
ception des Paéloles, elles ne font qu'au nombre
de deux , & appartiennent à la paire antérieure
des pattes.
Elles y font conftamment plus grandes &
furtout plus groffes que les autres pattes.
Celles-ci quelquefois pourtant les dépaffênt
de beaucoup par leur longueur.
Elles ne font pas toujours fymétriques, ni d’un
même volume.
C ’eft ce qui nous fera démontré par les détails
dans lefquels nous allons entrer.
Dans les Décapodes donc, les deux pieds antérieurs
toujours, & quelquefois les deux ou quatre
fuivans, font emforme de ferres , c’eft-à-dire
que l’avant-dernier article en eft dilaté, comprimé,
chéiroïde, prolongé inférieurement en une pointe
conique, daétyloïde ( i ) , & oppofée au dernier
article, qui eft mobile, & qu’on a comparé à
un pouce (i).
La réunion de ces deux articles en une forte
de gin gl y me eft ce qu’on a appelé main.
Dans tous les Brachyures, la première paire
des pieds offre cette diipofition.
Dans les Ma tûtes, en particulier, les mains
portent en-deffus une crête dentelée, & font ,
à leur face extérieure, hérilfées de tubercules
pointus,
Dans les Podophthalmes, elles font alongées
& épineufes.
Dans les Lupées du Dr. Leach, leur longueur
eft telle qu’elle eft double au moins de celle du
teft.Q
uelques Etrilles ou Portunes leur reffemblent
fous ce rapport.
Celles de l’Etrille commune, Cancer puber de
Linnæus, font fillonnées, armées d’une dent
forte & crénelée au côté interne du carpe, &
d’une autre fur l’article fuivant.
Leurs doigts font noirâtres.
Dans le Crabe enragé de nos côtes, Cancer
m&nas^ÀQ Linnæus, la tranche fupérieure des
mains|ëftrcomprimée en manière d’arêcé arrondie,
terminée par une petite dent, dont on
retrouve l’analogue, quoique plus forte, au côté
inrerne de l’article précédent.
Les doigts ici font ftriés, prefqu’également
dentés & avec le bout noirâtre.
Dans les Crabes proprement dits, comme le
Poupart ou Tourteau, les mains, arrondies, ne
préfentent fupérieurement aucune apparence de
crête.
Dans ce dernier fpécialement, elles font groftes,
unies, avec les doigts noirs, & garnis intérieurement
de tubercules moufles.
( i) Cette pointe,- fixe & non mobile, a été parfois
nommée index.
(a) Les deux doigts ou prolongement qui conftituent
la pince , ont reçu, de la part des malacoiiracologifles,
le nom colleâif de mordons.
Les Clorodies du do£tc. Leach ont l'extrémité
des doigts creufée en manière de cuiller.
Les mains des Atélécycles font fortes & velues.
Celles des Thies font à proportion moins développées.
Celles des Murfies, des HépateS & des Ca-
lappes font très - comprimées fupérieurement,
avec une crête aiguë & dentelée, formée de
fept dents chez les dernières, où elle eft d'ail-*
leurs munie de tubercules rouges.
Les ferres de l’ Eriohie de nos côtes ( i) font
épineufes & ont les ao;gts noirs.
Celles des Trapézies font d’une longueur
remarquable.
Dans le Crabe fluviatile de Belon, qui appartient
au genre Thelphufe , elles offrent des afpé-
rités & une teinte rouffâtre à l’extrémité des
doigts, qui, d'ailleurs, font longs, coniques &
inégalement dentés.
Dans les Gonoplaces, les ferres des mâles
font longues & cylindriques, & font armées de
deux dents, l’une fur le bras, l’autre au côté
interne du carpe. Les mains font alongées, un
peu rétrécies à leur bafe. ' '
Dans les Honioles, les mâlés ont aufli lés
ferres plus grandes.
Chez les Gélafimes, l’une des ferres, tantôt
la droite, tantôt la gauche, eft ordinairement
beaucoup plus développée que l’autre.
Les doigts de la plus petite font fréquemment
en forme de fpatule ou de cuiller (2).
Dans les Ocypodes, les pinces font prefque
femblables entre elles, fortes, courtes, & terminées
par une main en figure de coeur renverfé.
Elles font très-chagrinées & dentelées fur leur
tranche dans l’Ocypode cératoph:halme.
Dans les Midtyres, elles font coudées à la
jonction des troifième & quatrième articles.
Les ferres des Plagufies, font courtes & épaiffes.
Celles des vraies Leucofies font épaiffes, avec
les mains ovoïdes & les doigts courts.
Celles des Parthénopes . font très - grandes ,
dirigées horizontalement & perpendiculairement
à l'axe du corps jufqu’au carpe, repliées enfui te
par devant fur elles-mêmes, avec les doigts fléchis
brufquement & angulairement.
Dans quelques efpèces de ce genre , les ferres
des femelles font beaucoup plus courtes que
celles des mâles.
Dans les Mithrax,les Acanthonyx, les Pifes
& autres genres voifins, les ferres, toujours
avancées, ont tout au plus le double de la lon-
(1 ) C’eft le Cancer fpinifrons de Fabricius.
(2) Ordinairement les Cruftacés de ce genre ont l’habitude
de tenir la greffe pince élevée en avant du corps,
comme s’ils faifoient un gefte polir appeler quelqu’un.
C'cft pour cela qu’une des efpèces a été nommée Cancer
vocans.
guçur du corps, & leurs doigts ne font ni bruf* j
quement ni angulairement inclinés.
Chez les premiers, les Mithrax, elles font
très-robuftes & çreufées en cuiller au bout
Chez les lpyfes, leur volume eft moyen & elles
ont les doigts pointus.
Dans les Matas , elles font à peine plus épaiffes
que les pieds fuivans.
Dans les Doclées de M. Leach, les. ferres,
chez les mâles même, font notablement plus
courtes que les deux pieds fuivans.
Celles des Egéries font filiformes, avec les
mains fort alongées & prefque linéaires.
Celles des Dorippes font courtes dans les deux
ftXcS.
Pans la Dromie ordinaire, les doigts en font
forts, très-dentés fur les deux bords & en partie
couleur de rofe.
Dans les Ranines, les pinces font comprimées,
en forme de triangle renverfé, dentées, avec les
doigts brufquement fléchis.
Dans les Macroures, les premiers ou les féconds.
pieds au moins font conformés comme
les pinces ou ferres des Cruftacés que nous
avons déjà à cet égard pafles en revue.
Chez les Albunées, les deux pieds antérieurs
;font terminés par une m.iin très - comprimée,
triangulaire & monodaétyle.
Les Hippes ont les deux pieds antérieurs terminés
par Une main très-comprimée aufli, mais
prefque o.voïde & lans doigts.
Dars tous les Paguriens, les deux pieds antérieurs
fe terminent en une main didaétyle, & ,
parmi eux , la plupart des Hermites., qui vivent
en parafites dans des coquilles univalves, bouchent
l’entrée de celles-ci avec leurs pinces
antérieures, & le plus fouvent avec un seul de
leurs mordans, qui eft ordinairement plus grand
que l’autre.
Les deux ferres de l’ Hermite - Bernard font
hérifféts de piquans, avec les mains prefque en
coeur & la droite plus grande.
Celles du Pagurus angulatus de RifFo, font
fortement sillonnées avec des arêtes longitudinales.
La droite eft plus forte aufli.
Dans les Aftaciens ou Homards, les deux
pieds antérieurs, & fouvent aufli les deux paires
iuivantes, fe terminent par une pince dida&yle
QU à deux mordans.
Dans la Galathée rugueufe, les deux ferres
font très-longues & cylindriques.
Dans la Galathée striée elles sont grandes &
moins longues neanmoins, mais fort épineufes.
Dans la Porcellane platyehèie f i ) , elles font
très-grandes & velues au bord extérieur.
('1) C’eft le Cancer platycheles de Pennanc , Zool. Brit.,
IV, M B
Dans la Porcellane hériffée, toute leur face
fupérieure eft velue.
Elles font glabres, au contraire, dans la Porcellane
à fix pieds.
Dans, les Thalaflines, les quatre pieds antérieurs
font terminés par deux doigts, formant
parfaitement la pince. Mais ordinairement les
deux ferres antérieures font plus grandes.
Les Callianafles, qui les avoifinent, ont les
ferres très-inégales, tant pour la forme que pour
les proportions. Le carpe de la plus grande des
deux antérieures eft tranfverfal & forme avec
la main uu corps commun, tandis que le même
article de l’autre ferre eft alongé.
Les ferres des Axies font prefque égales &
leur carpe ne fait point partie de la pince.
Dans les Eryons, qu’on ne connoît qu’à
l’ état foflïle, les pinces des deux ferres anterieures
font étroites, et alongées.
Dans l’ Ecreviffe de Norwège ou Néphrops de
M. Leach, les deux ferres antérieures ont des
1 épines & des arêtes dentées.
Dans les Homards & les Ecrevifles proprement
dites, les pinces font plus ou moins ovales.
Dans le Homard commun, les antérieures font
inégales, très-grandes. La plus volumineufe de
celles-ci eft ovale, avec de groffes dents molaires.
L’autre eft plus alongée & porte beaucoup
de petites dents.
L’ Ecrevifle commune a fes pinces antérieures
chagrinées & finement dentelées au bord interne
des mordans.
Dans les Pénées, les trois premières paires
de pieds ont la forme d’une ferre didaétyle.
Leur longueur augmente d’ailleurs progreflï-
vement, en forte que celle de la troifième dé-
paffe les autres.
Dans les Atyes, on ne trouve que deux paires
de ferres didaêtyles, formées par les quatre pDds
antérieurs. La pince qui les termine eft fendue
jufqu’à la bafe, & femble ainfi eompofée de deux
lanières réunies à leur origine. L’ article qui la
précède a la figure d’un croiflant.
La fécondé paire eft la plus grande.
Dans les Crangons, les deux ferres antérieures
n’ont qu’une dent à la place du doigt fixe, &
celui qui eft mobile eft fléchi ou en forme de
CEoehet.
Par un défaut de fymétrie remarquable dans
l’orgamiarion des animaux , les Proceifes ont l’un
de leurs deux pieds antérieurs terminé en pointe
alongée », et l’aurre prolongé en une main didac-
tyle. Les deux suivans, inégaux et grêles, font
terminés chacun par deux doigts.
L’un de ces féconds pieds eft fort long, avec le
carpe & l’article précédent annelés.
Les Hyménocères ont les deux pieds antérieurs
terminés par un long crochet, bifide au bout & à
divifions très-courtes, dilatées, membraneufes &
| comme foliacées.
Kk k 2