
pattes des Cruftacés macroures. Leur tige principale
fe compofe de quatre pièces, dont la
première eft la plus courte , la troifième la plus
longue, & la dernière moyenne, comprimée &
épineufe : à cette tige eft annexé, vers le point
d'aiticulation de la fécondé pièce avec la troifième,
un article très-mince, linéaire, couché
parallèlement à cette dernière.
Enfin, il exifte, dans les Décapodes & fur-
tout dans les Macroures, trois, quatre ou cinq
paires de membres appendiculaires, logés à
droite & à gauche fous la queue, 8c nommés
ordinairement faux pieds, fauffes pattes, ou pattes
natatoires. Annexés "aux premiers anneaux de la
queue, ils fe terminent cnacun , félon les genres,
par deux lames ou deux filets,. & fe rencontrent
prefque auflî communément dans les mâles que
dans les femelles.
Cependant dans la feétion des Macroures anomaux,
comme les Albunées, les Hippes, les
Rémipèdes, le deflous de la queue n’offre jamais
plus de quatre paires d’appendices ou fauf-
fes pattes, qui, chez les mâles, ne font même,
pour ainfi dire, que rudimentaires.
Ce même caractère eft commun encore aux
Galathées, aux Scylhres & aux Langouftes. J
Ceux des Hippes font formés d’une tige grêle
& filiforme.
Dans les Paguriens femelles feulement, le def-
fous de la queue n’offre que trois faufles pattes,
fituées fur l'un des côtés & divifées chacune en
deux branches veines , filiformes & oviferes.
Les Birgus font ici exception. Le deflous de
leur queue eft garni de deux rangs d'appendices
en forme de lames.
Dans Les Scyllares ou Cigales de mer, la branche
extérieure de ces appendices fous-caudales
eft terminée par un feuillet j mais, chez quelques
mâles, l ’interne ne fe montre que fous l'apparence
d'une fimple dent.
Dans les Gébies, les Thalaflines, les Callia-
nafles, les Ecreyifles, les Homards, on compte
conftamment cinq paires de faufles pattes.
La paire la plus antérieure de ces faufles-pattes,
chez l'Ecrevifle en particulier, eft fimple 8c forme
un demi-canal concave en dedans. Les autres
font plus compofées : elles réfultent, en effet,
de Taffemblage de trois pièces, l'une fupérieure
articulée avec l'anneau caudal, 8c deux inférieures
attachées au bas de la première. De ces deujc
dernières, l'externe eft entière, tandis quel'interne
eft articulée & velue à fon extrémité libre.
Chez l'Ecrevifle encore, les oeufs, raflemblés
en tas, font collés aux faufles pattes, par le
moyen d'une liqueur vifqueufe.
Dans tous les Cruftacés de la fe&ion des Sa-
Ifcoques, on compte aufli cinq paires de faufles
pattes, alongées 8c ordinairement foliacées.
Dans la grande claffe des EntomoftracéS, on
obferve non moins de nombreufes modifications
génériques ou fpécifiques dans la formelle nombre
& la difpofition des pattes.
Le plus fouvent celles-ci ne font propres qu’à
la natation.
Le deflous de la queue, ic i, n'offre jamais de
faufles pattes.
Dans la feétion des Monocles lophyropes, le
nombre des pieds ne s'élève jamais au-deflus de
dix, 8c leurs articles font plus ou moins cylindriques
ou coniques.
Dans celle des Monocles phyllopes, le nombre
des pieds, fouvent énorme, eft au moins de
vingt.
Dans les Lophyropes carcinoïdes, on obferve
dix pieds plus ou moins cylindriques ou Cétacés..
Tel eft le cas des Zoés, chez lefquelles ces
pieds font très-courts & à peine vifibles, à l'exception
des deux derniers que termine une nageoire.
Tel eft aufli celui des Nébalies, dont les pieds
font fourchus, 8c des Condylures, ou ils fe terminent
en une pointe foyeufe 8c portent, quelques
uns au moins des intermédiaires, un appendice
extérieur auprès de leur bafe.
Dans les Cyclopes, où l'on compte encore
dix pieds, le premier fegment du corps porte
quatre de ceux-ci divifés chacun en deux tiges
cylindriques, garnies de poils ou de filets barbus.
La paire antérieure, qui reprélente les fécondés
mâchoires, a été comparée par Jurine à des el-
pèces de mains.
Au moment de la naiflance, les petits Cyclopes
n'ont que quatre pattes.
Dans les Lophyropes oftracodes, on ne compte
que fix pieds, dont aucun n'eft terminé en nageoire
digitée 8c accompagnée de lames branchiales.
Telles font les Cythérées, auxquelles Muller
accorde pourtant huit pattes, 8c les Cypris,
qui en auroient huit aufli félon Jurine, 8c quatre
feulement d’après RamJohr.
Ces pieds font divifés en cinq articles, dont
le troifième repréfènte la cuiflè 8c le dernier le
tarfe.
Beaucoup plus forts que les autres, dirigés en
avant, avec des ioies roides ou de longs -crochets
raflemblés en un faifceau à l’extrémité
des deux derniers articles, les deux pieds antérieurs
des Cypris font inférés au - deflous des
antennes. Les quatre fuivans n’offrent ni foies ni
crochets : mais les féconds, fitués au milieu du
deflous du corps, d’abord rejetés en arrière de
arqués, font terminés par un long & fort crochet
dirigé en avant. Les deux derniers ne fe
montrent jamais au-dehors, mais fe relèvent 8c
s’appliquent fur les côtés poftérieurs du corps
pour loutenir les ovaires : iis fe terminent par
deux petits crochets.
Quant
Quant aux Lophyropes cladocères ou aux
Daphnides, ils ont dix pieds qui fe terminent
par une nageoire, ou digitée, ou peétinée, 8c
accompagnée, à l’ exception de celle des deux
premiers, par une lame branchiale.
Dans les Polyphêmes les pattes font entièrement
à découvert.
Les dix pattes des Daphnies ont toutes le fécond
article véficuleux.
Les huit premières fe terminent par une expan-
fion et» forme de nageoire, garnie fur les bords
de foies ou de filets barbus, difpofés en manière
de couronne ou de peigne.
Les deux antérieures paroiflent plus, fpéçiaje-
ment propres à la préhenfion.
Les deux dernières, que M. Ramdohr diftin-
gue par le nom de ferres, ont une llrudlure un
peu différente.
Les Phyllopes cératophthalmes ont dix paires
de pattes au moins & vingt-deux au plus.
Jamais ces pattes n'ont leur baie munie d'un
corps véficuiaire.
Jamais non plus les antériêures ne font ni ramifiées,
ni beaucoup plus longues que les autres.
Dans les Limnadies, où le nombre des paires
de pattes eft de vingt-deux, toutes ces pattes
font très-comprimées, bifides, avec la divifion
extérieure fimple 8c ciliée fur fon bord extérieur,
& l'intérieure quadriarticü’.ée Ôc ciliée au
bord interne.
Les douze premières paires font de même longueur
8c plus grandes qtre les autres.
La longueur de celles-ci diminue progrefli-
vement.
La onzième paire & les deux fuivantes ont à
leur bafe un filet mince, remontant dans la cavité
qui eft entre le dos 8c la carapace, & feryant de
luppott aux oeufs.
Les Attendes n’ont que dix paires de pattes.
Les Branchipes en ont onze, de même que les
JLulimènes.
Les Phyllopes afpidiyhores ont une foixantaine
. de paires de pattes, toutes munies extérieurement
& près de leur bafe, d'une grofle velicule
ovalaire, 8c dont les deux antérieures, beaucoup
f|Jfè grandes 8c rameufes, reliemblent à des
antennes.
Dans les Apus, les pattes, dont le nombre eft
d’environ cent vingt, diminuent infenfiblemenc
de grandeur à partir de lu fécondé paire, & font
toutes très-comprimees, foliacées, compofées de
trois articles, non compris les deux longs filets
du bout des deux antérieures 8c les deux feuillets
terminaux des fuivantes.
Sur le côté poftérieur du premier article eft
inférée une grande membrane branchiale triangulaire,
tandis que le luivant porte, fur le même
côté, un fac ovalaire, véficuleux 8c rouge.
Le bord oppofé de ces pattes offre quatre feuillets
triangulaires 8c ciliés, dont le*fupérieur eft
Syjl. Anat. Tome i y .
trës-rapproché du doigt de la pince 8c paroît en
former un troifième lur les fécondés pattes 8c
les fuivantes jufqu’à la dixième paire.
A fur 8c à mefure que la grandeur de ces organes
diminue, les feuillets fe.rapprochent les
uns des autres, 8c la pince terminale devient
moins aiguë 8c moins prononcée.
Les deux pattes antérieures, beaucoup plus
grandes que les autres & en figure de rames,-
ont été pri'es par quelques auteurs pour des
antennes ramifiées. Elles offrent quatre filets fè-
tacés compofés d’un grand nombre d’afticles, 8c
dont les deux du •bout, l'un furtout, font beaucoup
plus longs, que les deux autres, qui font
fitués au côté interne ou antérieur.
Le premier article de la onzième paire pre-
fente, derrière la velicule, deux valves circu-1
laites, appliquées l’une fur l’autre,formées par
deux feuillets 3c renfermant les oeufs, qui refiem-
blént à de petits grains d’un rouge très-vil.
Les Entomoftracés pæcilopodes fe. diftinguent
des autres Entomoftracé*s par la diverfité de leurs
pattes, dont les antérieures , en nombre indéterminé
, font ambulatoires ou propies à la pre-
henfion, 8c dont les autres , lamelliformes ou
pinnées, font branchiales & natatoires.
Dans les Limules, qui forment à eux feuls la
famille des Xyphofures , il exifte onze paires
de pattes. Les hanches de celles des fix premières
paires font hériflees de petites épines, 8c font l’office de mâchoires. Les dix premières,
à l’exception de celles des mâles, lont terminées
par une pince didaétyle, & fe trouvent, ainfi
que les deux fuivantes, inférées fous un grand
bouclier femi-lunaire.
Celles-ci, de la forme de grands feuillets demi-
circulaires , portent les organes fexuels à leur face
poftérieure, en même temps qu’au milieu d’une
échancrure de leur bord poftérieur, elles préftn-
tenc deux petites divifions triangulaires, alongées
8c pointues, 8c qui paroiflent les analogues
des doigts internes des pinces. Des futures indiquent
leurs autres articulations.
Les dix dernières ont aufli la figure de grands
feuillets , mais elles font limées au-deflous de la
fécondé pièce du te ft, de cellê que termine le
ftylet xiphoïde 8c mobile dont nous avons parlé
déjà. Elles portent les branchies à leur face
poftérieure.
La grandeur des pattes des fix premières paires
des,Limules va en augmentant progreflivement.
Ces mêmes douze premières pattes, en en exceptant
celles de la cinquième paire, font compofées
de fix articles en y comprenant le doigt
mobile de la pince.
Celles de la cinquième comptent un article de
plus,i8c diffèrent en outre des précédentes, en ce
qu'elles ont extérieurement à leur bafe un appendice
arqué, rejeté en arriète, biarticulé & à fê-’
cond article comprimé 8c obtus. La cinquième
LU