
On ne trouve aucune trace de côtes dans les
R adiaires.
49. Les Membres en gênerai. Les I nsectes , habitant
toutes fortes de fëjours, ont des organes
de locomotion extrêmement variés, des ailes /
des pattes y des nageoires, &TC-, & ne différant pas
mo ns dans les diverfes claffes fous le rapport du
nombre , de la proportion , de la portion , que
pour celui de la figure & de la ftructure.
Les A iles font ici des pièces membraneufes ,
feches , élafiiques. alongées , aplaties de haut en
bas , plus ou moins triangulaires, fouvent plica-
tiles, ordinairement tranfparentes, & attachées
fur les côtés dj thorax.
Beaucoup d’infe&s en font totalement dépourvus
, & de ce nombre font les Poux, les Puces,
les Jules , les Scolopendres, l’ Acanthie des lits ,
les Fourmis neutres, îesScutigères, les Lépifmes,
les Po'dures, les Ricins, &c.
On les nomme A p tères.
D’autres, en grand nombre aufîî, n’ ont que
deux ailes conftamment membraneufes & tranflu-
cides. Ce font les D ip tères.
Chez eux elles font fixées fur les flancs du
méfothorax, & correfpondenr, nar conféquent,
aux ailes antérieures des Tétraptères.
Nous favons déjà que les L épidoptères , les
N é v r o p t è r e s , les H ym é n o p t è r e s , les O r th o p tè
r e s , les H émiptère s & les C o léoptère s , à
quelques exceptions près, ont tous quatre ailes
entièrement féparées tes unes des autres 8c repo-
fant, l’antérieure fur le méfothorax, & la pofté-
rieure fur le métathorax.
Examinons rapidement les principales particularités
qu’ eles peuvent nous offrir.
Les ailes proprement dites, les ailes tranfparentes,
font compofées de deux membranes appliquées
l'une fur l’autre, & dont l’intervalle eft
parcouru en plufieurs fens par des nervures , des
rayons plus épais, folides, durs, comme cornés,
ioTt aîongés, qui font autant de tubes trachéens,
d’ organes de refpiration , & qui, tantôt forment
un réfeau, comme dans les Né v ro p t èr e s , &
jantôt repréfentent de fimples ramifications vafcu-
laires , comme dans le« H yméno ptère s & les
D ip t è r e s , comme dans les ailes inférieures des
C o léo pt èr e s , des H ém ipt èr e s & des O rthopt
è r e s . La coupe tranfverfale de ces tubes eft
ovalaire, fuivant Jurine père, qui s’eft occupé
d’une manière fpéciale de la ftruéfure des ailes
des H y ménoptères en particulier. Ils diminuent,
du refte, progreflivement de diamètre à mefure
qu’on fe porte de l'aifieile vers la circonférence
de l’aile.
La bafe de ces ailes renferme de petites pièces
folides qui facilitent leurs mouvemens fur le
thorax, que M. Audouin a appelées épidèmes articulaires
y & que M. Straus range parmi fes
-axillaires.
Jurine a compté fept de ces épidèmes à la bafe
des ailes de la première paire, celle du méfotho-
! ràx, 8c leur a appliqué les noms d'ojfelets petit radial
, grand radial y petit cubital, grand cubital,
naviculaire , petit huméral y grand humerai.
L’articulation de l’aile poftérieure avec le métathorax
n’en préfente que cinq, qui font, pour
Jurine , Yéchancré, le jcutellaire , le diadémal, le
fourchu & la majfae.
Les nervures principales des ailes ont été distinguées
, d’après leur rapport avec la ligne médiane
du corps, en nervures radiaU, cubitale &
brachiale.
Les efpaces membraneux qui réparent ces nervures
& leurs divifions, font des cellules défignées
de même par les dénominations de cellules radiales
de cellules cubitales , &C.
Les deux ailes des D iptères font alongées,
minces , parcourues par de nombreufes nervures
longitudinales 8c foibles.
Au-deffous d’elles font deux petits filets mobiles
terminés en mafliie, & que l’on appelle balanciers.
Ces filets, que la plupart des auteurs
regardent comme le rudiment des ailes qui man-
uent ou des ailes poftérieures, font fuimontés
’une petite cupule membraneufe à deux battans :
c’eft Y aileron ou le cuiLleron.
Dans les H ym é n o p t è r e s , les quatre ailes,
femb’ables entre elles à peu près, le font auftï
aux deux aiies des Diptères. Les antérieures font
plus longues que les poftérieures : elles font aufli
plilïees en long chez les Diploptèresjenfin, affez
généralement , on trouve à la région fupérieure
de leur articulation thoracique, une petite écaille
cornée dite épaulette ou paraptêre.
Chez les N év ro p t è -ræs, les quatre ailes,
grandes, membraneufes & minces, ont des nervures
rétiformes & ne fe plîlfent point.
• Parcourues par de fortes nervures cornées,
les quatre ailes des L ép id o pt èr e s , membraneufes
& généralement fort étendues, font couvertes,
fur leurs deux faces,'“de petites écailles qui, au
premier coup d’oe il, reflemblent à de la pouf-
fière, & leur donnent les couleurs dont elles font
ornées. On les enlève aifément avec le doigt,
& la portion de l’aile qui les a perdues devient
tranfparente.
Ces fquamules offrent, au microfcope, les
figures les plus variées, mais rappellent le plus
fouvent l ’afpett des piumes qui couvrent le corps
des oifeaux. Elles font implantées par le moyen
d’un pédicule, & paroiftent imbriquées d’une manière
régulière, fe recouvrant en partie comme
les tuiles de nos toits ou comme les petites
plumes dont nous venons de parler. ‘
Au-devant des ailes lupérieures de ces infe&es
font deux efpèces d'épaulettes qui fe prolongent
: en ariière fur une partie du dos.
Les ailes lupérieures ou antérieures font ici
généralement plus longues que les inférieures ou
poftérieures.
Dans les Papillons crépufculaires & noéturnès,
au bofcd antérieur de la bafe de l’aile inférieure,
exifte, comme Pont remarqué MM. Latreille (1)
8c Meckel (1), une foie roide, écailleufe, en
forme d’épine ou de crin, qui paffe dans un
crochet du defious de l’aile fupérieure, & qui
maintient, pendant le repos, les pièces dans une
fituation horizontale ou inclinée.
Cette foie eft plus forte, plus longue, moins
divifée dans les individus mâles que dans les
femelles.
Dans certaines efpèces de Lépidoptères, ces
dernières n’ont même que des moignons d’ailes.
Telles font les femelles des PhaUna antigua 8c
Ph. geometrica.
Beaucoup d'infe&es, les Hannetons, les Géo-
trupes, les Capricornes, les Lamies, les C é toines,
les Priones, les Bupreftes, portent, au
lieu de deux ailes fupérîeures ou antérieures,
deux efpèces d’écailles plus ou moins épaiiîes
8c plus ou moins folides, opaques, comme cornées,
& fous Jefquelles les ailes fe replient tranf-
verfalemènt dans le moment du repos.
C’ eft là ce qu’on appelle des élyïres.
Tous les C oléoptères font pourvus de ces
organes.
Quelquefois ces écailles ne recouvrent que la
moit:é des ailes ou du corps.
C'eft ce qui arrive dans plufieurs Orthoptères
& dans les Hémiptères.
A l’exception des M yriapodes , les I nsectes
n’ont que trois paires de pattes, mais jamais
moins.
Chacune de ces pattes eft compofée d’une
hanche de deux articles, d’une cuiffey d’unejambe
d’un feul article, 8c d’un tarfe divifé en articles
ou phalanges y dont le nombre varie de trois à
cinq.
Dans lès O ursins 8c 1: s A s t é r ie s , parmi les
R ad iair e s , les membres font des pieds ou des
fuçoirs rétraéliles, en grand nombre, ayant la
forme d’une ampoule à long tube, rempli d’une
humeur très fluide, dont les parois font formées
par des fibres circulaires, mais qui manquent entièrement
de charpente folide, fôit intérieure,
foit extérieure.
leur tête eft armée, & dont la difpolition varie
beaucoup.
Les Médufes 8c les Rhizoftomes manquent
également de membres, ainfi que la généralité
des Infufoires.
140. Le Suc ajfeux 3 fa Nature. Le fquelette des
I nsectes eft ordinairement d'unfîffu homogène,
fans difpofition fibreufe diftinéte.
Sa confiftance augmente avec l’âge.
Suivant les expériences de Hatchett (i)> il eft
entièrement formé d’albumine concrétée. M. Laf-
faigne, depuis, a découvert que la partie inlo-
luble qui en fait la bafe eft un principe animal
particulier, auquel il donne le nom à‘ entomêiline,
8c qui fe trouve uni avec de la coccine, du
phofphate de chaux & du phofphate de magné-
fie (1), ainfi qu’à une certaine quantité d’une
huile colorée en vert chez les Cantharides (3),
en rouae dans le Crioceris merdigera, en brun dans
le Hanneton commun (4).
Le fquelette des Ourfins^& autres genres voi-
fins de la feélion des Echinodermes, eft formé
principalement de carbonate de chaux, uni à un
peu de phofphate de chaux (ƒ).
Ce fel dernier eft beaucoup moins abondant
dans les Aftéries.
S e c t i o n s e c o n d e .
La Myologie.
141'. Les Mufcles en général. Chez beaucoup
de R ad iaires , on ne trouve point de mufcles
féparés bien nettement du refte du corps.
Les Polypes des Eponges, par exemple, font
dans ce cas, ainfi que les Hydrophytes, les Médufes,
8cc.
Les A&inies & les Ourfins offrent au contraire
de véritables mufcles.
Il en eft de même des Holothuries & des
Aftéries. .
L’appareil mufcula’ire des Infeétes eft extraordinairement
complique & forme d un nombre
immenfe de faifceaux, qu’il nous eft impofiîble
de décrire ici en particulier (6).
Les E ntozôaires font abfôlument dépourvus
de toutes efpèces de membres.
Les Acéphalocyftes, les Cÿfticerques, les Tæ*
nias, les Afcarides, les Oxyures, peuvent ; être
cités ici en preuve.
Beaucoup d’efpèces de cette clafle. fe fixent
aux parties qu’elles fucent par des crochets dont
( 1 ) Philof. Tranfad. — MÉRAT G oilx.o t , Annales de
Chimie, rom. XXX IV , pag, 7. — ÇaEVREOL, Annales
générales des Sciences ph yf., rom. V I I , pag. 1.
(2) M. OcUer a donné le nom de chitine à Y entaméi-
lifte. ( Mémoire de la Société d‘ Hijloire naturelle de Paris,
tom. I. )
(3) RôbfqORt , Annales de Chimie , rom. LX X V I.
(4) LÀSSAiëriÈ , O diêr , c.
(5) H at ch e tt , /. c.
(6) Des raifons majeures, auxquelles fe .rattachent les
intérêts de l’Êdireur de cet ouvrage, nous obligent de rc-
D d d d 2
(1) Le Régne animal, tom. V , pag. 387.
.(2) L. c.