égard d’exception que
pour l’Iguane (i). Dans fa Monographie anatomique
du Dragon, M. Frédérik Tiedemann a réclamé
contre cette affertion trop exclufive & a
donné la defcription- & la figure du cæcum chez
le Saurien dont il avoit entrepris d’ écrire l’hiftoire.
On m’a affuré aufli que depuis, mais je ne fais
où ce fait fe trouve configné., le même favant
avoit conftaté la préfence du même vifcère dans
Ylguana c&rulea de Daudin, dans le Marbré ou Po-
lychrus, dans le Caméléon du Cap , dans le Seps
trida&yle & dans la Tortue grecque, mais qu’il
n’avoit pu la reconnoître dans les Crocodiles &
les Stellions , parmi les S auriens , dans les Boa,
les Amphisbènes & les Cécilies parmi les O ph id
ien s .
Les recherches que j’ai été à même de faire à
ce fujet fur des Çhélonées, des Salamandres ,
des Crapauds, des Rainettes, des Grenouilles,
des Couleuvres, des Orvets, des "Vipères, des
Emydes, des Lézards, m’ont démontré que tous
ces animaux font dépourvus de cæcum : le Caméléon
feul m’en a offert un vertige, & un jeune
Iguane m’eri a préfenté un bien parfait.
Il demeure donc évident que l’exiftence de cette
portion du gros intefiin n’elt rien moins que confiante
dans les Reptiles. Les diffeétions de MM.
Cuvier & Tiedemann & mes propres obfervations
m’en ont convaincu.
Quoi qu’il en foit, dans l ’Iguane, le cæcum,
gros & large, a des parois plus épaiffes que celles
du refte du canal digeftif & femble infundibu-
lifbrme. Surpafîant l’eftomac en capacité, il décrit
plufieurs courbures en fe rétréciflant progreflîve-
ment & fe trouve logé du côté droit de la grande
cavité fplanchnique. Sa furface, bourfoufflée,
offre des faillies & des étranglemens tranfverfaux
& alternatifs.
( i) Vbi modo » pag. 4/©»
1023. La Valvule iléo-coecale. Elle femble exif-
ter chez l'Iguane, car l'inteftin grêle s’ouvre par
une fente au milieu d’un fort repli de la membrane
muqueufe qui fait faillie dans le cæcum & dont
les bords fontépaiflis en manière de lèvres. Cette
valvule, qui eft fituée à peu près vers le milieu
delà longueur du cæcum, eft fuivie d’une forte
de cloifon circulaire dans laquelle eft percée une
ouverture arrondie.
Dans le Caméléon, elle eft, pour ainfî dire.,
remplacée par plufieurs plis longitudinaux de la
membrane muqueufe , qui avoifinent l'orifice de
l'inteftin grêle.
Nous avons déjà dit (1) comment, dans les
autres Reptiles en général, l’inteftin grêle fe prolongent
en une forte de valvule dans le “gros
inteftin.
101 y & 102(5. IJ Intérieur du gros inteftin , fa
Membrane mufculeufe. Dans l’ Iguane, la furface
interne du cæcum eft lifle & fans plis, tandis que
dans la première partie'de Pintei’in qui lui fuc-
cèdé, elle offre fix replis valvulaires tranfverfaux,
mais non entièrement circulaires, & comme falci-
formes.
Dans les C héloniens , la membrane muqueufe
du gros inteftin donne naiflance à des replis longitudinaux
plus ou moins irréguliers (2).
Il en eft de même dans le Crocodile, où ces
plis fe changent en une forte de velouté.
Dans les Lézards, elle eft plifteè en zigzag.
Chez le Caméléon, elle eft lifte ôc.fans plis5 la
membrane charnue eft fort épaiffe. *
Dans les O ph id ie n s , la membrane muqueufe du
gros inteftin eft hériftee de villofités & forme des
plis épais & irréguliers.
Celle du gros inteftin des Salamandres offre des
plis épais & frangés.
1027. L* Anus, fa Vofttion. Dans les Reptiles , il
exifte un cloaque , c’eft-à-dire que l’extrémité pof-
térieure du reétum offre une dilatation plus ou
moins marquée, dans laquelle fe rendent les liqueurs
ou les produits de la génération, l’urine &
les excrémens.
L’ifliie commune eft l’anus.
Celui-ci eft placé ,, dans les Crapauds & lés
Grenouilles, ainfî que dans les - Rainettes & le
Pipa, à l’extrémité du dos , & par conféquent en
deftiis du corps, difpofition qui dépend de ce que
le fécond détroit, du baftîn regarde en haut.
Dans tous ces animaux, il eft ovale ou arrondi.
Dans les C héloniens , le reétum fe prolongeant
(1) Voyc% ci-defflis, n’°. 1012.
(2J Perrault nous apprend, dans fa Defcription anatomique
de la Tortue de Coromandel, qu’à quelque diftancc
de l'anus , le reâum a un rétréciffemcnt autour duquel font
trois appendices rondes & formées par la membrane interne
de l'inteftin. (Mémoires de 1‘ Academie royale des fciences,
tome I I I , 2*. partie, pag. i 83.)
fouveut
fouvent le long de la queue , on voit paifois l ’orifice
de l’anus ouvert vers l’extrémité de celle-ci.
Il a du refte la même forme que dans les
Anoures. .
Chez lès S auriens & les O phidiens il confti-
tue une fente tranfverfale placée fous l’ origine de
la oueuë.
Dans les Boas, les Coraîles & les Pythons,
il eft armé d’un petit éperon crochu à chaque extrémité.
1028. Ses Mufcles. ( Voye| ci-defîùs pag. 70,
n°. 20c.)
1029. Son Sphinfter. (Voye^ n°. 2C0 également.)
S e c t i o n h u i t i è m e .
1050 & 1031. Le Péritoine en général. Toujours
fixe & délicate, cette membrane eft quelquefois
noire dans les Reptiles , comme dans certains
Pôiflons'. Elle paroït, vu l’abfence du diaphragme ,
confondue avec la plèvre,, comme l’abdomen
& le thorax femblent ne conftituer qu’ une feule
& même cavité.
Mais dans les C h é l o n ie n s , cette membrane
commune femble partager la grande cavité en plufieurs
autres cavités-fecondaires, favoir :
a. Une pour les poumons, qui fe prolongent
fort loin en arrière par-defius le coeur, le foie &
les inteftins 5 ^
b. Une pour le çoeur $
c. : Une, pour le foie, l’eftomac, les inteftins ,
les tefticules & les ovaires.
Les parois de cette dernière forment en avant,
en recouvrant le foie, une forte de diaphragme
membraneux , qui le fepare du coeur, & ferment
en arrière la cavité du baffin.
C ’eft elle aullî qui fournit les méfentères.
Au refte, la confiftance du péritoine eft plus
grande dans les C hé loniens que dans les autres
Reptiles.
103 i à 1038. Les Epiploons. Ils n’ exiftent point |
dans les Reptiles.
. 1039. Les Appendices épiploïques. Dans plufieurs i
Reptiles qui hibernent, le péritoine, pendant-) hiver,
le charge d’une furabondance de graille.
Mais chez les O ph id ie n s , ■ & dans beaucoup de |
Sauriens, il offre des p r o 10 b 'ge mens gi ai (feux qui J
fe rattachent à un fyftème* veineux lpeci.il dont j
nous avons déjà eu occafîon de parler \ i j . , ,
Peut-être auffi, comme lefoupçonne M. Cuvier
(2), les lobes adipeux attachés aux tefticules
& aux ovaires des Grenouilles font-ils des épiploons
rudimentaires.
(1) Voyey n0. 45a , pag. 89.
.(2) Leçons citées, tome IV, pag. 92.
Syft. Anat. Tome IV.
1040, 1041 & 1042. Le Méfemére en général.
Il offre des variétés dans chacun des ordres de la
clafie des Reptiles.
Dans les C héloniens , la portion de ce repli
qui eft deftinée à l’inteftin grêle , ne vient pas
immédiatement de la colonne vertébrale & paroït
plutôt naître du méfocolon.
l e jnéfentère des O phidiens n’eft qu'un
pli fort étroit de la membrane commune, lequel
ne vient point directement de la colonne vertébrale.
Les vaiffeaux fanguins rampent entre fes lames
fans fe divifer fans former un refeau anaftomo-
tique comme dans les animaux àjang chaud. n
Dans les Sauriens, le mefentère, allez développé
, vient de la colonne vertébrale.
1043. Ses Ganglions lymphatiques. On ne les
connoît point.
1044" & 104^. Le Méfocolon & le Méforectum.
Le lien membraneux qui rattache le gros inteftin
aux parois de la grande cavité fplanchnique ne
fauroit , dans les Reptiles , être partagé en portions
diftinétes comme chez l'Homme & chez les
autres Mammifères. A
Dans les Tortues c’eft: de lui que paroït venir le
méfentère- • ; V q
Dans les S auriens il vient de la colonne vertébrale
comme le méfentère.
S e c t i o n n e u v i è m e .
'104(3 & IO47. Le Foie en général, fa Forme, fa
Vofttion, fes Vivifions. Relativement p!us„volumi- .
neux que dans les Mammifères.& lesOifeaux, le
foie des Reptiles eft étendu ordinairement dans ,
les deux hypochondres & fe prolonge fort loin en
arrière fous les inteftins. . : . . è
Il eft maintenu en place par des replis de la
membrane thoraco-abdominale analogues à ceux
que le péritoine forme chez les Mammifères.
Sa couleur n’eft plus d’un > rouge-brirn comme.
celle qui appartient au foie des Mammifères &
des Oifeaux ; elle fe rapproche davantage du
jaune le plus- communément. Dans le Crocodile ,
elle eft rofée oü pourpre ( i)i
Dans les C h é lo n i en s , le foie eft partagé en
deux' maffes arrondiesirrégulières , tionc 1 une
occupe rhypochondre droit, "tandis que l’autre
tient à la petite courbure de l’eftomac. Toutes
deux ne fe tiennent que par deux branches étroites
& dans lefquelles gliffent les principaux vaiffeaux.
Dans les Geckos, lés Lézards, lés Dragons,
les Iguanes, il ne forme qu'une Fuie: maiie de
figure variée, plate ou convexe en deftous, concave
en deftiis.
(1) V esling, Epift. 5.
V