
placée fous la bafe du crâne , devant les dents
molaires de ce poiffon, fur l'articulation fupé-
rieure de fes os branchiaux & fous la voûte du
palais.
Cet amas de follicules eft fortement adhérent
à la membrane muqueufe de la bouche.
Leur couleur eft un gris fale* rougeâtre.
Leur tiflu femble homogène.
On les connoît imparfaitement feulement dans
les autres Poiffons.
977 > 978 & 979* Les Glandes fallvaires. Les
Poiffons en font dépourvus. Peut-être cependant
dans les Raies font-elles repréfentées par un amas
de grains glanduleux logés immédiatement fous
la membrane du palais, & dont nous avons déjà
eu occafion de parler (1).
S e c t i o n c i n q u i è m e .
980. Le Pharynx. Il eft attaché fupérieurement
fous la bafe du crâne, & , fur les côtés & en
deffous, foit au bord pollérieur des deux derniers
arcs branchiaux, foit a celui des os pharyngiens.
Nous avons déjà parlé de ceux-ci (a).
98p. Ses Mufcles. Des fibres circulaires entourent
le pharynx des Poiffons comme une forte
de fphjnâer plus ou moins large , communément
fort épais, & d'autant plus adtif & énergique
que les os pharyngiens font plus mobiles.
cette particularité furies Ammocætes, les Lamproies,
les Prickas, le canal alimentaire, dont les
parois font prefque tranfparentes, va directement
de la bouche à l'anus fans décrire de finuofités,
& même fans qu'il foit poflible de diftinguer l'ef-
tomac. Il eft à peu près de même dans les Syngnathes,
& en particulier dansleTuy.au déplumé,
où l'oefophage, confondu avec l’ eftomac, forme
une première portion du canal digeftif reconnoif-
lable aux deux couches de fibres mufculaires qui
l'enveloppent, difpofition qui fe retrouve également
& dans les Baliftes & dans les Coffres, fi
ce n'eft pourtant que ces derniers ont les parois
de l'oefophage comme tendineufes. Dans l'Ura-
nofcope, de même, aucune dilatation ne dillin-
gue l'oefophage & l'eftomac du relie du canal
digeftif.
Dans la plupart des Poiffons, l'oefophage a ,
au relie, le même diamètre que la partie de ce
dernier vifcère avec laquelle il fe continue : fou-
vent aufli, il préfente une ftrufture analogue, fle
forte qu'il eft très-difficile de diftinguer ces deux
(1) Voy e[ .ci-deffiis , n°. 954 , page 254.
(3) Voyei ci-deffus , page 19 7 .
vifcères entr’eux. Il a conftamment un grand
diamètre, & cela devoit être, puifque les animaux
dont nous parlons engouffrent rapidement
leur proie de labouche à l'eftomac fans la mâcher,
& que, fouvent même, celui-ci ne fauroit la
contenir tout entière. Conftamment encore, il eft
remarquable par fa brièveté.
S e c t io n s ix iè m e .
996. UEftomac en général. C ’ell dans cette
claffe d'animaux vertébrés, que l'eftomac préfente
les plus grandes différences de forme & de ftruc-
ture, quoique fouvent , pour le diamètre, il ne
diffère aucunement du relie du canal digeftif. En
citant quelques-unes des modifications les plus
notables qu'il offre nous ferons loin d'avoir épuifé
la matière.
997. Sa Forme, fa Grandeur. La figure qu'il
préfente le plus fouvent peut être, avec affez de
jufteffe, comparée à celle d'un chapiteau d'alambic
renverfé & un peu alongé. Le bec ou la
portion rétrécie aboutit au pylore; le fond répond
a un cul-de-fac unique, & l’ouverture fupérieure
à l’oefophage, dont la membrane interneîft lèche
& réfiftante dans les Plagioftomes.
Dans les Raies & dans les Squales, parmi
ceux-ci, l'eftomac eft effenliellement le même,
à la feule différence qu'il eft un peu plus alongé
dans les derniers, plus large, plus court, plus
arrondi chez les premières. II eft coudé en arrière
dans fa partie moyenne & a l'air d'une forte de
boyau. Sa portion antérieure communique avec la
poftérieurepar une petite ouverture qui ne permet
le paffage qu'aux alimens réduits en pâte ou èn
chyme. La membrane interné eft blanche., liffe,
molle, & recouverte de mucofités; elle n’offre
que quelques plis longitudinaux peu marqués,
excepté dans la Lamie nez, Squalus comubicus
de Schneider, où ces plis font coupés perpendiculairement
par d'autres plis tranfverfaux. Les fibres
de la tunique mufculaire qui paroiffent féparées
de la membrane muqueufe par un lit de cryptes
folliculeufes, plus ou moins grifâtresou blanchâtres,
font longitudinales pour la plupart, & font
plus nombreufes & plus marquées vers les orifices
que partout ailleurs : cette tunique préfènte, au
pylore, un rebord circulaire qui fait faillie dans le
canal inteftinal, ce que l'on obferve furtout chez
la Rouffette, & elle eft beaucoup plus forte &
plus prononcée dans le Rochier (Squalus fteflaris,
Linn.), que dans aucune autre efpèce. La Scie a la
fécondé portion de fon eftomac fort rétrécie &
tout-à-fait liffe intérieurement.
L'Efturgeon a la membrane interne de fon
oefophage blanche & hériffée de fortes crêtes;
«lie femble en outre comme réticulée. Du même
diamètre que l'oefophage , l'eftomac de ce poiffon
fe prolonge d'une manière entéroïde & forme, en
fe
fe recourbant, un tour complet. Rétréci un peu
en deçà du pylore, il fe dilate de nouveau dans le
voifinage de cette ouverture , en forte qu’il préfente
un renflement pyriforme , dont la bafe répond
à celle-ci. Sa tunique mufculeufe eft mince & fa
membrane folliculeufe eft lifte, fans plis, fans
rides, même fans villofités, fi ce n’eft au niveau
du renflement où elle offre trois longues rides
pyramidales, touchant au pylore par leur bafe, &
où elle eft veloutée & réticulée comme dans
l’oefophage à peu près.
Dans le Polydon feuille, l’eftomac3 d’une ampleur
notable 8c rempîiftant une grande partie delà
cavité abdominale,eft arrondi, & préfente, fur fon
côté droit & fort près Blinde l’autre, le cardia
en arrière & le pylore en avant. Ce vifcère n’eft
point ici Amplement la continuation de l’oefophage}
il conftitue un grand cul-de-fac à parois
liftes intérieurement. Le pylore, fort étroit, eft
bordé d’une valvule circulaire,
Dans le Lump, Cyclopterus lumpus, dont j’ai eu
occafion de faire l’anatomie avec quelques détails,
l ’eftomac a la figure de deux ovoïdes réunis à
angle aigu & fe continuant, d’une part, avec I’oefo-
phage, dont les plis longitudinaux intérieurs fe
prolongent dans fa cavité.} 8c 3 de l’autre, avec
î’inteftin , après avoir éprouvé une forte d’étranglement
avant le pylore.
La membrane villeufe de ce vifcère n’offre d’ailleurs
ici quelques rides que dans le voifinage de
cet orifice , qui eft fort étroit, mais elle eft toute
parfemée de taches opaques, formées par des
agglomérations de petites cryptes folliculeufes.
Dans l’Anguille, l’eftomac repréfente un cul-de-
fac profond & très-alongé, qui va en fe rétrécif-
fant vers le fond, & qui, antérieurement, femble fe
diviferen deux boyaux, dont le gauche eft l’oefophage
& dont le droit, recourbé à fon extrémité,
va percer l’inteftin.
Dans la Vive, l’intérieur de l’eftomac eft des
plus ridés , 8c le fond en eft obtus.
Dans les Gades, en général, l’oefophage eft
diftingué à fon origine par un fphinéter, le pylore
eft fort étroit, la tunique charnue de l’eftomac a
deux ou trois lignes d’épaiffeur furtout aux environs
de l’orifice inteftinal, qui fe trouve tellement
rcflerré, qu’il ne doit livrer pafîage qu’aux alimens
déjà réduits en pâte, 8c la tunique interne offre
des plis longitudinaux.
Dans la Sole & le Turbot, l’eftomac n’ eft qu’un
cul-de-fac peu profond, courbé en S dans la
première. La valvule pylorique de la Plie eft infun-
dibuliforme.
L’ eftomac du Sparus fpinife'r 3 très-développé, a
la figure d’une bouteille d’ofier dont le co l, très-
court 8c large, répond à l’oefophage, & a des
parois fi minces qu’il eft prefque tranfparent :
celui de l ’Epinoche eft fufiforme 8c fans courbure,
& celui de la Carpe ne fauroit être diftingué du
relie du canal digeftif.
Syft. Anat. Tome IV\
L’Orphiê eft dans le même cas que la Carpe,
mais le Brochet a un eftomac diltinct, occupant à
peu près la moitié de l’étendue des voies alimen*
taires, d’un diamètre trois fois plus grand que
celui de Pinteftin, rétréci près du pylore, que
garnit un pli circulaire, à parois très-épaifles , à
membrane interne liffe & blanche, largement
pliffée près du cardia, ridée feulement dans le
refte du vifcère, à membrane mufculeufe très-
forte & compofée de fibres longitudinales.
Dans l’Anableps de Surinam, l’eftomac n’eft
qu’un boyau affez long, recourbé fur lui-même &
un peu plus dilaté que le refte du canal alimentaire.
100$.Ses Glandes. Elles n’ont point encore été
décrites d’une manière fpéciale.
IÔ09, IOIO, IOII. Le Suc gaflrique ; fes Effets.
Conftamment imbibé d’un liquide fécrété fort
abondamment par Es parois, liquide évidemment
doué de qualités énergiques, l’eftomac des Poiffons
doit diffoudre, 8c diffout en effet, avec rapidité
les nourritures qu’il reçoit.
S e c t io n s e p t iè m e .
1012. Le Canal inteftinal en général. L’inteftin
des Poiffons ne varie pas, du refte,.moins que
i l’eftomac pour l’ampleur, la conformation, l’é-
paiffeur '& la difpofition dès circonvolutions }Ta
longueur eft en général proportionneraient moins
confidérable que dans les Mammifères, les
Oifeaux & même l^s Reptiles, & fouvent il eft
plus court que le corps, comme dans les Squales,
où il eft avec celui-ci dans le rapport de 1 à i,y >
dans les Baliftes, où ce même rapport eft de un à
deux, &c. Cette brièveté eft tout-à-fait en proportion
avec le genre de nourriture habituelle, ce
que femble juftifier une obfervation de Gueldenf-
taedt, qui a vu que, dans le Capoè’t , cyprin qui
fe contente le plus fouvent d’alimens tirés du
règne végétal, le canal inteftinal eft dix à douze
fois plus long que le corps entier (1).
Il eft plus difficile encore chez les Poiffons
que chez les Reptiles de partager l’inteftin en
gros 8c en grêle, 8c fouvent même la différence de
capacité eft inverfe, c’eft-à-dire que la portion
de ce conduit qui fe termine à l’anus peut avoir
un diamètre plus petit & quelquefois même des
; parois plus minces que celle qui la précède, &
c’ eft ce qui arrive dans les Raies, les Torpilles,
les Myliobates , les Scies, les Requins, les Rouf-
fettes, les Aiguillats, le Polyptère bichir, l’Eftur-
geon, les Baliftes, les Coffres, les Syngnathes.
D’autres fois, comme dans les Lamproies, les
Baudroies, l’Uranofcope rat;, le Pleuroneçte
(1) Nov. Comment. Acad. Petropol. , tome X V I I , pages
5q7 <Ü fuiv.
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