
Il eft, au contraire, très-prononcé dans le
Caïman,
Chez les Batraciens, le lobule olfaélif eft immédiatement
appliqué fur les hémifphères, & le
pédicule eft fi court, qu'il eft entièrement caché
par lui.
Dans les Tortues de terre, le pédicule, affez
petit, Ce détache de l’hémifphère 8r va rejoindre
le lobule, fort peu volumineux lui-même.
Cette difpofition eft des plus évidentes dans
la Tortue grecque fpécialement.
On ne la rencontre plus dans les Tortues de
mer ou Chélonées, où le lobule olfaétif vient fe
confondre avec la bafe des hémifphères cérébraux,
dont il fe diftingue feulement en haut & en bas par
un léger fillon, qui fe continue fur les cotés.
Au refte, en dépüffant les hémifphères, on
obferve l’implantation du nerf dans le lobule par
des ftries médullaires très-déliées, qu*on n'a pas
encore pu fuivre jufqu'aux faifceaux d’épanouiffe-
ment des pyramides, & qui paroiffent fe terminer
dans le milieu des feuillets qui forment les hémifphères.
Dans les Grenouilles, les Tupinambis, les Lézards
, les Crocodiles,& les Serpens, on ne fuit
point, dans l'épailfeur de l'hémifphère, les faifceaux
du nerf olfaélif aufii loin que dans la Tortue
franche.
644. Leur Cavité. Dans les embryons des Reptiles,
la cavité de l'hémifphère fe continue en fè
rétréciflânt dans le pédicule, le long duquel elle
communique avec la petite cavité creufée au centre
du lobule olfaétif.
Chez les adultes , le pédicule n'eft plus creufé, :
il forme un cordon, plein.
éqf 8c 646. Leur Sortie du Crâne & leur Dijîri.
bution dans les Narines. Les canaux qui tranfmer-
tent hors du crâne les. nerfs olfaétifs font en partie
oflèux 8t en partie car tilagineux chez les Reptiles : I
à eux deux ils n’offrent, à l'intérieur du crâne, 1
qu'une ouverture commune.
Dans tous les C héi.onikns , chaque nerf olfactif,
d'une teinte blanche, qui le détache fortement
de la couleur grifè du lobule olfaétif, conf- '
titue un faifçeau de quatre , cinq ou fix filets affez j
gros, S: dontle calibre demeure le même jufqu'à !
la narine où ils fe renflent un peu pour s'épanouir j
fur la convexité de la voûte pituitaire.
Chez les Crocodiles , un faiiçeau de filets
grêles, blancs & parallèles, naît du côté externe !
de la moitié, antérieure du lobe olfaétif, s'épa- !
nouit, par fes filets inférieurs, plus courts, fur la !
partie poftérieure du long tuyau que forme ia !
•narine, & jette dans la partie antérieure de celle- .
c i , fes autres filets d'autant plus longs qu'ils font !
plus fupérieurs. ' I
M. Serres, a calculé le diamètre du nerf olfaélif j
comparativement dans un grand nombre de Reo- 1
utiles. y J
î Le réfultat de fes obfervations a montré que ce
diamètre étoit, en prenant le mètre pour unité
dans
La Tortue grecque, de............ ..........0,(3007S
! - - 7 - c.oul ................... ..............-■ 0,00050
La l.helonée franche..............................0,00074
Le Crocodile............. ................. t . . . , . . o,côo66
Le Caïman............................................ Oj0007y
Le Caméléon..................... . . o.Opojo
^ ^ Ivet‘ ■ ■ .............- ................0,00040
La Grenouille........ .................... 0,0007c
/ 647. Les Nerfs optiques ou de la fécondé Paire en
general. Quoiqu affez confidérajale proportionné-
ment aux dimenfions du corps, le volume du nerf
optique eft beaucoup moins confidérable dans les
Reptiles que dans les Poiffons.
j Chez tous les animaux de cette claffe, ils font
la continuation des tubercules particuliers de l'en-
cephale dont ils naiffent, 8c, après s'être entre-
croifés, ils fe rendent direélement chacun à l'oeil
du côté oppofé à leur point d'origine.
Dans les Batraciens & les O phidiens , leur
longueur excède plulieurs fois le diamètre de
l'oeil, & leur propre diamètre eft d’autant plus
petit que leur longueur eft plus grande, ce qui eft
beaucoup plus remarquable encore chez les der-
niers, privés de membres, que chez les premiers
qui en font pourvus.
Leur volume augmente & leur longueur diminue
graduellement en remontant des Reptiles
de la famille de Lacertiens à celle des Crocodiles
& de celle-ci à celle des Chéloniens.
Or, dans ces nerfs, plus la longueur 8c l’étroite
» e du diamètre dominent, plus l'épailfeur du j névrilemme croît par rapport à celui-ci, & plus
par conféquent, devient petite la quantité dé
matière médullaire qu’il renferme.
C’eft encore dans les Serpens que le réfultat de
ces deux dernières conditions eft furt.out frappant.
Comme dans l’Homme, les Mammifères & les
Oifeaux, les nerfs optiques des Reptiles ont
d'ailleurs un névrilemme partagé intérieurement
en un grand nombre de canaux- longitudinaux qui
contiennent la matière médullaire. Cette ftruc-
ture eft anffi fenfible chez eux que dans les animaux
des claffes précédentes.
Chez les têtards des Grenouilles Se des Crapauds,
le nerf optique exifte, félon le doéteur
Serres, dès le fixième jour après, la ponte de
1 oeuf, & ce n'elt pourtant que vers le neuvième
ou le dixième qu'on le voit s'implanter à la bafe
de la véficule qui doit former le loba optique,
648. Leur Origine. Dans tous les Reptiles , fans
exception connue, le nerf optique naît, comme
nous l'avons dit, d'un tubercule particulier de
l’encéphale, dont un lobe fpécïal ffmble deftiné â
le recevoir, le volume du nerf & le développerçent
de ce lobe étant d’ailleurs conftamment
P7lPfort dftTétement, comme l’on peut s'en convaincre
furtout en examinant le Lézard gris & la
Tortue franche, de l'interieur du lobe optique de
la lame blanche duquel il renferme évidemment
un prolongement, comme on peut le voir en e
pliftant le lobe. . c i
Il adhère fi foiblement aux pédoncules ;cére-
braux, qu'on peut l'en détacher en totalité fans
intéreffer les faifceaux de ceux-ci. C eft ce dont
on peut fe convaincre avec certitude en dillequant
l'encéphale des Chéloniens, où , comme dans
les autres Reptiles, on ne peut apercevoir aucune
de fes fibres qui s’infère ailleurs qu’au lobe optique
& à Ton renflement inférieur.
En outre, chez le Caméléon, le Crocodile,
l’Afpic des Anciens & les Grenouilles, le nert
optique eft en rapport immédiat avec le petit
corps encéphalique fitué immédiatement en arriéré
de fon entre-croifement.
649. Leur Jonction ou Décujjation. Le nejf optique
s'entre-croife en X chez tous les Reptiles, &
cet er.tre-croifementeft d’autant plus marqué, que
le nerf & le corps fitué en arrière de lui font plus
petits. Obfervons cependant que la fufion n a lieu
que par le coté interne des deux nerfs, qui , entrant
dans le crâne louvent par un trou unique,
font Amplement juxta-pofés. .
Chez les O phidiens, il n’y a que fuperpofition
des deux nerfs, celui de droite paflant fur celui de
gauche fans contracter de liaifon avec lui.
Chez les Batraciens, il en eft à peu près de
même. . _ ,
Chez les C héuoniens & les Sauriens, les
nerfs optiques fe confondent & leur fubflance
femble.fe mélanger même avant l’entye-croifement;
ils reçoivent, par l’intermediaire d un coips fitué
en arrière de leur poii.t de jonêtion, des faifceaux
plus ou moins marqués de fibres blanchâtres qu on
diftingue parfaitement bien chez ie Caméieon,
le Crocodile & la Chélonée franche.
Ccc. Leur Sortie du Crâne. Dans le Crot odile,
elle a lieu par un feul trou, tandis que chez les
Tortues ils paffent par des ouvertures toes-écar-
tées l'une de l’autre, & que dans les Grenouilles,
ü$ s ’échappent par les côtés du crâne.
6yi. Comment la. Rétine en naît. Dans tous les
Reptiles-, le nerf optique traverfe les membranes
de l'oeil directement & par un trou rond, comme
dans les Mammifères, & il forme en dedans un
petit tubercule, des bords duquel naît la retine.
655,654,655, 6568L657..Les Nerfs moteurs oculaires
communs ou de la iroijieme Vaire. Ils naiiTent,
Mans les Reptiles, comme dans les autres animaux
vertébrés, des cordons inférieurs de la
commilïure au cervelet, par un nombre variable
d’infertions.
Chez la Vipère, le Caméieon, la Chelonée
franche, l’Afpic , le Crocodile , en particulier, ils
Portent des pédoncules cérébraux en arrière du
corps fitué au-delà de la déeuffation des nerfs optiques
.raoelitj ou de fes prolongemens.., quand il y a une 1
, & correfpondent à la partie moyenne ou
poftérieure des lobes optiques-
Leur diamètre eft conftamment beaucoup moins
confidérable que celui du nerf optique. Eftimé en
fractions de mètres , celui-ci e f t , dans le Lézard
vert, de o,<;Oo67, & l’autre de 0,00015 ; dans le
Caméléon, de 0,00150, & l’autre de 0,00040;
dans la Vipère, de 0,00075, & l’autre de 0,00025;
dans la Grenouille, de o,o oico , & l’autre de
0,00053 • ■' * ,: ..
Chez les têtards des Batraciens anoures , ns
font, dès le neuvième jour, en rapport direét avee
l'encéphale.
659,660, 661, 661,664 8:664. Les Nerfspalhé-
tiques où de la quatrième Paire. Ces nerfs prennent
leur origine fur la lame blanchâtre qui règne en
arrière des lobes optiques-
Chez les têtards des Grenouilles 8c des Crapauds
, ils fè compofçnt comme les nerfs de la
ttôifième paire. - . . .
Du refte, ils n’offrent rien de particulier.
66 f, 666, 667 & 668-. Les Nerfs trijumeaux ou de
lu cinquième Paire en général. Leur origine a lieu,
de même que chez les Oifeaux, fur la partie latérale
de la moelle alongée , entre les fixième 8c
troifième paires. Cette difpofirion eft particulièrement
très-vifible chez la grande Chélonée marine ,.
le Crocodile , le Caïman & la Grenouille.
En général, leur volumè eft fort petit & , fous
le rapport de dimenfions de ces nerfs, les Reptiles
font placés beaucoup plus bas que les Oifeaux fur
l’échelle zoologique, ce qui fe trouve en rapport
avec- ie peu d’étendue des organes de la face 8c
des principaux appareils des feus chez les premiers
de ces animaux, & , plus fpécfalement, avec le
développement de l'artère maxillaire interne &
de fes nombr-eufes divifions.
Leur connexion avec le cerveau a lieu, chez
les Oifeaux 8c les Mammifères, par deux ordres de
faifceaux, les uns antérieurs , les autres latéraux.
Les premiers font fixés fur là partie nommée
queue de la moelle alongée ou bulbe rachidien.
Ils exiftent chez les Reptiles. 1
Les féconds, qui font implantés fur les parties
latérales du pédoncule du cervelet, manquent totalement
dans les Reptiles
Dans les Reptiles , comme dans les Oifeaux &
les Mammifères, le nerf de la cinquième paire
préfente trois branches principales, le Nerf ophthai-
mique , le Nerf maxillaire (Supérieur Si le Nerf maxi
llaire inférieur. Dans les Trigonocéphales 8c tes
Crotales, ces trois branches fortenr par un mèmè
truu où elles fcntrêuniesen un feul ganglion.