
eft néceflaire, & à empêcher celle qui leur feroic
nuifible d’entrer dans leurs yeux. Par-là, ils dif-
tinguent les objets au milieu de l’obfcurité des
nuits, de même qu’aux rayons du foleil le plus
brillant. Les m 41111 Ve* Cv,aamméeliéeoonnss ppaarroomifleennct jjoouuiirr ppaarr eexx-- pens, & , à diverfes époques, Ton opinion a été
lremublee il Thn C&.6 tlri d7éml?ic eaXt,q qUulfee', Cfrahnesz ,leaU mX e’m ’?b rfaennes Prnaêrmtap8 Énen pr aMr l esr nzowo!«lo gies & par les an.„a-tomiftes, u__
fait a été remarqué de wut temps, n t dans fes
immortels écrits, Ariftote fignaîe pofitivement
cette prétendue abfence des voiles mobiles &
protecteurs de l’organe de la vifion chez lès Serpens
,fon femble fi fin & fi délicat, que, fans la membrane
qui revêt leurs yeux, & dont nous parlerons plus
tard, ils feraient vivement offenfés par l’éclat du
ciel dans les contrées où ils font obligés de vivre.
Prefque tous les Reptiles , d'ailleurs, ont,
comme les Oifeaux, les yeux garnis d’une membrane
clignotante, conformation qui feule annoncerait
déjà un organe délicat & fenfible.
t /9Sm Yeux en général. Tous les Reptiles
n’ont que deux yeux mobiles placés dans des orbites
pratiqués dans les parois du crâne & de la
face.
Aucun d’eux n’en a ni plus ni moins. Quelques-
uns feulement les offrent à l’état rudimentaire.
Ces yeux ont une pofition conftamment latérale
i— — r 1 »v j wc peu i c a i i i i i u u nm i c S j
même par M. Cuvier. Néanmoins des recherches
récentes, entreprifes par mon frère ( i) , 6c vérifiées
par ce dernier favant & par M. Duméril, ont
démontré que l’oeil des Ophidiens eft recouvert
par une paupière unique, fort grande, immobile,
qui paroît comme enchâflee dans un cadre faillant
que forme, autour de l ’orbite, un nombre variable
d’écailles, mais le plus ordinairement de fept à
huit.
Il exifte un cul-de-fac circulaire peu profond
entre ce cadre & la paupière, qui, elle-même, eft
compofée de trois feuillets membraneux , lu périr
pofés.
Le premier de ces feuillets eft une lame épid’er-
mique, élaftique, plus épaiflë au centre qu’ à-la
circonférence, qui fe continue infènfîblement
avec la cuticule du rebord écailleux de l’orbite.
, & font compofes des mêmes parties efîentielles
que ceux de l’Homme. j **Y^ ‘•uuuhc uu reoora ecaiiieux ae i orbite.
7S<5. Des Sourcils & des Paupières en général. ! , I f M fe détache^ P0“ ? t°mber avec le refie
Les Reptiles manquent de fourcils , & les ef- r *7 erm,e ’ ?U m°mî nt la mue,
pèces qui , comme le Lophyre fourcilleux de _très"fin > mou & Parfaitement
M. Duméril, Lacerta fuperciliofa de Linnxus, en
lêmblent pourvus, ont Amplement l’oeil fur-
monté d’une crête ou d’un affemblage de petites
écailles plus ou moins faillantes.
Ces animaux varient confidérabietnent par le
nombre & la difpofition de leurs paupières.
Les Crocodiles & les Tortues en ont trois, &
U troifième eft verticale comme dans les Oifeaux. 11 y en a trois pareillement dans les Grenouilles
; mais la troifième eft ici horizontale
comme les deux autres (i).
Les Lézards ordinaires ont, pour paupières,
une forte de voile circulaire, tendu au-devant
de l’orbite & percé d’une fente horizontale qui
peut fe fermer par un fphin&er & s’ouvrir par un
releveur & un abaiffeur.
Sa partie inférieure renferme un difque lilfe,
arrondi & cartilagineux comme chez les Oifeaux.
Il exifte de plus, chez eux, une fort petite
paupière interne.
Celle-ci manque totalement dans le Caméléon,
dont la fente eft, du relie, fi petite, qu’on voit
à peine fa pupille à travers.
Le Gecko n’a point de paupières mobiles Son
oeil eft protégé par un léger rebord de la peau.
Il paroît qu’il en eft de même dans le Scinque.
Les yeux des Ophidiens font, en apparence,
dépéurvus de paupières. Un léger rebord, formé
par la peau, femble les protéger feulement. Le
tranfparenc au centre.
Le troifième eft formé par la conjon&ive.
La Salamandre h’a que deux paupières hori-
zontales t charnues 6c très-peu mobiles. Il ne pa-
roît point qu’elles puiflenc entièrement couvrir
l’oeil.
7S8. La Paupière fupêrieure. Elle eft horizontale
dans les Tortues & les Crocodiles, où elle préfente
à fon bord un renflement marqué.
Dans les Grenouilles & les Crapauds, elle n’eft
qu’une faillie de la peau à peu près immobile*
792. Ses Cils. Ils font nuis.
794. La Paupière inférieure. Dans les Chéloniers
& les Crocodiles, elle eft, ainfi que la fupêrieure,
renflée à fon bord libre.
Dans les Grenouilles & les Crapauds, fon bord
eft pareillement renflé & elle eft beaucoup plus
mobile que la fupêrieure.
796. Ses Cils. Us n’exiftent point.
798. La Conjoniïive. Dans les Serpens, elle repréfente
un grand fac fans ouverture extérieure
comme chez ces individus de l’ efpèce humaine
ou l’on obferve la particularité de ftruéhire dé-
cme par les pathologiftes fous la dénomination
d ankyloblépharon.
Dans les mêmes animaux, cette membrane con -
jonaive revêt les deux tiers antérieurs du globe
g 11 Mémoire fur U diftofition des Paies lacrymales dans
I les Serpens, Paris , 1821, in-4®.
(1) Poycf ci-aprcs n®.
de l'oe il, auquel elle adhère intimement, & une
partie des mufcles moteurs de l'organe, ainfi que la
glande lacrymale, dont les conduits femblent la
traverfer en arrière.
En avant & en bas, elle eft percee d un trou
ou pore arrondi, orifice d'un canal lacrymal
unique.
799. La Caroncule lacrymale, la Membrane clignotante
, la troifième Paupière. Dans les Chélo-
niens & les Crocodiliens, la troifième paupière eft
verticale comme dans les Oifeaux. Demi-tranfpa-
rente, & fe mouvant d’avant en arrière, elle peut
couvrir tout l’oe il, & ne renferme qu’un feul
mufcle qui remplace le pyramidal des Oifeaux,
qui eft de même fixé à la partie poftérieure du
globe vers le bas, & qui, après avoir tourné autour
du nerf optique, repafle fous l’oeil pour
porter fon tendon à cette paupière. Elle n’offre ni
le mufcle carré des Oifeaux ni fa gaine (1).
Dans les Lézards ordinaires, cette même paupière
eft fort petite & fans mufcle propre d’aucune
efpèce.
Elle manque tout-à-fait dans le Caméléon,
dans le Scinque & le Gecko.
Dans les Grenouilles & les Crapauds, elle fe
meut de bas en haut 6c eft d’un ufage beaucoup
plus habituel que les deux autres. Elle eft fort
tranfparente & n’a qu’un mufcle placé tranfverfa-
lement derrière le globe de l’oe il, lequel forme
de chaque côté un tendon mince qui va s’inférer
à l’extrémité correfpondante du bord libre de cette
troifième paupière.
Les Ophidiens 6c les Salamandres font privés de
cette efpèce de paupière.
800. La Glande lacrymale & fies Conduits. Les
Reptiles ne varient pas moins à l’ égard de leurs
glandes lacrymales qu’à celui de leurs paupières.
Les Chélonées ont, à l’angle poftérieur, une
glande lacrymale très-confidérabîe, rougeâtre,
grenue, lobulée, & étendue jufque fous la voûte
temporale.
LesEmydes ont deux petites glandes lacrymales
d’un teinte noirâtre. Il en eft de même dans les Crapauds & les
Grenouilles.
Dans les Lézards & les Caméléons elle forme,
dans la partie antérieure & interne de l’orbite,
une malle conique à peu près du volume de l’oeil.
On a cru généralement jufqu’à ces derniers
temps que les Serpens n’offroient aucune apparence
de glande lacrymale j c’eft à tort i elle
exifte évidemment dans ces Reptiles, où elle eft
logée dans l’orbite derrière le globe de l’oeil & où
fouvent elle préfente un volume confidérable* &
une forme annulaire.
(1) Poye% r©mc I I I , p*£C 563 , u*. *45.
La forme de cet organe, dans les O phidiens ,
eft triangulaire i fa face externe eft recouverte par
la peau, qui lui adhère peu) l’antérieure envoie à
la conjonctive des filamens déliés & tranfparens,
qui paroiflent être des conduits excréteurs. Elle
eft enveloppée par une membrane cellulaire très-
mince & compofée d’une multitude de granulations
arrondies , blanchâtres, aflez volumi-
neufes, réunies entr’elles au moyen de vaifleaux
& de nerfs qui la pénètrent par fa face interne.
802. Les Points 6* les Conduits lacrymaux. Cher
les Ophidiens, la conjonctive eft percée en avant
d’un point lacrymal unique, quife continue avec un
conduit membraneux, très-mince, tranfparent.
Celui-ci s’engage dans une ouverture infundibu-
liforme que lui préfente l’os unguis, pafle dans la;
paroi externe des fofles nafales & va s’ouvrir dans
une grande poche anfradtueufe, ou immédiatement
dans l’ intérieur de ces cavités.
Ce dernier cas eft celui des Serpens dont les
mâchoires font armées de crochets venimeux.
805. Le Sac lacrymal. Dans les Ophidiens non
venimeux, il eft repréfenté par une grande poche
anfraétueufe, logée dans la paroi externe de la
fofle nafale, recevant les larmes & les tranfmet-
tant dans la bouche.
Cette poche manque dans les Serpens inno-
cens.
8oy, 806,807, 808, 809, 810, 811 & 812. Les
Mufcles de l'OEil. Voyez ci-deflus n°. 175, 176 &
i??-
Dans la Grenouille, où ces mufcles ont été
difîequés avec un foin tout particulier par Du
Petit, ils préfentent certaines particularités qui
méritent d’être notées.
Après avoir enlevé les deux paupières , orr
trouve un mufcle qui naît de toute la partie du
crâne qui fait le plancher de l’orbite 6c qui va
s’inférer à la felérotique , dans fa région fupé-
rieure, depuis le grand angle jufqu’au petit-angle»
à peu de diftance de la cornée.
Long d’une ligne , ce mufcle n’a point un quart
de ligne d’épaifieur, & fe trouve quelquefois di-
vifé en trois portions.
C’eft un releveur de Ucëil.
Un autre mufcle tranfverfal, rempliflant conjointement
avec le précédent le même office de
relever l’oeil, couvre toute la partie inférieure
du globe de celui-ci & fe fixe par fes deux extrémités
au grand & a;u petit angle de l’orbite.
Un abaiffeur de l*oeil exifte auflî chez le même
Reptile. Il refîemble au choanoidc des Mammifères,
c’eft-à-dire qu’il a la figure d’un entonnoir. II
naît du pourtour du trou optique, enveloppe le
nerf du même nom, puis la partie poftérieure du
globe de l’oeil, fur la région moyenne duquel il fe:
i termine.