
, S e c t i o n .c i n q u i è m e ,
980. Le Pharynx, en général. Dans les Reptiles,
le pharynx ne peut guère être diflingué du
commencement de l’oefophage, car le diamètre
de_ ces deux* parties^ eft allez ordinairement le
même , & leur intérieur offre un afpeêt abfolu-
ment identique.
981. Sa Membrane interne. Elle préfente une
foule dë plis longitudinaux, qui s'effacent quand
i animal avale une proie d'ün grand diamètre.
98J. Ses Mufcles propres. Outre ce que nous
avons dit au fujet de ces mufcles (1), il faut noter
encore ici que la déglutition peut être aidée dans
les C héloniens par l’aélion des mufcles fterno-
thyroïdiens, qui s'appliquent tout le long du cou
fur l’oefophage, & font même adhérens antérieurement
à fes parois & à celles du pharynx, & par
cëlle de l'hyoïde quand fes mufcles le foulèvent.
Cetufage eft encore plus évident dans les Crapauds,
lés Rainettes & les Grenouilles, de l'ordre
des Ba tr a c ien s anoures. La plaque hyoïde, qui
foutient, dans ces animaitx, les larges parois de
l'arrière-bouche & du palais, n'eft mire en mouvement
par les mufcles mylo-hyoïdiens & ftylo-
hyoïdienS j que pour foulever ces parois & les
appliquer à la voûte du palais.
Il y a de plus, dans ces trois efpèces d'animaux,
un mufcle qui vient des parties poftérieure & fupé-
rieure de la tête, au devant du ftylo-hyoïdien , &
qui, d’abord étroit &enfuite plus large, recouvre
la portion de l'arrière-bouche, qui feit faillie en
arrière. Dirigé en avant & en bas, il fe prolonge
jufqu'au bord de la plaque hyoïde, à laquelle il
s'infère.
Ses fibres font adhérentes à la paroi du pharynx,
fur laquelle elles font couchées.û:I
Elles doivent, par leur aétion, appliquer cette
paroi contre la paroi oppofée & foulever la plaque
hyoïde. "
• Lesfibres longitudinales du pharynx font très-
prononcées chez certains Reptiles.
988. L (Sfophage, fa Situation. L'oefophage
des Reptiles ne préfente point ces dilatations que
nous avons fignalées naguère dans celui des Oi-
feaux (z) : il conferve à peu près le même diamètre
dans toute fon étendue, ou, s'il en change,
ce n'eft que par degrés & infenfiblement.
Son diamètre cependant, il faut en convenir,
eft communément beaucoup plus grand, relativement
à l'eftomac, que dans les Mammifères & les
Oifeaux.
Chez les O ph id ie n s , il eft même plus confïdé-
rable que celui de ce dernier vifcère, dans cer-
(1) Voyey pag. 67, n°. 166. (a) Voyej com. III, pag. 633.
taines circonftances, alors, par exemple, que celui
ci n'eft point diftendu par l'accumulation des
alimens.
Lorfqu’ il augmente progreflivement de diamètre
jufqu’ à l’eftomac , il devient fouvent très-difficile
d’ afligner les limites refpeftives de l'un & de
l'autre & , en conféquence, la fituation du cardia.
Dans le Gecko , il décrit une courbure avant de
fe terminer au cardia.
989 & 990. Ses Fibres charnues , leur Direction.
Rien n'eft fixe à leur égards parfois, elles font
très-prononcées: d'autres fois, elles font peu
évidentes.
991- Membrane interne. Dans les Chélonées,
elle eft hériffée de longues papilles dures & coniques,
dont la pointe, dirigée en arrière, empêche
le retour vers l'arrière-bouche des alimens
que l'animal avale. .
' Dans l’Iguane , elle offre de nombreux plis longitudinaux
, qui ieuls peuvent fervir à faire diftin-
guer l'oefophage de l’eftomac.
S e c t i o n s i x i è m e .
996. L'eftomac en général, fa Situation. Habituellement,
l'eftomac des Reptiles eft moins dif-
proportionné à l’oefophage fous le rapport de la
capacité, que celui des Mammifères & des Oi-
Teaux, 8c , dans les O phidiens , il eft même fou-
vent plus étroit.
Ses membranes font d’ailleurs les mêmes.
Il eft prefque conftamment dépourvu de cul-
de-fac.
Ses parois font d'habitude minces & tranfpa-
rentes. r
997. Sa Forme, fa Granieur. En général, l'ef-
tomac des Reptiles eft de figure ovale, très-
alongée.
Dans les C héloniens , il va en fe rétréciffant
depuis le cardia jufqu'au pylore. Recourbé fur lui-
même, celle de fes portions qui s’étend au delà
de la courbure, a des parois plus épaiffes que le
refte. H fe diftingué, d'ailleurs, de l'oefophage
par fa brufque dilatation.
Chez le Crocodile, parmi les Sa u r ie n s -, ce vifcère
eft également très-diftinfb en raifon de fa
figure globuleufe. Très-près de la teyminaifon de
l'oefophage, il s'en fépare, en deffoüs, un petit
cul-de-fac, qui s'ouvre dans l'inteftin par un ori-
fice étroit.
Dans les autres S auriens , il n'y a point de cul-
de-fac.
L eftomac de l'Iguane a une figure ovale & très-
alongée, fans courbure, & l’oefophage fe dilate
infenfiblement pour le former. Il fe rétrécit tout-
a-coup avant de fe terminer au pylore & fe recourbe
un peu. A quelques lignes de cet orifice
atifli, fes parois s’épaiffiffent & deviennent opa-
ques.
Le Sauvegarde a un eftomac alongé en boyau,
fort long & courbé en un cercle à peu près complet.
îl eft difficile de le diftinguer de l'oefophage.
Celui du Scinque fchnéïdérien a comme lui les
parois tranfparentes & l'afpeét d'un inteftin, mais
fa partie poftérieure fe rétrécit tout d'un coup &
fe recourbe à droite pour s'alonger encore avant
de fe terminer. Cette dernière portion a des parois
plus épaiffes & opaques.
Dans le Caméléon, l’eftomac commence par
un petit renflement, puis il prend une forme cylindrique
& alongée, & fe recourbe fur lui-même,
en fe rétréciffant beaucoup avant de fe terminer ,
& de manière à repréfenter comme un petit
boyau.
Chez, le Dragon, il a la figure d'une poire dont
le gros bout correfpond au cardia, & n'offre
point de courbure. Ses parois font tranfparentes,
& ne deviennent épaiffes & opaques que près du
pylore.
Dans le Gecko, il eft pareillement pyriforme
& reçoit l'oefophage par le côté. Ses parois font
épaiflès & fa cavité paroît étroite. Vers le pylore,
il. fe recourbe un peu.
Dans les O ph id ie n s , l’eftomac a tout Amplement
la forme d'un boyau un peu plus large que le
refte du canal digeftif & fans courbure.
Dans les Grenouilles, les Crapauds & les Rainettes
, il reffemble à celui des C héloniens. D'abord
affez dilaté, en comparaifon de l'oefophage,
il fe rétrécit petit à petit, puis fe recourbe & ne
forme plus qu'un boyau étroit, à parois épaiffes,
& qui aboutit au pylore.
Dans les Salamandres, il n'eft un peu courbé
ue très-près de fon extrémité poftérieure. Sa
gure eft très-alongée & peu renflée. Ses parois
font épaiffes.
908. Le nombre de fes Cavités. Dans les Crocodiles,
parmi les Sa u r ie n s , l’eftomac eft divifé en
deux poches. L'une, forte de cul-de-fac, qui commence
très-près du cardia & au-defious de lui,
s'ouvre dans l’inteftin par un très-petit orifice j
l'autre en eft féparée par une efpèce de détroit.
Dans les autres Sa u r ie n s , il n'y a point de cul-
de-fac.
Il en eft de même dans les C héloniens & les
Ba tr a c ien s . Chez les premiers il eft fimple &
fort.
Celui des Ophiduens n’a également qu'une feule
cavité.
999. Ses Orifices & leur Situation. En raifon du
peu de différence de diamètre qu'il y a ordinairement
chez les Reptiles entre l’oefophage & l’efto-
jfiac proprement dit, il devient fort difficile fou-
vent , chez ces animaux, d’affigner la pofition véritable
du cardia.
Quant au pylore, il eft communément fans valvule
& ne fe trouve marqué que par un fimple
rétréciffement & une plus grande épaiffeur des
parois de l’eftomac à fon niveau.
Chez les C héloniens cependant, la place du
cardia eft bien diftin&e, à caufe de la dilatation
que forme brufquement l’eftomac.
Dans l'Iguane, au contraire, on ne le recon-
noît que par la ceffation des plis longitudinaux de
•là membrane interne de l'oefophage.
Chez ce Saurien, l'orifice du.pylore eft fort
étroit, & , comme dans le Marbré (Polychrus) ,
muni d'une valvule.
Le pylore du Caméléon eft entouré d'un bourrelet
formé par la membrane mufculeufe de l’eftomac.
Dans le Seps trida&yle, on remarque quelques
plis longitudinaux à la place du pylore.
Dans les Salamandres, on obferve un pli près
du pylore, à l'endroit de la courbure de l’ef-
tomac.
IOOO. Ses Courbures. ( Voye[ n°. 996.)
ICOI. Ses Faces. (Voye{ n°. 996.)
' 1002. Sa Membrane externe. Elle n’ offre rien de
notable.
1003. Sa Membrane charnue ou mufculeufe. Dans
les C h é lo n ien s , elle eft plus épaiffe au-delà de
la courbure de l’eftomac que dans le refte de l'étendue
de ce vifcère.
Chez le Crocodile, dans la grande cavité fto-
macale, elle eft fort épaiffe, .mais, ainfi que les
autres tuniques de cette poche membraneufe, elle
devient mince dans le petit cul-de-fac.
Dans l’ Iguane, elle entoure le pylore de fibres
circulaires.
Chez le Caméléon, comme nous l’avons d it,
elle conftitue un bourrelet autour de cette ouverture.
IC04. Sa Membrane interne. Chez les C hélo-
niens , elle offre des plis longitudinaux plus nombreux
& plus marqués dans la portion qui eft
au-delà de la courbure de l’eftomac que dans
l’autre.
Dans la grande cavité de l’eftomac du Crocodile
, elle forme de larges rides qui vont en fer-
pentant comme les circonvolutions du cerveau.
Chez l’Iguane, elle ne forme aucun pli ni
vide.
Chez le Scinque fchnéïdérien, elle forme des
plis longitudinaux dans la dernière portion de
l’eftomac.
L’eftomac entier des O phidiens offre cette dernière
difpofition.
Dans les Salamandres, la membrane interne de
l’eftomac eft inégale & ridée.
1007. Ses Vaijfeaux. ( Voye[ n®*. 41? & 488.)
1008. Ses Nerfs. ( Voyeç nos. 703 & fuivanf.)