
L’humeuç (eparée par cette glande s’amaffe
dans un petit fac qui s’ouvre immédiatement en
dehors par un large orifice (U).,
Cette humeur eft onêtueufe, d’un gris noir &
d'une forte odeur de mpfc (i). ,
On trouve' auifi dans, le Crocodile des glandes
anales confidérables. Le fluide qu’elles- fécrètent
répand l’odeur du mufc pareillement.
Il en exifte de très-grandes également dans les
Couleuvres femelles. Elles font fituées fous la
queue en arrière du cloaque, à l’endroit q.u’oe-'
cupent les verges, dans les mâles.
Elles font remplies d’une matière jaune peu
ép aille (3). . . m
On les retrouve auflî dans le Serpent à fon-
pettes-, où les émanations qu’elles produifent font
infupportables (4).
Les Rainettes, les Grenouilles-, les Crapauds
même, rejettent avec une certaine force, par
l'anus, de l’eau qui n’eft, comme on l’a cru , ni
de l’urine , ni du venin / mais qui eftfans faveur
& limpide comme fi elle eût été foumife à la dif-
tillation.-
Or, ce liquide vient d’ un réfervoir particulier
qui , comme l’a démontré Tow.nfon , n’eft point
la veffîe urinaire, &roù il arrive après-avoir été
abforbé par les pores de la peau, ces animaux ne !
buvant jamais.
II. eft remarquable encore que des Grenouilles
Sc des Rainettes, polees vivantes.fur du papier,
mouillé, fe rempliflent d’une telle quantité d’eau,
u’au bout d’une heure & demie leur poids eft !
oublé/ainfi que l’ont remarqué Robert Townfon .;
d’une part & Daudin de l’autre.
On trouve auflî dans beaucoup de Reptiles des
glandes fous-cutanées, qui répandent une odeur
sfkz-forte, mufquée dans les uns.,, fétide dans
les autres,
La Tortue odorante, que le profeffeur Bofc a
découverte dans les Etats-Unis d’Amérique, eft
dans le premier cas.
.Softs chacune des cuiffes des Lézards proprement
dits , des Chalcides , & près de l’anus des
Amphisbènes, on voit une rangée de petits tubercules
grenus, d’où feinte, principalement dans la
laifon de l’accouplement, un fluide qui a l’odeur
balfansique- du foin fec.
S i, au contraire, on preffé tes abajoues de là
Couleuvre à collier & .lès- parties génitales ou
l'anus des Serpens en général, il en fort une eau
id’ûne odeur infeéte. ÎCalm (i:) ftgna-te ce fait en
'particulier pour le Serpent à fonnettes, furtouc
quand ce redoutable reptile fe chauffe au foleil ou
eft en pro-i&à la colère :-on tefent alors avant de
le voir ou de l’entendre, & les chevaux & les
boeufs, stenfuient loin du lieu que remp liftent fes
émanations infeêtes.
Le Crapaud brun, allez commun dans diverfes
Contrées de l’Europe , répand autour de lui une
forte odeur d’ail, allium redolet, comme le dit
Roëfel.
Plufieurs Ophidiens, encore, poftèdent; des
glapdes particulières, dontla:connoiflanc.e eft d’un
haut intérêt à.caufe du venin qu’elles fecrètenç.
Elles exiftent dans tous ceux de ces animaux
dont les mâchoires fupérieures font armées de
crochets. Tels font-les Crotales,, les Trigonocé-
phales, les Naja, les Vipères, &c.
De même quê tes glandes falivaires dés Mammifères
, elles font de la nature des glandés conglomérées
: leur forme lob filée? eft évidente.
Ôn les trouve placées fur lés cotés de chaque
branche de la mâchoire fiipérieur.e, en arrière de
l’orbite &prefqu’immédiatçrnent Jolis la peau.
Deux mufcles dèftinés à redreiïer les crochets
& àabaifterces branches , & , conféq.uemment, à
fermer la bouche, lés traverfent d’avant en arrière,
l’un extérieurement & l’autre du côté inférieur
, de forte qu’ils ne peuvent agir fans comprimer
la glande & en chaffer le,venin.
-Les crochets dont nous vehéirs 'de'pàrlér font
renfermés jufqu’aux deux tiers de leur longueur
dans une efpèce de gaine fibro-çelluUire, très-
forte & ouverte vers la pointe de la dent, ou elle
fe termine par une efpèce d’ourlet, fouvent dentelé.
Un canal règne dans toute l’étendue de leur
partie convexe & s’ouvre à leur fommet par uns
ouverture oblique taillée en bec-derplume.
Ce meme canal commence du côté de leur bafe
par une fente ouverte en avant.
Le conduit excréteur de la, glande vient s’ouvrir
dans celle-ci, pour y ve.rfer le venin, qui,
conduit dans le canal, eft diftillé à fon tour dans
la plaie faite par. lè crochet, arme terrible qui
porte avec certitude le ravage dans le corps des
animaux les plus robuftes, qui eft fouvent funefte
aux individus qu’elle atteint, & que Charas (1 ),
Richard Mead (3), John Ranby (4), Ed. Tyfon
(0 Les Millionnaires envoyés à Siam difent que, dans
un -Cr-oGociile de i-o pieds-8-pouces & demi de longueur ,
cec orifice pouYoit admettre le bout du doigt (Mémoires
pourferyir, &.c. , tome I I I , partie , pag. a6y)v V
(2) D ovehmet , ibidem. — C uvien t i. c.
(3) C 0 Y1 s k , ubi fup'à. ■
(4) T is o n ,/ . c.
(O Voye% \z ColleSlton académique, partie étrangère.
(2) Traité de la Vipère, Paris , 1694, in-8°. , pag. a i
& fui Y.
l i t 3}' Expofit. T, nechànica venenoKim, <5*c. , in Oper-, med.
Gcening,, 1749 » in-12 , tome II , pag. 19,
(4) The anatomy o f the poifonous apparatus o f a Rattle -
Snake , with an account-of the ejfctts of its-poifon ( Philof.
Tranf. j il». 401, pag. 3y7 ).
& dès les premiers jours de la belle faifon on voit
•lès Batraciens s’agiter déjà au fein de nos fontaines
( i) , John Bartram (2), Félice Fontana ƒ 5.), Franç. I
Redi (4), & quelques autres a-natomiftes, nous I
ont Bit connoître exadement tant dans la Vipère f
que dans le Crotale.
Cette efpèce d’intoxication donne lieu aux
fymptômes les plus effrayans, aux açcidens les
plus variés & les plus graves, & cependant le fuc
empoifonné qui la produit, rre paroît ni .éminemment
acide , ni alkalin, ni cauftique. Il a une teinte
d’un jaune plus ou moins foncé, une confiftance
fïrupeufe, une faveur analogue à celle de la graille
fraîche. Il fe defteche à la manière du mucus , en
fe gerçant, fe fendillant, & prenant une apparence
réticulée..
Le venin des Ophidiens à crochets conferve
fon activité très-long-temps , & même plufieurs
années après la mort de l’animal qui le portoit,
furtout s’il relie dans la cavité de la dent, où il
ne perd ni fa couleur, ni fa tranfparence. C ’eft ce
qu’ont démontré les expériences & les obferva-
rions de F. Fontana, de M. Bofc, & de pliiîïeurs
autres favans.
F O N C T IO N S E P T IÈM E .
Génération.
11 30. Les Sexes en général. Comme dans la plupart
des autfes animaux, les mâles , parmi les Reptiles,
font plus vigoureux, plus agiles, plus courageux
, plus ftardis que les femelles j ils ont aufti,
le plus iouvent, des couleurs plus vives, plus
variées.
11 51. Saifon des Amours. Quoiqu’ayant le fang
toujours froid, quoique paffant, chaque année,
plufieurs mois dans une torpeur comparable à la
mort, quoique moins fenfibles que les Mammifères
& les Oifeaux, dont les paffions font foute-
nues par un fang qu’agite fans celle un feu intérieur
, les Reptiles n'en éprouvent pas moins, au
retour dû printemps, le fentiment de l’amour,
& , avec lui, les premiers rayons d’un foleil vivifiant,
développent les forces chez les plus foi-
bles , infpirent de l ’aélivité aux plus lents , font
éclore le courage chez les plus lâches.
Alors, malgré le filence habituel de la plupart
d'entr’eux, prèfque tous font entendre des Ions
particuliers pour exprimer leurs delîrs : les mâles
appellent les femelles, & celles-ci leur répondent,
(1) Vipera caudifona americana : or the Anatomy o f a
Rattle-Snake (Philof. Tra nf, vol. X III , n". 144» Paë-
(2) A letter concerning a clujler o f friiall teeth bbfcrvcd at
the root o f each fang in the head o f a Rattle Snake ( ibid., y o I.
X L I , n°. 456, pag. 358).
(3) Traité fur le venin de la Vipère, 8cc. , Florence -,
1981, in 4°*
(4) OJfcrva^ioni e Uttere intorko aile Vipère.
& de nos marais, tandis que les Tortues fe
cherchent dans les bois & que les Lé?.ards & les
Serpens s’accouplent dans les taillis, fur les rochers
, fur le fable des landes & dans les ruines
des monumens des temps pâlies.
Dans un climat tempéré, comme te notre, les
Reptiles font, au renouvellement de l’année , les
premiers êtres animés qui reflentent 1e befoin de
s'unir, & , dès 1e milieu de l’hiver, on trouve
déjà quelques efpèces accouplées au fond des
eaux douces avant la ceffation des gelées ( i) .
S e c t io n p r em iè r e .
1132. Le Sexe mafculin en général. Les organes
de la génération font, chez eux, toujours renfermés
dans l'intérieur du corps, jufqu’au moment
de l’accouplement.
1133. Le Pénil. Il n’exifte rien qui 1e repréfente.
1134. Le Scrotum, Il manque, en raifon de la
nofition des tefticules.
113 y. LeDartos. Il eft dans 1e même cas & pour
la même caufe.
1136. Le Crémafter. Il manque également.
1137. La Tunique vaginale. Elle n’exifte point
non plus, à moins qu’on ne prenne pour elle deux
replis membraneux qui, dans tes O phidiens , ful-
pendent les tefticules, après être nés de ,1a face
inférieure du foie.
1138. Les Tefiicules en général, leur Situation.
On tes trouve conftamment dans la cavité abdominale.
Dans tes C héloniens , ils font collés à la face
inférieure des reins.
Dans les S auriens & les O ph id ie n s , ils font
placés en avant de ces vifeères & de chaque côté
de la colonne vertébrale.
Chez tes Ba t r a c ie n s , on tes obferve immédiatement
fous leur partie antérieure.
Ils font, dans toutes les efpèces, conflamment
au nombre de deux , mais ils ne lont point toujours
difpofés fymétriquement à droite & à gauche
de la colonne épinière.
Dans la Vipère, par exempte, ainfi que l’a noté
Charas, 1e droit commence proche & au-deftous
du fiel, & 1e gauche ne commence que quelques
lignes plus en arrière.
I14O. Leur Formes leur Volume. Dans les Vi-
(1) Daudin ( /. c. , tome I , pag. 208 , note ) cite à ce
égard un fait polît if & curieux , qui prouve, au moins pour
la Grenouille roufie, U vérité de notre aflertioli.