
De chaque côté de la première, naît un large
faifceau j q u i, en s’unifiant à fon congénère,
forme 1 ecollier, tandis que, de fon bord antérieur,
s'échappe un autre faifceau non moins large , qui
s’épanouit & confirme ainlt une expanfion palmipède
, médullaire, aplatie, occupant le côté cor-
refpondan.t fie l’anneau cartilagineux, recevant
un faii’ceau large & court de la deuxième portion,
donnant, de fon bord fupérieur, les quatre nerfs
des pieds de ce côté, & portant le nom Aegan-
glioTi en patte d* oie,
Ainfi formé , le collier médullaire , à fon origine
cérébelleufe & en dehors, fournit le nerf optique.
De fon bord poftérieur naiflent, vis-à-vis de
celui-ci, un tronc nerveux qui ferend à la bafe
du pilier poftérieur & fupérieur de la bourfe j
plus en avants & de chaque côté, le grand nerf
desvifcères » plus en avant encore, & plus haut,
d'abord le petit nerf acouftique & enfui e le nerf
de l’entonnoir.
On obferve , dans les Seiches, la même difpo-
lîtion, feulement le ganglion en patte d’oie eft
moins large & plus intimement uni à fon analogue, j 11 en eft de même dans les Calmars.
Les autres Céphalopodes n’offrent aucune différence
notable fous ce rapport.
Dans le Colimaçon & la Limace, parmi lesGaf-
téropodes, le centre du fyftème nerveux eft
formé par une forte de cerveau oblong, tranf-
verfal , qui reçoit deux cordons latéraux d’un
ganglion placé fous l’oefophage, & dont l’en-
fèmble repr.éfente une forte d’anneau affez large
pour que la malfe de la bouche y paffe tout entière,
en forte que le cerveau de ces Mollufques
eft 3 fuivant les cas-, tantôt placé fur l’oefophage,
& tantôt furie tube membraneux qui conduit des
lèvres à la cavité de la bouche.
Le premier des nerfs qu’il produit part de fon
bord antérieur & de fa face inférieure.
11 fe rend en deftbus & en avant & fe perd fous
la partie antérieure de la mafle ovale delà bouche.
Le fécond nerf part de la face fupérieure, à peu
près.au-deffus du précédent : dirigé en avant, il fe
divifeen deux ou trois branches & fe perd dans
les petits mufcles extrinfèques de la mafle de la
bouche & à la lèvre fupérieure.
Le troifième & le quatrième, d'une extrême
fineffe , font deftinés aux parties de la peau voi-
lines de la bouche.
Un cinquième, très-délié également, fe dif-
tribue à la gaine tégumenteufe du tentacule fupérieur.
Lefixième eft le nerf optique.
Il eft furmonté d’un feptième confacré à la
verge, mais celui-ci n'exifte que du côté droit
feulement.
Au deffous de lui, au contraire, & de chaque
côte, naît un petit rrerf-pourl^rigfne-de l’oefophage,
lequel fe rend^ à droite & à gauche,
dans un petit ganglion dont l’extrémité poftérieure
eft en communication avec deux cordons
nerveux qui rampent le long de ce conduit membraneux.
Enfin, de chaque côté du cerveau, vient encore
le cordon du collier , qui va fe réunir , avec
fon correlpondant, fous les grands muldes ré-
traéleurs de .la bouche , en formant un ganglion
arrondi prefqu’égal en volume au cerveau & duquel
émanent tous les autres nerfs du pied.
Dans la Limace, on obferve à peu près la
même difpofition pour les principaux centres nerveux
que dans le Colimaçon, mais le ganglion
inférieur donne naiffance à deux gros troncs qui
fe rendent directement en arrière.
Chez elle aufli, les cordons qui unifient le cerveau
aux ganglions font fi courts que les deux
maffes ont l'air d’être confondues en une feule de
figure annulaire.
Dans l’Aplyfie , les centres nerveux principaux
font repréfentés par cinq gros ganglions à peu
près égaux & ayant prefqu'autant de droit l ’un
que l’autre à porter îe nom de cerveau.
Ces ganglions , de même que tous ceux qui
font répandus dans le refte du corps , font formés
d’une fubftance rougeâtre & grenue, tandis que
celle des nerfs eft blanche & homogène.
Des gaines membraneufes, lâches & en partie
fibreufes les enveloppent, &en font réparées par
une cellulofité peu ferrée & fufceptible de recevoir
de l’air par l’effet de l’infufflation, ou un
fluide quelconque par la voie de l’injeétion.
Le ganglion fupérieur, celui qui a le plus
d'analogie avec le cerveau , eft, comme à l'ordinaire,
couché lur l’oefophage.
Il correfpond , à droite & â gauche, par trois
filets, à un ganglion trilobé placé de chaque côté,
& , par deux autres filets, à un ganglion bilobé ,
étendu tranfverfalement fous la mafle charnue de
la bouche.
Un filet qui unît les ganglions latéraux l'un
avec l’autre , en paflant fous l’oefophage, achève
de compléter le collier, dont la gaine.membra-
neufe elt fort large. Un fécond filet, qui embrafle
le grand tronc artériel, les joint encore en outre
ce qui n’empêche pas chacun d’eux de donner un
gros nerf qui va s’unir à fon correfpondant, très-
près de l’origine de l’aorte & de l’orifice des oeufs,
& forme avec lui un ganglion ovale un peu plus
petit que les autres.
Le ganglion inférieur , qu’on peut appeler ful>-
oral3 donne de chaque côté quatre nerfs, un
pour l’oefophage & les glandes falivaires & trois
pour les mufcles de la bouche.
Le fupérieur en fournit, de chaque côté, trois
pour les parties mufculaires de la tête & un pour
le grand tentacule. Ceux du côte droit jettent
quelques filets dans la verge 5 les gauches en
donnent un à l’oeil.
Chacun des ganglions latéraux en donne douze
bu treize, qui fe diftribuent dans les bandelettes
mufculaires de la grande enveloppe du corps.
L'anfe nerveufe qui paffe fous l’artère en fournit
un impair.
Le ganglion cérébral de la Clio boréale eft
formé de deux lobes arrondis, donne immédiatement
des nerfs aux tentacules, & produit aufli un
double collier. L’antérieur eft interrompu fous la
bouche par la préfence d’un petit ganglion ; le
poftérietir offre, à chacune de fes extrémités
droite & gauche, un ganglion affez volumineux,
qui donne lui-même un filet deux fois renflé &
en répand piufieurs autres dans l’enveloppe muf-
culaire du corps.
Dans lePneiimôderme, le prétendu cervéau eft
un ruban tranfVerïai affez étroit. Parmi les nerfs
qui en émanent, il en eft deux de chaque côté qui
Yoht former fous la bouche un groupe de fix
ganglions : quatre grands au milieu & deux très-
petits' collés'au côté. C ’eft au moins la difpofition
qui a été obfervëé par M. Cuvier.
DansTHyâle , il eft affez grand, plat, carré,
un peu plus étroit en arrière. Les nerfs fortent
furrout de fes angles 5 deux d’entr'eux vont
former, fous l’oefophage , un double ganglion.
Dans les Doris, l’appareil cérébral eft Ample j
le cerveau prétendu eft très-gros, bilobé, étranglé
d-à.ns fa partie moyenne , alôngé tranfverfalement
&'cbmihe carré $ mais il exifte feul & n’eft nullement
accompagné de ganglions épars autour de
lui, comme dans i’Aplyfie , le Colimaçon, &c.
Dci rèfte, fon enveloppe membraneufe eft tellement
ample par rapport à lu i, qu’il n’occupe
pas la iîVoitié de la place qu’elle lui offre.
Dans le Doris lacera, il .eft formé par une agglomération
ovale de petits globules brunâtres.
Dans le Doris folea, il eft partagé en quatre
lobes.
Dans toutes les efpèces , il eft fitué au-deffus
de l’origine de l’oefophage, derrière la mafiê or-
biculaire des'mufcles qui forment les parois de la
bouche.
Il s’échappe; fix .troncs nerveux de chacun de
fes côtés.
Le'premier va au tentacule fupérieur.
Le dëuxième paffe fous le premier & fous le
mufcle tranfverfe de la trompe, pour fe diftribuer
à toutes les parties antérieures du mufeau.
Les deux luivans fe perdent dans les mufcles
des régions latérales..
Lesdeux derniers ferrent de près i’oefophage ,
paffent deftbus ce conduit, fe réunifient, en formant
deux petits ganglions, avèc ceux du côté
oppofé , & complètent ainfi le collier nerveux
oeiophàgiëni
C ’eft des petits ganglions dont nous venons
de parler que naiflent les nerfs de l’oefophage &
de l’eftomac.
Dans les Tritonies, il n’y a non plus ni ganglions
ni plexus épars 5 tous les nerfs partent directement
du cerveau, lequel eft compofé de quatre tubercules
placés en travers fur la naiftance de l’oefophage,
les deux intermédiaires plus grands &
obtongs , les latéraux arrondis & plus petits.
Des nerfs qui naiflent de chacun des côtés de
ce cervéaü, le premier & le fécond vont aux té-
gumens du mufeau j le troifième va au tentacule ;
le quatrième à l’oeil 5 le cinquième & le fixième.
vont aux mufcles des mâchoires , & les fïx ou fept
derniers dans les parties latérales de l’enveloppe
charnue du corps.
Quant aux nerfs des vifcères, ils ne font point
encore connus, & , s'ils exîftent, ils doivent
provenir de deux ganglions placés fous l’oefo-
phage & qui tiennent au cerveau par un filet.
Dans là Scyllée, le cerveau, placé encore fur
la naiffance de l'oefophage, offre quatre ganglions
principaux.
De chaque cô té , il envoie.un nerf aux parties
du tour de la bouche, un à chaque tentacule ,
trois ou quatre à chaque moitié latérale du corps,
& deux, qui fuivent l’oefophage, au coeur & au
foie. Deux autres nerfs, venus également de lui,
j entourent l’oefophage & donnent en deffous naif-
! fance à deux petits ganglions , d'où naifferït les
■ nerfs des vifcères.
Le cerveau des Théthys eft volumineux , de
forme arrondie, d’apparence grenue, lâchement
enveloppé de fes méninges, & garni de nerfs qui
; en fortent en rayonnant.
Les deux premiers & les plus gros de ceux-ci
vont fe diitribuer dans la partie fupérieure du
voile..
Les deux fuivàns gagnent les deux grands tentacules.
• •
Les deux derniers fe rendent dans les côtés de
;4a mafle charnue du corps.
1 Entr’ eux & les précédées, il en exifte piufieurs
petits pour les côtés du cou & les parties de la
génération.
Ceux des vifcères naiflent d’un ganglion qui
exifte au côté droit du collier qui embrafle l’oefophage.
Le cerveau des Bulla carnofa , kydatis, am-
pulla, lignaria & aperta eft conftitué par deux
ganglions réunis par un filet tranlverfe & qui
donnent les nerfs. Deux de ceux-ci , fournis chacun
par un de ces ganglions, vont s’ unir entre.
Teftomae & la vulve pour former le ganglion principal
de s . vifcères'.
Celui de la Teftacelïe de France eft placé en
travers fur la naiffance de l’oefophage, & communique,
par deux cordons nerveux, avec un gros
ganglion fitué fous reftomac.
Celui de l’Onchidie eft aufli fimple que celui
des Doris & des Tritonies. 11 eft entouré de membranes
& detiffu cellulaire, & compofé de quatre
tubercules grenus d’un brun-jaune, dont lesdeux
intermédiaires font plus petits. Le collier qui pafle
fous i’oefophage a la forme d'un ruban, & offre