
fbii cri reflemble au bruit que, font entendre, les
uryilons dans nos campagnes.
Selon Seba, la Rainette flûteufe (Hyla tibia-
trii\ j.aurent‘ ). qu'on trouve en Amérique, coalfe
inelodseufement pendant les grandes chaleurs,
apres le coucher du foieil, ce qui annonce d'or-
ainaire un temps ferein.
F O N C T IO N C IN Q U IÈM E .
La Digefiion.
S e c t i o n p r e m i è r e .
9 4 3 - La Bouche, fon Ouverture. Elle varie beaucoup
en étendue & en extenfibilité.
Elle le prolonge fort loin en arrière dans les
Crocodiles , les Caïmans, & furtout les Gavials i
mais elle eft étroite.
Elle fe prolonge moins dans les Lézards, les
otellions, les Cordyles, mais elle eft large.
Elle a peu d étendue dans les Orvets.
. Peut dans beaucoup d’OpHiDiEws, comme
les Boa, les Couleuvres , les Vipères,-les Pythons,
Jes Crotales, & c ., fe dilater outre mefure & de
manière a livrer paflfage à des maffes alimentaires
un plus grand diamètre que celui du corps de
I animal. r
9 4 4 * Les Levres & leurs Commijfures. Les Reptiles
font tous dépourvus de lèvres proprement dites,
c eft-a-dire charnues & mobiles par elles-mêmes
et indépendamment des mâchoires, comme le
font celles de PHomme & de la plupart des Mammifères.
r
Un fimple repli ou bourrelet de la peau recouvert
d'écailles ou de petites plaques, les remplace
bien imparfaitement.
9J1. Les Dents. (Voye{ nos. 2 1 ,2 2 , 23 & 24 )
-Uans les C heloniens , elles font remplacées
par une enveloppe cornée qui revêt les mâchoires
& qui ne diffère point efientellement de celle du
bec des Oifeaux 5 feulement elle eft appliquée fur
un organe iufceptible de beaucoup moins demou-
vemens, car la mâchoire fupérieure eft toujours
fixe dans cet ordre des Reptiles.
Cette enveloppe eft tantôt manifeftement fi-
breufe, & tantôt homogène & d'un grain fin &
ferre» ' > ’ '
font tantôt à fimple tranchant, &
tantôt hériffés de petites dentelures comme celles
d une fcie, ou découpés en greffes dents inégales.
L extremité en eft tantôt entière & arrondie
tantôt echancrée, tantôt aiguifée en pointe. ’
S e c t i o n s e c o n d e .
L' ° s hyoïde en général; fou Corps. L'os
hyoïde, ou plutôt l'appareil hyoïdien, varie beau-
coup & fous un grand nombre de rapports dans
les différens ordres de la claffe des Reptiles,
quotqu'en général il fe rapproche beaucoup de
celui des Oifeaux & conduife par des nuances in-
fenfibles a celui des Poiffons,
L'os hyoïde des Crocodiles ( i) , comme leur
iternum, comme leur épaule, eft des plus Amples
qu il y ait dans la claffe des Reptiles.
Son corps (2) confifte en une grande & large
plaque cartilagineufe , convexe en deffous, Colli
n 6 en deffus , dont la partie antérieure eft
borneepar un contour demi-circulaire, & dont la
partie poftérieure, plus étroite, fe termine en
arrière par un bord concave. Les angles latéraux
de ce rebord poftérieur font un peu aigus & s’ofli-
nent petit a petit, mais ne laiffent pas de faire
toujours corps avec le refte du cartilage, en forte
qu on ne peut pas même les confidérer comme des
veftiges de cornes pofférieures. La partie antérieure
en demi-cercle a deux petites échancrures
remplies par une membpane, & derrière ce demi-
cercle , là ou commence le rétréciffement, s’arti-,
cule de chaque côté la feule corne qui exifte (rf,
laquelle eft offeufe & un peu en forme d'équerre
dont la branche poftérieure ferait plus large 8c
plus aplatie, ce qui lui donne quelqu'analogie
avec les cornes de l'hyoïde du Pipa. Elle lé porte
obliquement en arrière 8c vers le haut, où elle fe
termine par un petit appendice cartilagineux ,
lequel n eft ni attaché , ni fufpendu au crâne
par un ligament 8c 11'y tient que par des mufcles
, Le bord antérieur de la plaque fe relève un peu
a la bafe de la langue, où il femble le rudiment
d une epiglotte très-large & trqs-baire., ,
C'eft fur cette plaque cartilagineufe que repofe
le larynx., ‘ -
On obferve la même difpofition dans le Caïman
L'appareil hyoïdien des C héloniens (4) eft plus
compliqué que celui des Crocodiles 8c varié fingu-
lieremenr, pour la forme, d'un genre 8c même
d une efpece a l'autre.
Il eft généralement compofé d'un corps ff)
quelquefois divifé lui-même en plufieurs pièces ’
8c de deux ou même trois paires de cornes (6)’
Sous la partie antérieure de fon corps eft encore
fufpendu un os ou un cartilage quelquefois double,
qui eft l'os fpécial de la langue, & qui à
beaucoup d'analogie ayec celui que l'on voit dans
les Oifeaux, mais en avant de l'appareil 8c non en
deftous.
Les plus grandes cornes ( 7 ) , celles de la paire
anterieure quand il n’y en a que deux paires ,
((20) IPbI.i dLeXm,X àV. II,, fig. 2. (3) Ibidem , bb.
(4 ) Même planche, fie. Q.
(5) Ibidem, fig. g , a.
(6) Ibidem , bbcc*
(7) Ibidem, b b.
Reptiles.
I
celles de la moyenne quand il y en a trois, embraf-
fent l’oefophage & remontent derrière les muf-
cles analogues des digaftriques fans être fixées autrement
que par leurs propres mufcles.
Les Tortues de terre, d’après l’ une defquelles
a été faite la figure que nous offrons ic i, ont le
corps de l ’os plus large, fa pointe antérieure plus
longue.
On obferve, dans le milieu du difque, deux
efpaces ronds, que, chez, certaines Tortues,
telles que le Teftudo indica, font feulement plus
minces, mais qui dans d’autres, tel que le Coui
(Teftudo radia ta) y font abfokiment membraneux. j
Dans certaines Emydes, dans YEm y s europia, !
en particulier, le corps eft plus large, & a fur lè
devant un petit efpace membyaneux.
Il s’y forme quelquefois deux & même qiiatre
noyaux offeux.
Dans l’hyoïde des Trionyx , le corps eft compofé
en avant d’une pointe cartilagineufe, fous la- i
quelle eft fufpendu un grand cartilage lingual de j
forme ovale. A la bafe de cette même pointe
adhère de chaque côté une pièce offeufe rhomboï-
dale qui repréfente les cornes antérieures, & j
enfuite quatre autres formant un difque épais,
concave en deffus, plus large en avant, échancré
latéralement & en arrière.
Aux angles antérieurs de ce difque, adhèrent
les cornes moyennes, très?offeufes, longues, d’une
feule pièce, comprimée , arquée, & terminée par 1
un petit cartilage.
Les autres font plus larges , plus plates & prolongées
par un cartilage, dans l’épaifleur duquel
font incruftés à la file cinq oufix noyaux offeux,
ronds ou ovales, très-durs 6t très-diftinéts; en
forte que la totalité de l’ os comprend vingt pièces
offeufes différentes, & qui paroiffent refter ifolées
les unes des autres jufqu’à la vieillelTe
L’hyoïde de la Chélyde eft derlSonne heure
entièrement offeux.
Son corps eft compofé d’une pièce longue,
étroite, prifmatique, ereufée en deffus d’un canal
qui loge la trachée-artère, dilatée en avant, &
portant de chaque côté deux autres pièces angu-
leufes , dont les deux mitoyennes fe réuniffent en
avant, laiftant entr’elles & le corps principal un
efpace membraneux fur lequel repofe le larynx.
C ’eft fur l’angle que forment les deux latérales
avec la dilatation du corps principal que s’articulent
les cornés moyennes qui font très-fortes,
prifmatiques dans leur moitié interne, enfuite
grêles & terminées par une pièce offeufe 6t pointue,
diftinéte du refte de la corne.
Les cornes poftérieures s’articulent à l ’extrémité
poftérieure du prifme qui forme le corps
principal.
Elles font longues, fortes, un peu comprimées
& courbées en arc.
Sous la partie antérieure & dilatée eft fufpendu
l’os de la langue, formé en avant d’un cartilage
demi-circulaire, & en arrière de deux pièces
offeufes en forme de croiffant, dont l’angle interne
fe prolonge en une efpèce de queue ou de pédicule
qui règne fous le corps prifmatique de l’os
hyoïde.
Dans les Chélonées ou Tortues de mer , dans
le Caret, par exemple, le corps de l’hyoïde a la
figure d’un bouclier oblong. Concave en deffus,
où il correfpond au larynx & au commencement
delà trachée-artère, il eft aiguifé en avant en une
pointe qui pénètre dans le corps charnu de la
langue, en paffant fur l’os lingual. Il porte enfuite
une fort petite corne antérieure fur un angle de
chaque côté. La grande corne, courbée en angle
obtus pour tourner autour de l’oeiophage & de la
mâchoire , plus offeufe que tout le refte de l’appareil,
s’articule au milieu du bord latéral du
corps, 8t fon extrémité libre fe termine par un
petit article cartilagineux. Les cornes poftérieures,
cartilagineufes, plates , à peine arquées , naiffent
des angles poftérieurs.
Dans les Sauriens, l’hyoïde a quelque refTem-
blance avec celui qui exifte dans les Oifeaox,
mais fa compofition eft plus complexe.
Il n’eft ordinairement que cartilagineux & toutes
fes parties, grêles & alongées, font foudées en-
femble.
1 1 a généralement un corps fimple St deux paires
de cornes.
Quelquefois celles-ci font au nombre de trois
paires.
Le corps porte antérieurement une tige grêle
qui fe prolonge plus ou moins en un cartilage ,
lequel pénètre dans l’intérieur de la langue.
Les cornes antérieures font diverfement repliées
& les poftérieures diverfement dirigées fui-
vant les efpèces.
Dans les Monitors ( i) , la pointe antérieure du
corps (2) eft de longueur médiocre & ne fe
porte point même auffi avant que le larynx.
Les cornes antérieures (3), dirigées d’abord en
avant, fe dilatent bientôt 6c font brifées par une
articulation mobile (4). Leur fécondé pièce , d’abord
auffi dilatée, fe dirige en arrière, fe courbe
en dehors , fe croife avec la première & fe recourbe
de côté pour aller fe perdre dans la région
latérale correfpondante du cou.
La deuxième paire de cornes (5), compofées
; auffi de deux pièces, fe dirige obliquement en
(1) PI. LXXVII, fig. a.
(2) Ibid. , c.
(3) Ibid ., a a.
(4) Ibid. , ddu
(5) Ibid., b b.
(1) Co visu , Recherches citées, tom. V , »•. pairie, page
194.