
le même^ volume que dans le Pigeon, la Perdrix
& les Faifans.
La prefque totalité des corps olivaires pénètre
dans les lobes optiques , où ils s’épanouiflent : à
peine, chez les Tortues * le Crocodile & les
Grenouilles, trouve-t-on un petit faifceaü qui, de
ces corps, aille gagner les lobes cérébraux.
Les cordons reftiformes font beaucoup moins
prononcés dans les Reptiles, que dans l'Homme,
les Mammifères & les Oifeaux.
S e c t i o n q u a t r i è m e .
61 ƒ. La Moelle épiniere en général. Chez le plus
grand nombre des Reptiles, la moelle alongée fe
continue'en ligne directe avec l’axe nerveux du
tronc, comme il eft facile de s’en convaincre
fur la Grenouille, la Vipère |& la Tortue. Mais
cet axe nerveux n’ offre point chez tous la même
difpofition.
Dans les O phidiens , en effet, la moelle épinière
eft régulièrement cylindrique, tandis qu’elle
eft aplatie d’avant en arrière dans les Batraciens.
Son volume eft en rapport avec celui de la
mafle du corps & des nerfs, comme a pu s’en
affurer fur la Chélonée franche, le Caméléon, le
Crocodile, la Tortue grecque (1), &c.
Ses proportions de forme & de grandeur varient
d’un genre à l’autre. Cependant, fa longueur
eft, en général, d’autant plus remarquable que
les membres font plus grêles & que la queue eft
plus étendue.
Chez les têtards des Batraciens anoures ,
elle fe prolonge dans le canal coccygien de la
queue qu’ ils font deftinés à perdre dans leurs métamorphoses
fubféquentes. Jufqu’à l’extrémité de
cette partie elle conferve un calibre confidérable.
Dans les Crapauds, au contraire, elle n’occupe
que la moitié de la longueur du canal rachidien.
Sa fîmplicité paroît extrême dans les O ph i diens
, comme la Couleuvre & la Vipère, & dans ;
certains Batraciens urodèles, comme la Sirène
& le Protée, animaux privés de membres, & chez
lefquels elle conftitue un cylindre d’un calibre à ;
peu près uniforme dans toute fon étendue, effilé
ite fans renflemens. Elle eft-furtout extraordinairement
grêle dans les Orvets, les Couleuvres & les
Vipères.
Comparée a la mafle encéphalique, la moelle
èpinière eft proportionnément beaucoup plus développée
dans les Reptiles que dans les Oifeaux &
les Mammifères , & furtout que dans l’Homme.
Cette particularité eft d’autant plus marquée,
qu’on cherche à l’obferver fur des animaux plus
rapprochés de l’époque de la naiflance. A cet
égard, par exemple, le têtard de la Grenouille
reflemble beaucoup aux poifîons.
6lO. La Forme & le Volume de la Moelle épinière
Juivant les diverfes régions où. on Vexamine. Les
embryons de tous les Reptiles, primitivement
dépourvus de membres, ont, comme l’Anguille,
une moelle épinière d’une feule venue.
Chez les O phid iens & le Protée, qui font
privés de membre à leur âge adulte même, cette
moelle demeure conftamment fans renflemens.
Chez les autres Reptiles, à mefure que les
membres fe développent, on voit apparoître ceux
de ces renflemens rachidiens qui leur correfpon-
dent, & dont la pofition & le volume font dans
un rapport exaêt avec la pofition & le volume de
ces appendices latérales.
Chez l’embryon des Batraciens, chez le têtard
des Anoures, où l’apparition du membre
pelvien précède celle du membre thoracique, le
renflement poftérieur de l’épine naît avant l’antérieur,
qui ne fe montre guère , dans la Grenouille
& le Crapaud en particulier, qu’un ou deux jours
après le premier, c’eft-à-dire vers le vingtième de
la formation du têtard.
Les Reptiles qui n’ont que des pieds de derrière
fans pieds de devant, n’ offrent de renflement à
la moelle épinière que dans la partie poftérieure.
Le contraire a lieu chez ceux qui n’ont que des
membres antérieurs & point de membres pofté-
rieurs.
Ceux à qui la Nature a accordé les uns & les
autres, offrentfimultanément des renflemens à la
partie antérieure & à la partie poftérieure de leur
moelle vertébrale. ‘
Les Tortues, les Crocodiles, les Iguanes, les
Lézards, les Emydes, les Chélonées, & c ,, font
dans ce cas.
Le diamètre de la moelle épinière, mefuré chez
les Reptiles au niveau de l’articulation aftoïdo-
axoïdienne, varie confidérablement.
Selon le dofteur Serres, il e ft, dans la Tortue
grecque, par exemple, de 0,00300 mètres, &
dans la Tortue couï, de 0,005003 dans le Lézard
vert, de 0,0017 y, & dans le Lézard gris de 0,001665
dans le Caméléon.* de 0,00225, & dans l ’Orvet de
0,00133.
Lorfque cette moelle préfente des renflemens,
ceux-ci font conftamment fufiformes.
624. La Siruélure interne de la Moelle épinière.
Elle eft, dans les Reptiles, comme chez tous les
vertébrés, formée de deux cylindres enchâfles en
quelque forte l’un dans l’autre > l’extérieur eft
compofé de matière blanche, & l’intérieur de matière
grile, brune ou rougeâtre.
Le premier de ces cylindres eft d’une épaifleur
très-notable fi on les compare au cylindre intérieur,
ce dont on peut s’aflurer par la fe&ion
tranfverfale de la moelle.
Chez les O phidiens (1) Serres , ubi modày ,pag. 112, & les C hé lonie ns, ou la
moelle eft arrondie régulièrement, la matière
grife offre, dans cette feition, une figure cruciale.
Cette difpofîtion eft, chez les autres Reptiles,
1a même dans les régions où la moelle conferve .a
forme arrondie. |
Dans les Batraciens, cette meme coupe pre-
fente la figure d’un crorffant ou celle de 1 os
hyoïde de l’Homme. Dans ces Reptiles, le cylindre
rachidien eft aplati d’avant en arriéré.
On retrouve la même particularité dans tous les
renflemens épiniens des Reptiles. _
Au premier afpeft, la moelle epmiere des Reptiles
paroît un organe unique & impair , plus ou
moins arrondi ou aplati, plus ou moins étendu en
longueur fuivant les familles & les efpeces i d un
calibre égal ou diffèrent dans fes. diverfes régions
félon les conditions locomotrices qui les diitin-
guent j creux ou folide ; conftamment^ ferme en
avant, mais ouvert en haut de la région cervi-
Dans tous les jeunes Reptiles, le canal central de
la moelle exifte & eft d’autant plus développé
qu’on fe rapproche davantage du moment de la
naiflance, ce qui eft furtout évident dans les têtards
de Anoures.
,Ce canal fe rétrécit avec l’âge & à mefure que
les lames nerveufes qui en forment les parois acquièrent
de l’épaiffeur, en forte que lorfque toutes
les couches fibreufes de la moelle épinière font
fuperpofées, le centre du canal eft oblitéré en totalité
ou en partie par la matière grife. ' .
C ’eft ainfi que l’on peut expliquer la difpofition
ou la permanence du canal dont il s’agit chez les
Reptiles, & les différences défi capacité luivant
la famille à laquelle il appartient.
O r , comme généralement dans les animaux de
cette claife, la matière blanche de la moelle vertébrale
prédomine tellement fur la matière grife,
que fouvent celle-ci ne conftitue qu’une couche
prefqu imperceptible, il arrive que le canal de
cette moelle toujours rempli de lérofité dans les
Ophidiens, en particulier, fe conferve habituellement
plus long-temps & plus vafte chez eux que
chez les Oifeaux & les Mammifères, & furtout que
chez l’Homme, mais cependant à un degré moins
évident que chez les Poiflons. iVL Serres a reconnu
cette diipofition dans l’Orvet, la Vipère, la Couleuvre,
le Caméléon, le Tupinambis $ les Croco-^
diles, le Caïman, les Tortues, les Crapauds &
les Grenouilles, comparés d’une part aux Perroquets,
aux Canards, aux Poules, aux Cigognes,
aux Aigles, aux Autruches, & , de l’autre, aux
Raies, aux Chiens de mer, aux Efturgeons, aux
Trigles, aux Congres, aux Morues, aux Brochets,
aux Carpes, aux Merlans, aux Perches,
aux Baudroies, aux Turbots, aux Anguilles.
La proportion de matière grife varie étonnamment.
Elle eft moindre, par exemple, dans la moelle
6z6. La Queue de Cheval. Le faifceaü des nerfs
lombaires & cruraux qui porte vulgairement ce
nom, remplit, dans les Crapauds , 1a.moitié poftérieure
des Crapauds que dans celle des Grenouilles & des I
Rainettes, tous Reptiles de la famille des Anoures. |
du canal vertébral.
Dans les Grenouilles, le corps de la moelle fe
prolonge d’environ un cinquième de plus que
dans les Crapauds & fe termine, après la naiflance
du faifceaü nerveux des membres pelviens, par
un appendice conique d’un'calibre aflez peu réduit
ôc fur lequel ne s’infère aucun nerf.
Chez les Rainettes, le corps de la moelle eft
encore plus étendu que dans les Grenouilles,
moins agiles qu’elles j le-dernier nerf crural naît
de fon dernier fixième & le prolongement libre
qui la termine eft, par conféquent, plus court
& plus gros.
S e c t i o n c i n q u i èm e .
627 à (340. Les Sinus veineux de l'Encéphale & de
la Moelle épiniere. On ne les a pas encore fuffifam-
ment étudiés dans les Reptiles, pour qu il nous foit
permis de les décrire ici.
S e c t i o n s i x i è m e .
641. Les Nerfs en général. Comme dans 1 Homme,
les Mammifères & les Oifeaux, les nerfs, chez,
les Reptiles, appartiennent à deux fyltemes dif-
férens , !e cérébral & le ganglionnaire. .
Leur ixrufture ne .fe diftingue par rien de fpe-
ciai.
641. Les Nerfs olfaSifs ou de la première Paire,
eu général. Ils ont habituellement plus de folidité
que ceux des Mammifères & des Oifeaux, & ils
fe portent aux narines à peu près comme dans ces
derniers, où iis font plus courts évidemment.
64;. Leur Origine. Ces nerfs, chez les animaux
dont nous écrivons l’hiitoire, font pédicules ou
non pédiculés à leur origine. Dans le premier cas,
plus leur pédicule s’alonge & plus il femble entraîner
la diminution des hémifphères cérébraux,
difpofition tout-à-fait inverfe de celle qui exrite
chez les Poiffons.
Dans les Ophidiens & la plupart des bauRiENS
urouènes, le pédicule des nerfs olfactifs eft très-
fort & paroît être la continuation des hémifphères
cérébraux éux-mêmes, qui fe rétreciffent beaucoup
au moment de fa naiflance. , , _
Cette continuation des hémifphères, furlabafe
defquels on ne diftin gu e, du refte, aucunes traces
de racines propres au nerf olfactif, avec le pédicule
de ce nerf, eft on ne peut plus vmple dans
l’Afpic des Anciens, dans l’Orvet, dans la Couleuvre
à collier, en particulier, de meme que dans
les Lézard vert & gris, • . . ^ .
Dans les Crocodiles vulgaire & à deux arêtes,
le pédicule dont il eft ici queftion n*exifte point.